FOCUS – Parvenue au tiers de son man­dat muni­ci­pal, l’é­quipe d’Éric Piolle, maire de Grenoble, doit faire face à une fronde insis­tante menée par l’opposition tant de gauche que de droite. Celle-ci lui reproche une poli­tique du fait accom­pli, où concer­ta­tions et débats brille­raient par leur absence. Des motifs de dis­corde ali­men­tés par les décon­ve­nues de la majo­rité, notam­ment dans les domaines de la culture et du commerce.

Conseil muni­ci­pal du 19 octobre 2015. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Les groupes de l’op­po­si­tion muni­ci­pale se rebiffent. Ils se disent décon­cer­tés par l’ab­sence de déli­bé­ra­tions et de débats dignes de ce nom à l’ordre du jour du conseil municipal.

Alors même que des sujets agitent la ville et seraient à même, selon eux, de sus­ci­ter la dis­cus­sion au sein de l’en­ceinte muni­ci­pale, ils dénoncent un contexte et un cli­mat délé­tères. Absence de dia­logue et de concer­ta­tion, décon­si­dé­ra­tion du rôle des conseillers muni­ci­paux d’op­po­si­tion, tra­vaux en com­mis­sions expé­diés… Les oppo­sants font feu de tout bois et s’inquiètent.

« Autant c’est plan-plan à l’in­té­rieur, autant ça grogne à l’ex­té­rieur ! », résume laco­ni­que­ment et non sans humour Marie-José Salat, conseillère muni­ci­pale du groupe Rassemblement de gauche et de progrès.

« Cette ville a un sérieux problème ! »

« Depuis Carignon, on n’a pas parlé aussi néga­ti­ve­ment de Grenoble que main­te­nant ! Force est de consta­ter que Grenoble vit un moment d’hy­per­ten­sion et d’hys­té­ri­sa­tion du débat public que nous n’a­vons pas connu depuis long­temps dans cette ville », annonce sen­ten­cieu­se­ment Jérôme Safar, pré­sident du groupe Rassemblement de gauche et de progrès.

L’élu, que ses obli­ga­tions de direc­teur de cam­pagne de Jean-Jack Queyranne avaient éloi­gné de la scène poli­tique locale depuis deux semaines, est remonté comme un cou­cou. Pour lui c’est clair : cet état de fait est bien lié « à une fai­blesse, pour ne pas dire une absence, d’ac­tions poli­tiques et de res­pon­sa­bi­lité du maire et de son équipe ».