Le tribunal correctionnel de Grenoble a rendu, le 26 juin, son jugement dans l’affaire qui opposait l’association des habitants de la Crique sud à France Télévisions, après la diffusion d’un reportage dans l’émission Envoyé Spécial sur le quartier grenoblois de la Villeneuve.
La nouvelle était plus ou moins attendue, suite à l’audience du 15 mai dernier. En tout cas, elle n’a pas même surpris Pauline Damiano, présidente de l’association des habitants de la Crique sud, qui s’est félicitée d’avoir déjà pu trouver un moyen de conduire le média devant le tribunal. L’association, qui avait porté plainte contre le président de France Télévisions suite pour un reportage « d’Envoyé spécial » qu’elle jugeait diffamatoire, a donc été déboutée le 26 juin dernier.
Pour rappel, l’association représentant les habitants avait attaqué la chaîne en justice suite au reportage, diffusé le 26 septembre sur France 2 et intitulé « Villeneuve, le rêve brisé ». Une « accumulation de clichés », un manque d’objectivité, une « volonté délibérée de stigmatiser le quartier », selon les termes de l’avocat de l’association Me Thomas Fourrey, à l’audience.
Le tribunal correctionnel de Grenoble a considéré que l’action entreprise par des habitants du quartier sensible de la Villeneuve de Grenoble contre un reportage d’Envoyé spécial était irrecevable pour « défaut de droit à agir ». Le tribunal a, en effet, estimé que l’action engagée par l’association était irrecevable car l’association elle-même n’était pas citée nommément dans le reportage.
Il a toutefois également rejeté les demandes de France Télévisions concernant une condamnation de l’association pour procédure abusive. Pour rappel, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) avait reproché à France 2 un « manquement » à ses « obligations déontologiques » pour ce reportage jugé « pas suffisamment équilibré ».