FOCUS – Le World Trade Center de Grenoble accueille, ce mardi 1er décembre, la 4e édition du Gem Digital Day. L’occasion de réunir entreprises, startups et étudiants autour des thèmes du numérique, des objets connectés et des nouveaux usages. Christophe Baillon, fondateur de Sogilis qui participe à la table ronde “nouveaux modes de management : entreprise libérée”, décrypte ce modèle managérial.
Sogilis, Startup Maker, The Digital Company… L’entreprise libérée fait des émules auprès des entrepreneurs grenoblois. Popularisé par Isaac Getz et Brian Mc Carney en 2009, ce concept est au cœur d’une table ronde organisée ce mardi 1er décembre, à l’occasion du 4e Gem Digital Day de Grenoble sur le thème “Les défis de la transformation numérique”.
Loin des modes de management traditionnels, l’entreprise libérée repose sur une idée simple : libérer les salariés de toute hiérarchie et les encourager dans la prise de risques et l’initiative individuelle pour leur permettre d’être plus performants. « L’entreprise libérée est une entreprise dans laquelle les salariés ont une totale liberté d’actions, explique Christophe Baillon, fondateur de Sogilis, société basée à Grenoble spécialisée dans le développement de logiciels à très haut niveau. « Mais c’est tout sauf l’anarchie car il y a un leader qui fournit une vision de l’entreprise »
À sa création en 2008, Sogilis a tout naturellement pris le virage de l’entreprise libérée. « Cela a été très naturel », confie l’entrepreneur qui déplore qu’aujourd’hui bon nombre de salariés et d’ingénieurs soient traités « comme de simples exécutants ».
Chacun a le droit de refuser un projet
« Nous devons donner aux salariés les conditions de l’autonomie et les aider à concrétiser leurs initiatives. On reproche souvent à l’entreprise libérée de ne pas leur permettre de progresser car il n’y a pas de manager mais nous créons sans cesse des opportunités. Dans notre approche, ils ont également le droit de refuser un projet », précise Christophe Baillon.
Depuis sa création, Sogilis a notamment pu, par cette démarche, lancer l’accélérateur Startup Maker. Mais aussi Squadrone System, société grenobloise spécialisée dans la confection du drone Hexo +. Conscient de son rôle, Christophe Baillon rappelle qu’il a pour sa part trois missions à effectuer : « satisfaire le client, permettre à l’équipe de générer suffisamment de chiffre d’affaires et faire en sorte que tout le monde ait envie de venir travailler le matin ».
Lorsque les salariés font passer les entretiens d’embauche
Instaurer ce mode de management implique tout de même une certaine organisation. « C’est difficile à mettre en œuvre si on n’y croit pas », commente le fondateur de Sogilis.
Apprendre à faire confiance aux autres et instaurer un dialogue permanent semblent faire partie des ingrédients clés pour que la recette fonctionne. « Il est important d’avoir un feed-back (retour, ndlr) fréquent des équipes et des clients. Nous organisons des entretiens avec les salariés tous les quatre mois et nous mettons en place des rétrospectives mensuelles », ajoute-t-il.
Autre particularité : même si les fondateurs rencontrent les candidats, ce sont les salariés qui font passer les entretiens d’embauche. « C’est un bon garde-fou. Si on a des gens qui ne partagent pas nos valeurs, cela ne peut pas fonctionner », explique l’entrepreneur grenoblois.
Avis à ceux qui seraient tentés par l’aventure, il est « beaucoup plus facile d’avoir une entreprise classique avec du management par le contrôle. » Et de conclure : « Il faut lâcher prise et permettre aux équipes de faire des erreurs. »
Maïlys Medjadj
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