ENTRETIEN – Au lendemain de la parution du Nouveau manifeste des économistes atterrés, ce 21 janvier 2015, l’économiste grenoblois Jean-François Ponsot, lui-même membre du collectif, explique le sens de ce nouvel ouvrage. L’occasion également de revenir sur ce mouvement qui cherche à peser sur les politiques économiques, tant en France qu’en Europe.
Jean-François Ponsot est maître de conférences en sciences économiques à l’Université Pierre-Mendès-France de Grenoble. Il a débuté sa carrière de chercheur à la Banque centrale d’Équateur et au Canada, puis a été consultant pour les Nations unies sur la nouvelle architecture financière en Amérique du Sud. Il enseigne régulièrement dans des universités étrangères.
Jean-François Ponsot a rejoint le collectif des Économistes atterrés en 2012 pour contribuer au débat public et vulgariser l’économie, après avoir fait un double constat : les universitaires restent trop souvent dans leur tour d’ivoire alors qu’ils ont un rôle à jouer dans la cité ; les questions économiques font l’objet d’un traitement particulier dans les médias, faisant la part belle aux thèses libérales qui ont, à son sens, échoué, alors que d’autres approches existent.
Couverture du Nouveau manifeste des économistes atterrés, paru aux éditions des liens qui libèrent.
Le Nouveau manifeste des économistes atterrés est sorti ce 21 janvier 2015. Pourquoi refaire un manifeste ?
Le premier Manifeste des économistes atterrés, sorti en 2010, mettait en garde contre les effets néfastes des politiques d’austérité. Nous disions à l’époque : « Le chômage et la précarité de l’emploi se développeront nécessairement dans les années à venir. Ces mesures sont irresponsables d’un point de vue politique et social, et même au strict plan économique ».
Force est de constater que nous avions fait le bon diagnostic. Malheureusement, l’irresponsabilité a prévalu. Pire encore, les leçons de la crise n’ont pas été tirées en France et en Europe. Les « dix fausses évidences » que nous dénoncions nourrissent, encore aujourd’hui, des politiques d’austérité qui ont pourtant lamentablement échoué ! Même le FMI dénonce ces politiques d’austérité et s’inquiète de la zone euro qui est devenue la région du monde avec la plus faible croissance et le chômage le plus élevé !
Au départ, nous ne pensions pas rédiger un second opus du Manifeste. Mais la persistance des politiques économiques suicidaires en Europe nous a amenés à envisager ce projet. Notre Nouveau manifeste des économistes atterrés, sorti le 21 janvier, a cependant un autre objet. Nous cherchons à ouvrir des voies différentes et à soumettre au débat des propositions économiques pour une société plus juste.
Quels sont les principaux messages véhiculés ? Qu’en attendez-vous ?
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