EN BREF – Le préfet de l’Isère a décidé de porter plainte suite aux dégâts causés au bâtiment de la direction départementale des territoires, lors de la manifestation des agriculteurs isérois, le 5 août dernier à Grenoble. La préfecture précise toutefois qu’elle maintient le dialogue avec l’ensemble des professionnels.
« Devant l’ampleur des dégâts causés par certains manifestants, mercredi dernier, au bâtiment de la direction départementale des territoires de l’Isère », le préfet de l’Isère a décidé de porter plainte, a‑t-il fait savoir ce mardi 11 août par communiqué.
Après une opération escargot, une cinquantaine de tracteurs avaient, le 5 août dernier, rallié la Direction départementale des territoires (DDT) à Grenoble, service de l’État en charge de la mise en œuvre des politiques agricoles et de l’accompagnement des agriculteurs.
Une fois la construction d’un mur de parpaings achevée devant l’entrée du bâtiment, des manifestants avaient alors brisé quelques vitres par des jets de pierre, incendié une boîte aux lettres, jeté des œufs et de l’encre noire sur les fenêtres et murs… et mis le feu à de la paille et du fourrage dispersé sur le parvis, provoquant un début d’incendie vite maîtrisé par les CRS.
La préfecture de l’Isère n’entend donc pas en rester là et va porter plainte pour dégradations de biens publics. « Il est en effet essentiel que les quelques casseurs qui s’en sont ainsi pris délibérément aux biens publics, détruisant notamment l’ascenseur pour handicapés et mettant en danger les occupants des locaux en allumant des départs de feu au contact-même des bâtiments, assument la responsabilité de leurs actes », est-il indiqué dans le communiqué.
Des destructions jugées injustifiables
La préfecture réaffirme toutefois son ouverture au dialogue avec une profession dont elle reconnaît les difficultés et dont elle juge les inquiétudes légitimes. « Dans cette période particulièrement difficile pour nombre d’agriculteurs, du fait de la faiblesse des cours du lait et de la viande, les manifestants étaient venus légitimement exprimer leur inquiétude devant les locaux de la direction départementale des territoires […]. » Une direction justement mobilisée pour mettre en œuvre la nouvelle politique agricole commune et le plan de soutien décidé par le gouvernement le 22 juillet dernier.
« Alors même qu’un dialogue a pu avoir lieu sur place entre les représentants de l’État et les manifestants et quelles que soient les insatisfactions que peuvent ressentir ces derniers, rien ne justifie, selon la préfecture, les destructions perpétrées par quelques-uns. Elles jettent le discrédit auprès de nos concitoyens sur toute une profession dont les difficultés actuelles sont certaines. »
La préfecture de l’Isère tient, dans ces conditions, à préciser que cette plainte s’accompagne du « maintien à tous les niveaux du dialogue avec l’ensemble des professionnels pour essayer de trouver des solutions aux difficultés parfois aiguës de certains exploitants agricoles ».
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