REPORTAGE VIDÉO – Le 30 avril dernier, la nouvelle majorité départementale votait, entre autres délibérations, son soutien au projet de Center Parcs à Roybon, non sans provoquer quelques remous dans l’assemblée. Un « non événement » pour les opposants qui organisaient, samedi 2 mai, une « Marche des possibles » pour réaffirmer leur opposition au projet.
C’était l’un des temps forts de cette deuxième séance publique du conseil départemental de l’Isère : le vote de la motion de soutien au Center Parcs de Roybon.
L’occasion pour Jean-Pierre Barbier, le nouveau président de l’assemblée, de solliciter sa majorité sur l’un des thèmes majeurs développés lors de la campagne électorale.
Pas de quoi entamer la détermination des anti Center-Parcs qui restent convaincus que le projet ne se fera pas.
« C’est un projet qui est bon pour l’emploi […], l’environnement […] et l’attractivité de l’Isère » affirmait en prologue Julien Polat, le vice-président du conseil départemental, rapporteur de la motion pour l’occasion.
Et ce dernier de fustiger l’attitude envers le projet « d’une minorité agissante qui voudrait empêcher sa réalisation ». Une opposition qui s’arqueboute, selon lui, sur des procédures administratives pointilleuses, qualifiées d”« antidémocratiques et inacceptables » par l’élu. « Le département affiche un soutien déterminé au projet […] attendu par une grande majorité des populations locales. »
Abordant le problème de la légalité de la “zone à défendre” (Zad), Julien Polat a été clair : « Il sera demandé à l’État de faire respecter l’ordre républicain, que soit mis un terme aux occupations illégales afin que soit respectée la volonté des habitants de Roybon ».
Les rangs du public ne devaient être garnis que de sympathisants acquis à la cause si l’on en croit la salve d’applaudissements nourris qui a ponctué le discours du vice-président.
Une démonstration intempestive qui a d’ailleurs donné, un peu plus tard, l’occasion à Olivier Bertrand de rappeler le règlement, lequel interdit toute manifestation ou intervention de l’assistance dans les débats.
Le positionnement de la majorité n’aura surpris personne sur le fond. Quant à la forme, dire qu’elle était résolument offensive serait un euphémisme.
À travers l’exposé de sa motion et son adoption, la majorité a voulu démontrer sa fermeté et qu’elle ne dérogerait pas aux engagements pris lors de l’installation du nouveau conseil départemental. Une manière également de motiver les élus fraîchement émoulus, avouera Jean-Pierre Barbier avant le vote de la délibération.
Des procédés « antidémocratiques et inacceptables »
Le nouveau patron du département ne s’est par ailleurs pas privé de pousser dans ses derniers retranchements, non sans délectation, le groupe socialiste qui refusait de prendre part au vote sur la motion de soutien au Center Parcs. Didier Rambaud, conseiller départemental PS du Grand Lemps, en a ainsi fait les frais.
On se souvient en effet que André Vallini avait défendu bec et ongles le projet de Center-Parcs. Une contradiction du PS qui fait tâche et pose question, selon Jean-Pierre Barbier. Il n’en fallait pas plus, on s’en doute, pour provoquer de très vives réactions de la part d’une opposition remontée comme une pendule.
Retour en images sur quelques-unes des passes d’armes survenues lors du vote de cette délibération.
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Hasard du calendrier ? Action concertée ? Toujours est-il que deux jours après ce vote, ce samedi 2 mai, la coordination des collectifs opposés à Center Parcs appelait à un rassemblement au parc Hoche, en soutien à la Zad de Roybon.
Environ 300 personnes ont ainsi défilé dans le calme dans les rues de Grenoble en « un joyeux cortège, une marche des possibles » avant de rallier le parc Hoche pour se restaurer et participer au forum.
Une coordination hétéroclite composée de militants anti Center Parcs, de “zadistes”, d’un opposant au Center Parcs de Poligny dans le Jura et même de syndicalistes. Tous, réunis pour poursuivre le combat, pour « qu’un autre monde soit possible et dire non à un projet nuisible et inutile ».
Et, puisque l’union fait la force, les militants n’ont pas caché leur désir de faire émerger le projet d’une mutualisation des luttes contre les Center Parcs de Roybon, Poligny ou encore du Rousset.
Outre la convergence des luttes, il a été également question du travail et tout particulièrement des 700 emplois promis, jugés précaires par les opposants. À quelques encablures de décisions de justice décisives, dont celle concernant le respect de la loi sur l’eau, la coordination tient à montrer que sa motivation reste intacte et ne faiblit pas. Bien au contraire.
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Joël Kermabon