FOCUS – Il y a trois mois, la ville de Grenoble annonçait son intention de tester de nouvelles techniques de déneigement sur certains grands axes. En particulier, un sel expérimental non polluant baptisé DéneigeVert. Suite aux récentes chutes de neige, l’expérience s’est-elle avérée concluante pour la ville ? Trop tôt pour dire, mais le fameux sel suscite déjà des interrogations…
Le sel “vert” aurait-il fondu à Grenoble aussi vite que neige au soleil ? En novembre dernier, la municipalité avait pourtant largement communiqué sur son premier test grandeur nature, réalisé “à blanc”, c’est-à-dire sans neige, avec ce fondant routier présenté comme une alternative écologique à la saumure classique. 40 tonnes avaient été livrées. Et depuis ? Difficile de tirer un bilan.
Lors des derniers épisodes neigeux fin janvier, la Ville a procédé à l’épandage de ce fameux DéneigeVert sur le cours Jean-Jaurès et la Presqu’île. A savoir sur 10 km de voirie, à comparer aux 600 km potentiels. Mais il est encore trop tôt pour tirer de conclusions, les coups de froid ayant jusque-là été immédiatement suivis de redoux. « A ce jour, faute de températures négatives sur la durée, nous ne pouvons avoir de retour, explique Lucille Lheureux, adjointe chargée des espaces verts et de la nature en ville. Il faudrait attendre la fin de la saison pour évaluer cette phase test ».
Un sel expérimental conçu à Grenoble
En tout cas, les avantages de ce nouveau sel semblent nombreux. A commencer par sa production locale par la société Selvert, basée à Lans-en-Vercors : « A travers cette expérimentation, nous faisons aussi le choix de faire confiance à une entreprise locale, puisque ce nouveau procédé écologique a été mis au point à Grenoble », souligne ainsi Lucille Lheureux.
Quant à la solution en elle-même – une technique innovante à base d’acétate de calcium – elle semble séduisante. « L’acétate de calcium est le fruit de deux réactifs : un réactif inorganique, le calcium, qui vient des carrières de la région, et l’acétate, molécule organique produite en laboratoire », précise Jean-Louis Brault, cofondateur de Selvert. Et celui-ci d’assurer : « Les réserves en calcium sont quasiment infinies ».
Pour ce qui est de la molécule, sur laquelle travaille Selvert, elle est en réalité déjà utilisée aux États-Unis, notamment dans les parcs et autour des points de captage, mais dans une composition moléculaire « plus complexe ». La startup iséroise, créée en 2012, en a fait homologuer, il y a un an, une version « simplifiée », conçue en collaboration avec des laboratoires grenoblois. En particulier, l’unité chimie-biologie de l’université Joseph-Fourier.
Le sel : un produit naturel mais trop utilisé
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