REPORTAGE VIDÉO – Pas moins d’un millier de participants se sont alignés au départ de la course de la Résistance, organisée par le Conseil départemental de l’Isère ce 8 mai 2015. Une manière de fédérer la population autour de la commémoration d’une date historique, résumée pour l’occasion en un slogan : « Le 8 mai n’est pas qu’un jour férié ! »
À l’origine, ce devait être une course à pied de 10 kilomètres mais la toute récente crue de l’Isère a contraint les organisateurs à en modifier le parcours, certaines portions du tracé original, notamment la voie de Corato, n’étant pas praticables.
C’est donc sur une distance de 8 km que les coureurs se sont élancés au départ donné rue Bizanet, juste devant la maison du fondateur du Centre de documentation juive contemporaine (CDJC), Isaac Schneersohn.
Au final, un beau succès populaire. Et la pluie, qui s’est invitée à la fête alors que les plus rapides parvenaient sur la ligne d’arrivée parc Paul Mistral, n’a pas réussi à gâcher la fête.
Un ticket de tram gratuit
Pour retirer son dossard et un ticket de tram gratuit pour se rendre sur la ligne de départ, il suffisait de s’acquitter de quatre euros si l’on s’inscrivait avant le 23 avril, puis de huit euros si l’on s’inscrivait avant le 6 mai. Pour les retardataires, il était toujours possible de les retirer sur place mais cette fois-ci au tarif de dix euros.
Une participation destinée à couvrir notamment les frais d’inscription et de dossards, la sécurité, le chronométrage et le ravitaillement.
Pour une première, l’événement a fait carton plein ! L’organisation s’était fixé l’objectif de 1000 dossards mais l’affluence a été telle que, très vite, ils ont été atteints. Les organisateurs n’ont donc eu d’autres choix, à leur cœur défendant, que de refuser du monde. La rançon du succès ?
Éviter la surchauffe !
Deux départs étaient prévus à l’issue des cérémonies officielles célébrant le 70e anniversaire de la fin de la Seconde guerre mondiale. Le premier parcours, chronométré, destiné aux coureurs, empruntait les quais et les berges de l’Isère et, plus urbain, certaines rues de Grenoble jusqu’à l’arrivée au parc Paul Mistral.
À mi-course, un poste de ravitaillement, situé dans le parc des berges de l’Isère, permettait aux compétiteurs de se ravitailler en boisson et nourriture et ainsi éviter toute surchauffe, déshydratation ou encore hypoglycémie.
Le second parcours, gratuit, était plus particulièrement destiné aux familles et aux promeneurs se déplaçant à pied, en vélo ou encore en trottinettes. Une seule contrainte : n’utiliser que des moyens de transport non polluants, démarche éco-responsable oblige.
Réalisation JK Production
Un parcours d’histoire
Pour ces promeneurs, les organisateurs avaient jalonné le tracé de panneaux informatifs illustrant différents lieux emblématiques de cette période historique leur permettant ainsi d’approfondir leurs connaissances.
Au nombre de ces lieux, outre la maison d’Isaac Schneersohn, le public a pu s’intéresser, entre autres sites de mémoire, à l’esplanade des communes Compagnons de la libération, au musée de la Résistance et de la déportation et l’allée des Justes.
Enfin, tout le long de ce parcours d’histoire, des portraits de héros de la Résistance grenobloise légendés ont rappelé aux quidams que « Le 8 mai n’est pas qu’un jour férié ! ».
« Une méconnaissance des lieux emblématiques »
Cette toute première course de la Résistance a été organisée par le conseil départemental, la ville de Grenoble, les services de l’État et des acteurs locaux à partir d’une initiative du directeur du musée de la Résistance.
L’objectif ? « Donner un éclat tout particulier aux commémorations du 8 mai 1945 à Grenoble, en fédérant le plus largement possible la population autour de cet anniversaire pour en rappeler la portée historique et en interroger le sens ». À la base, une constatation :
« La méconnaissance des lieux emblématiques de la Seconde guerre mondiale à Grenoble, dans une ville et un département qui pourtant ont été marqués par l’opposition au nazisme et au régime de Vichy ».
Bien que les organisateurs et les représentants du conseil départemental se soient félicités du beau succès de cet événement lors de la remise des prix, rien ne permet de confirmer sa reconduite l’année prochaine. Pour autant, le speaker lèvera tout de même un coin du voile : « On ne peut pas vous annoncer qu’il y en aura une deuxième [course, ndlr], même si le président Jean-Pierre Barbier en a parlé lors de la conférence de présentation ». L’avenir le dira…
Joël Kermabon
Voir aussi : les résultats de la course sur le site du chronométreur