EN BREF – Squatter un bâtiment vide pour interpeller les élus grenoblois sur la question du mal-logement, tel est l’objectif des collectifs et associations à l’origine de l’occupation du 6 rue Jay à Grenoble, un bâtiment appartenant à la mairie laissé à l’abandon depuis plusieurs mois.
« Le cheminement d’une politique antisociale. » Élise, de la Patate chaude, n’a pas de mots assez durs pour dénoncer la politique sociale de la municipalité grenobloise. Elle compte parmi les militants présents devant le 6 rue Jay à Grenoble, occupé depuis quelques jours par “l’Assemblée des mal logés et des sans logement”.
« Piolle avait un programme qui allait soi-disant dans le sens d’une certaine justice sociale, mais il n’a rien mis en place. Au contraire, il a surenchéri dans la violence et les expulsions ! », accuse la jeune femme.
L’objectif de l’occupation de ce bâtiment, propriété de la mairie, laissé vide depuis de nombreux mois ? « Notre occupation a pour but d’obtenir une mise à disposition de tous les logements vides à Grenoble et sur son agglomération », résume Mathilde du Dal 38, autre structure partie prenante dans l’opération.
Une vingtaine de personnes occupent ainsi le 6 rue Jay. « Des familles, des célibataires, des personnes en voie d’expulsion », nous explique-t-on, sans nous laisser entrer dans l’immeuble pour constater les conditions dans lesquelles ces personnes sont installées.
Un profond désarroi ?
C’est en effet devant l’immeuble que se jouent les revendications. « Vous croyez que nous avons pour vocation d’ouvrir des squats ?, demande Yvon, de la Patate chaude. Nous le faisons parce que rien n’est fait. C’est une honte que les responsables politiques ne soient pas capables de s’unir pour mettre en place une politique sociale concertée. »
Quelle réaction de la municipalité face à ces interpellations ? La visite d’Antoine Back, conseiller municipal au titre de la « Coordination de la gestion urbaine et sociale de proximité » sur le secteur 2 de Grenoble, ainsi que celle d’un membre du cabinet d’Éric Piolle. Mais rien de concret pour le moment, assurent les militants. Juste des engagements oraux qui semblent susciter un certaine circonspection.
Pendant ce temps, au Jardin de Ville, c’est Alain Denoyelle, adjoint à l’action sociale qui défendait la politique sociale de la municipalité, dans le cadre d’une table ronde sur la question du mal-logement, organisée samedi 11 juin par l’association Parlons-en.
Une rencontre au cours de laquelle la courtoisie et les sourires n’auront pas masqué la dureté des échanges, et le profond désarroi qui semble décidément étreindre une grande partie du tissu social associatif de Grenoble.