FOCUS – Une nouvelle boutique à Grenoble propose aux curieux d’acquérir à bas prix des objets de la vie quotidienne, passés entre les mains expertes du collectif Deuxième acte afin d’être restaurés. Et c’est pour la bonne cause. Alors dépêchez-vous : ouverte ce mercredi, la boutique ne restera qu’un peu plus de trois semaines avant de plier bagage.
Un vase à 8 euros disponible dès aujourd’hui, ça vous tente ? Direction le 7 rue Très-Cloîtres, pour découvrir la boutique du collectif Deuxième acte, qui a ouvert ses portes ce mercredi. Un seul mot d’ordre pour les responsables du mouvement : pourquoi payer plus ce qu’on peut acheter moins cher ? Une petite promenade dans les 100 m² de la boutique devrait convaincre le visiteur de mettre la main au portefeuille. Les bénéfices iront aux associations humanitaires dont s’occupent les membres du collectif. N’hésitez donc pas à acheter chapeaux, carafes, chaussures ou meubles. On trouve de tout et à des prix défiant toute concurrence. Un peu comme ces ordinateurs à 130 euros, des engins retapés qui semblent sortir directement de l’usine ! La “deuxième vie” des objets reste d’ailleurs le leitmotiv des associations qui composent Deuxième acte. Mais d’où viennent les produits ? « Essentiellement de dons faits par des particuliers », explique Marie Favier, directrice de Solidura, une des associations membres du collectif.Convaincre le public en trois semaines
La marchandise doit être aussi restaurée. « On a nos “transformeurs” pour ça », plaisante Magda Mokhbi, la directrice des Ateliers Marianne. Entendez par là, non pas les fameux robots du blockbuster américain éponyme, mais bien les petites mains qui se chargent de redonner force et vigueur à ces objets, pour transformer par exemple tissu et vieux t‑shirt… en redingote. Les associations du collectif Deuxième acte font appel pour cela à des salariés en insertion. « Il doit y en avoir une centaine sur les six structures du collectif. On en aura deux par jour sur la boutique éphémère », ajoute Magda Mokhbi.
Boutique éphémère ? En voilà un étrange concept. « Ce concept, apparu aux États-Unis il y a une dizaine d’années, s’est beaucoup développé à Paris et commence à arriver à Grenoble. » Éphémère, la boutique de la rue Très-Cloîtres l’est assurément. Les vendeurs n’ont pas vocation à rester et devront plier bagage début juin. Il ne reste donc qu’un peu plus de trois semaines aux boutiquiers pour tenter de convaincre les visiteurs. « On expérimente pour se faire connaître du public », précise Marie Favier, avant d’ajouter : « Nous espérons trouver d’autres personnes que notre public habituel. » Bien évidemment, l’objectif sera aussi d’écouler le stock rapidement.
« On a tout piloté niveau organisation »
« Le projet de rassembler les six associations en collectif a émergé en 2012. Tout est parti de la politique de réduction des déchets mise en œuvre par la Métro », se rappelle Magda Mokhbi. Un rassemblement qui aboutit aujourd’hui à la mise en place de cette boutique. « La Ville de Grenoble nous a aidés à trouver ces locaux. Mais on s’est chargé de tout piloter niveau organisation », explique la directrice des Ateliers Marianne. Un événement qui devrait en appeler d’autres. Et des projets plus ambitieux. Les responsables espèrent ainsi profiter, à terme, d’une ressourcerie d’agglomération permanente sur Grenoble.La boutique sera ouverte jusqu’au 7 juin au 7 rue Très-Cloîtres, du mardi au vendredi de 10 à 14 heures et de 16 à 19 heures et le samedi non-stop de 10 à 19 heures. Elle sera, par ailleurs, exceptionnellement fermée du 29 mai au 2 juin.
Un collectif, six associations Deuxième acte est composé de six structures de l’économie sociale et solidaire, en lien étroit avec de nombreuses associations humanitaires : - Repérages vélo, 15 rue de l’Abbé Vincent à Fontaine. L’association collecte et “retape” les vélos avant de les envoyer au Burkina Faso, via l’Association burkinabèe pour le bien-être des personnes handicapées (Abbeh). - Solidura à Saint-Martin‑d’Hères, 17 rue du Pré-Ruffier pour la boutique la Brocante de mamie et 48 rue du Bourgamon pour l’Atelier déchets d’équipements électriques et électroniques. Elle confie quant à elle le bénéfice de la vente des jouets à Enfance espoir. - l’Arche aux jouets, 13 rue de l’Abbé-Vincent à Fontaine - Les Ateliers Marianne, 14 avenue Aristide-Bergès à Pont-de-Claix - Grenoble solidarité, 2 rue Hippolyte-Muller à Grenoble - Pêle-mêle solidaire, 97 galerie de l’Arlequin à Grenoble