FOCUS - La CCI, l’association LabelVille et la Chambre des métiers et de l'artisanat sont remontées contre la mairie. Alors qu’elles étaient investies dans les Assises du commerce, des décisions importantes seraient prises ailleurs… Les représentants du commerce et de l'artisanat de Grenoble annoncent leur retrait des Assises.
Entre les leaders du commerce et de l’artisanat et les élus de la Ville de Grenoble, rien ne va plus… Les premiers ont le sentiment d’avoir été trahis par les seconds.
« On a découvert que la Ville prenait des décisions négatives pour le commerce déjà mal en point, et alors que la Ville est venue nous chercher pour participer aux Assises du commerce et mettre sur la table tous les problèmes et trouver ensemble des solutions », explique François Bazès, vice-président de la Chambre de commerce et de l'industrie de Grenoble.
Depuis plusieurs mois se tiennent, en effet, Les Assises du commerce. « L’idée était bonne. Les commerçants y ont passé du temps… ». Se sont tenus précisément, deux séminaires, cinq ateliers portant sur « l'offre commerciale », « le cadre de vie », « la mobilité et l'accessibilité », « l'image de la ville et l'attractivité » et « les riverains et les consommateurs ». Environ 200 personnes ont été mobilisées. A l’issue de ces travaux, en juin dernier, 56 propositions sont sorties pour améliorer le secteur du commerce. Avant que ne survienne le clash…
Des mesures anti-commerciales ?
Mi-juillet, les commerçants reçoivent le « premier de coup de couteau », selon l’expression de François Bazès. Ils découvrent que la Ville souhaite le « doublement du tarif pour les non-résidents qui viendront faire leurs courses à Grenoble, les jours de pic de pollution ».
« Cela nous a beaucoup choqués. C’est anti-commercial, c’est peu accueillant, cela a un effet repoussoir ». Pas sûr que cette décision soit entérinée par le préfet. « Elle ne serait pas constitutionnelle », souligne François Bazès. Interrogé, Pascal Clouaire, adjoint aux commerces, à l'artisanat et à la démocratie locale, est plutôt circonspect : « La CCI est forcément au courant de ce projet, puisqu'elle est partie prenante des discussions. L’un de ses représentants est présent aux négociations avec le préfet ».
Les commerçants auraient vraisemblablement souhaité discuter de cette proposition avec la Ville, au cours des Assises… François Bazès annonce : « En l'état, le CCI ne devrait pas signer le protocole de mesures prévues, en cas de pic de pollution ».
Plus récemment, les commerçants ont appris « la suppression de toute voiture sur le boulevard Agutte Sembat, avec une voie de bus au centre […] C'est consternant ! On va nous barrer l’accès au centre-ville ! Je ne suis pas contre les transports doux, mais s’il y a des zones à piétoniser, ce serait davantage dans l’hypercentre », estime Christian Hoffmann président de LabelVille*. Pascal Clouaire répond simplement : « On projette tout sur la Ville… Ce projet d’autoroute à vélo n’est pas du tout à l’ordre du jour et c’est un sujet qui se gère au niveau de la Métro ».
« La Ville n’est pas tenue »
En septembre, les principaux représentants des unions commerciales et artisans se sont réunis pour faire le point. Hélas, premier constat : aucune embellie du côté de la fréquentation des commerces**… De plus, en dépit de tout ce qui s'est dit lors des Assises du commerce, les problèmes identifiés perdurent, selon eux. « La ville n’est pas tenue sur le plan de la propreté. Tous les commerçants de tous les secteurs nous ont fait de nouvelles remontées et constatent une dégradation », assurent François Bazès et Christian Hoffmann.
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