TROIS QUESTIONS À – Après une année blanche, Web in Alps, « la conférence qui connecte les acteurs du web alpin », a fait le plein ce samedi 28 novembre à la chambre des métiers et de l’artisanat de l’Isère. Bilan de cette dixième édition avec Olivier Jadzinski, président de l’association Web In Alps.
WIA10 vient de s’achever. Quel bilan tirez-vous de cette édition ? Quels en ont été les temps forts ?
Cette dixième édition de WIA a été un grand moment d’émotion pour les organisateurs, tous bénévoles. En effet, après avoir fait une pause en 2014, nous ne savions pas s’il y avait toujours une attente du public pour ce type d’évènement à Grenoble. Nous avons été très vite rassurés sur ce point.
A mon sens, la présence d’Arthur Querou a été un des temps forts de cette édition. En effet, quand nous l’avons connu, il était simple participant de WIA, n’avait que 17 ans et même pas encore son Bac. Mais nous avons vite ressenti qu’il avait du potentiel. Et notre instinct ne nous a pas trompés. Après l’obtention de son Bac, il a en effet intégré une école d’ingénieurs avant de fonder sa startup dans le domaine de la publicité.
Nous l’avions ensuite perdu de vue, lorsqu’un jour nous avons lu un article sur une société qui avait été “repérée” par Y Combinator, le plus gros incubateur des États-Unis ayant notamment soutenu des sociétés comme Dropbox et Airbnb. Motionlead, la société d’Arthur Querou, devenait ainsi la première entreprise française soutenue par cet accélérateur de startups. Aussi, dès que nous avons pu, nous l’avons contacté pour lui demander de revenir à WIA nous faire un retour d’expérience, ce qu’il a accepté avec plaisir.
Vous avez fait le plein avant même l’ouverture des portes et malgré un tarif d’entrée relativement élevé. Comment expliquez-vous ce succès ?
Pour 2015, nous avions pris l’initiative d’ouvrir la billetterie dès fin janvier avec un tarif évolutif. Nous avons d’abord proposé un tarif privilégié aux participants des précédentes éditions afin de les remercier de leur fidélité.
Cela a bien fonctionné puisque le premier mois – sans aucun programme, sans connaître le déroulé de la journée – 28 participants nous avaient déjà accordé leur confiance.
Ensuite, tous les quinze jours, nous avons augmenté légèrement le tarif. Il est vrai que nous avons fini avec un tarif à 55 euros mais certains n’ont payé que 35 euros ! Et même au tarif “plein”, l’évènement est plutôt “bon marché” à côté d’autres évènements pour lesquels non seulement les billets sont plus chers mais qui impliquent des frais de déplacement, lorsqu’ils se déroulent en dehors de la région.
Cependant, nous sommes toujours surpris de voir qu’autant de personnes nous accordent leur confiance. Pas uniquement des Grenoblois, d’ailleurs. Nous avons eu cette année des Suisses, des Parisiens, des Auvergnats… Et pas uniquement des chefs d’entreprise ou des créateurs d’entreprise mais avant tout des passionnés d’Internet qui n’ont aucune difficulté à se lever un matin pour venir nous rencontrer.
Comment l’expliquer ? Les participants nous connaissent et savent qu’à WIA ils n’auront pas des conférences commerciales mais des conférences à fort contenu, dont ils vont forcément retirer quelque chose pour leurs études, leurs entreprises…
Comment voyez-vous l’avenir de cet événement ? Prévoyez-vous une édition l’année prochaine ou dans deux ans, plus professionnelle ou toujours grand public ?
Si nous pouvions prévoir l’avenir avec certitude, cela serait idéal… mais il n’y a pas de Madame Irma chez les organisateurs ! Aussi, à l’heure actuelle, il est difficile de parler d’une prochaine édition. Nous sommes dans l’euphorie de la réussite de cette dixième édition mais avant de savoir si nous allons lancer une 11e édition, il nous faut passer par un “debrief”.
Une réunion entre les organisateurs doit avoir lieu prochainement, durant laquelle nous examinerons les réponses aux questionnaires de satisfaction que nous envoyons aux participants et aux conférenciers de l’évènement. En fonction de ces retours et des disponibilités de chacun, nous envisagerons une WIA11.
Nous ne désirons pas nous diriger vers une cible plus professionnelle car nous souhaitons conserver l’aspect convivial de l’évènement. Chez nous, il n’y a pas d’espace VIP : un étudiant peut rencontrer un conférencier et lui poser toutes les questions qu’il désire. C’est ce qui plaît tant aux participants et aux conférenciers qui restent toute la journée, même une fois leur prestation réalisée.
Nous avons, en outre, le soutien sans faille de la Chambre des métiers et de l’artisanat de l’Isère et je tiens à remercier personnellement en ce sens Nathalie Nocente, chargée de la communication.
Après l’annulation de l’année dernière, elle a été la première à nous dire “OK, et en 2015 alors ça sera quand ?” Quand nous avons ce genre de soutien, ainsi que celui d’autres partenaires, nous ne pouvons être que motivés pour continuer. Nous mettons donc tout en œuvre pour nous améliorer d’édition en édition, en dépit des contraintes de chacun.