FOCUS – Le court-métrage est de nouveau à l’honneur du 7 au 12 juillet 2015. Le Festival du film court en plein air de Grenoble revient pour une 38e édition, place Saint-André et au cinéma Juliet Berto. Après une année 2014 marquée par la ré-ouverture de la Cinémathèque, le festival se tourne cette année vers l’international. Guillaume Poulet, son directeur, lève le voile sur cette édition 2015.
Un festival qui tend à s’internationaliser : c’est ce que propose la Cinémathèque pour cette édition 2015 du Festival du film court en plein air de Grenoble. Cette manifestation culturelle a su, en presque quarante ans d’existence, asseoir sa position d’événement majeur dans le paysage cinématographique français et mondial. Pour preuve, près de 3.500 courts-métrages provenant d’une centaine de pays différents ont été visionnés cette année par le comité de sélection.
Parmi ces pays, figurent notamment la Syrie, l’Arabie saoudite, l’Égypte, l’Iran, l’Uruguay, l’Australie, le Mozambique, le Yémen, le Royaume-Uni, la Macédoine ou encore la Biélorussie.
34 court-métrages réalisés à l’étranger
Signe de cette reconnaissance, de trois à quatre fois plus de films ont été enregistrés par rapport à l’année passée et sur les 79 courts-métrages qui seront projetés au public grenoblois, 34 ont été réalisés à l’étranger. Une table ronde sera d’ailleurs organisée, le mercredi 8 juillet, à 14 h 30, à la Maison de l’international sur le thème de l’abondance des propositions cinématographiques.
« L’internationalisation du festival est un travail que nous avons entamé depuis deux ou trois ans. Mais c’est vraiment la première année que cela porte ses fruits. Avec la rénovation de la Cinémathèque, les évolutions liées au festival avaient été mises au second plan. Il est désormais important que l’on puisse montrer une sélection représentative de ce qui se fait en courts-métrages dans le monde et y confronter la production française », commente Guillaume Poulet, le directeur de la Cinémathèque de Grenoble.
Cette internationalisation s’explique également, selon lui, par l’avènement du numérique, qui permet de copier plus facilement des courts-métrages sous-titrés et pour moins cher. « Toutes ces personnes n’avaient pas auparavant les moyens de faire des copies de 35 millimètres », ajoute-t-il.
Une sélection coup de cœur
La sélection s’opère entre janvier et début mai, exclusivement sur la base de films réalisés dans l’année écoulée. Sur les 3.500 courts-métrages reçus, 79 ont été retenus, dont 46 en compétition officielle, 23 pour la sélection « Regards » et 10 pour la sélection « Jeune public », nouveauté de l’année 2015 qui sera accompagnée d’un prix spécifique.
« Le choix est difficile, je ne vous le cache pas mais, globalement, il s’agit de coups de cœur. Il n’y a aucun critère de départ, si ce n’est avoir une sélection variée et représentative de ce que l’on a reçu. Un film peut ainsi se retrouver dans la sélection même s’il n’est défendu que par un sélectionneur », précise Guillaume Poulet. Comme chaque année, les films en compétition seront projetés lors de séances gratuites, tous les soirs à partir de 20 h 30 au cinéma Juliet Berto, situé dans le passage de l’ancien palais de justice, à la Cinémathèque, puis à 22 heures, sur la place Saint-André.
Des nouveautés à foison pour cette 38e édition
Les organisateurs ont également misé sur des nouveautés, en proposant deux séances le dimanche après-midi au cinéma Juliet Berto et la projection du palmarès le soir-même en plein air, au parc Paul Mistral. Pendant toute la durée du festival et en lien avec « l’Été oh ! parc », le public pourra par ailleurs rencontrer tous les soirs sur place à 17 heures un invité, professionnel du cinéma.
Du côté du palmarès, un prix jeune public et un prix Radi Rhône-Alpes ont été créés. Le dernier, doté par la région Rhône-Alpes, sera décerné par trois exploitants de la région à l’un des films français en compétition. « Depuis un an, nous avions la volonté de soutenir le court-métrage en région. Le film sélectionné sera intégré à un catalogue régional », commente le directeur du festival.
Une master class sera également organisée avec le directeur de photographie Renato Berta, membre du jury international. Animé par Bernard Payen, programmateur à la Cinémathèque française, cet atelier se déroulera le vendredi 10 juillet à 14 h 30, à la Maison de l’international. L’occasion de rencontrer un grand professionnel du cinéma et d’en apprendre davantage sur sa carrière et ses expériences.
Et puis, toujours dans un esprit d’ouverture, le festival a noué des liens étroits avec le festival de Tsukuba, au Japon. « Nous présenterons à cette occasion, le vendredi soir, les deux derniers lauréats, en présence de l’un des réalisateurs japonais », explique Guillaume Poulet. Comme chaque année, le palmarès sera dévoilé le samedi soir à minuit sur la place Saint-André. Il sera précédé de la diffusion du film Incomplets de Michael Villain, lauréat du premier concours “5 fois 2 minutes”, organisé en 2014, et sera suivi de la rediffusion de l’ensemble des films du palmarès.
Maïlys Medjadj
DE NOUVELLES CONTRAINTES FINANCIÈRES
En ces temps difficiles pour les festivals, la Cinémathèque de Grenoble semble réussir à tirer son épingle du jeu. Avec un budget annuel d’environ 300.000 euros, l’enveloppe pour cette édition 2015 du Festival du film court en plein air de Grenoble est comprise entre 80.000 et 90.000 euros.
Le festival, entièrement gratuit, est financé grâce aux subventions accordées à la Cinémathèque par les collectivités locales. « Nous vivons grâce aux soutiens de financeurs publics comme la région, le département et l’État. Nos soutiens pour le festival n’ont pas baissé ces deux ou trois dernières années mais ils ont, en revanche, diminué pour la Cinémathèque. Indirectement, cela a impacté le festival puisque nous avons dû notamment réduire nos effectifs », confie Guillaume Poulet.
La piste des partenariats privés
Pour y faire face, la structure tente aujourd’hui de faire appel à des partenaires privés. « Nous ne sommes pas non plus les plus mal lotis mais nous sommes obligés de nous recentrer sur notre cœur d’activité. Nous essayons aussi de développer des partenariats privés, même si les fonds accordés au mécénat ont tendance à baisser. La longévité, la reconnaissance et la notoriété du festival jouent en notre faveur », ajoute-t-il.