REPORTAGE VIDÉO - Le 11 mars dernier, les acteurs du BTP manifestaient à grand bruit dans les rues de Grenoble pour faire entendre leur désarroi face à la baisse du nombre de chantiers. Comment expliquer un tel malaise ? Plongée au cœur d'un secteur en pleine incertitude, avec ce premier volet du dossier sur la crise du BTP en Isère.
➔ 1 191 mots
Tout était minutieusement calibré dans la salle du World trade center de Grenoble, ce 2 avril 2015, pour accueillir les quelques centaines d'entrepreneurs venus discuter de l'avenir de la filière du BTP en Isère en présence notamment du maire de la ville, Eric Piolle.
Dans l'assemblée, certains avaient déjà manifesté leur ras le bol dans la rue, le 11 mars, à l'occasion d'une mobilisation organisée par la Fédération du BTP de l'Isère. Pas moins de 3 000 manifestants, entrepreneurs et salariés avaient ainsi battu le pavé. « Cela veut bien dire que la profession s'inquiète et est en souffrance. Aujourd'hui, on veut travailler mais, malheureusement, nos entreprises n'ont plus de carnets de commandes », soulignait, ce jour-là, Pierre Streiff, président de la fédération.
Réalisation : Fanny Chatchate
L'état d'urgence est décrété : en l'espace d'un an, le nombre de logements mis en chantier a diminué de 3,7 % dans le département, l'emploi salarié dans la construction de 0,5 % et, surtout, l'emploi intérimaire de 23,4 %. Une situation qui se traduit concrètement dans les entreprises par une raréfaction des commandes, un manque de visibilité sur l'activité à long terme et un chômage technique qui s'installe dans la durée, comme l'atteste Benoît Boudry, chef de groupe au sein de la société Nouvelle Cuynat construction : « Sur un effectif de trente ouvriers, un tiers est sans activité aujourd'hui ».
« On ira jusqu'au bout ! On crèvera ensemble »
Poursuivez votre lecture
Il vous reste 73 % de l’article à lire. Obtenez un accès illimité.
Vous êtes déjà abonné.e ? Connectez-vous