ENTRETIEN – Même jean, même veste et même chemise blanche, après déjà trois premières semaines passées dans ses habits de maire de Grenoble. Eric Piolle évoque les premières anicroches de son mandat mais également ses prochains défis, à commencer par l’enjeu métropolitain. Enfin, il précise sa méthode politique, dévoué à son mandat et distant de la vie de parti.
La première semaine de votre mandat a été marquée par un imbroglio au sujet de la vidéosurveillance à Grenoble. Souhaitez-vous finalement démanteler les équipements en place ? Ce n’est pas un outil de prévention, c’est unanime. Ce n’est pas non plus un outil judiciaire. La vidéosurveillance peut seulement servir aux enquêteurs dans certains cas pour reconnaître une tête connue. À Grenoble, outre les centaines de caméras privées utilisées sur le réseau de transports en commun, dans les commerces et pour la protection des bâtiments – auxquelles nous ne sommes pas opposés – il reste 52 caméras sur l’espace public. Un tiers d’entre elles sont en panne. L’évaluation du dispositif a été cachée par la municipalité sortante alors qu’elle est prête depuis mars 2013. Si certains se croient toujours en campagne et cherchent à rebondir sur ce sujet, ce n’est pas notre temporalité. Nous préférons nous concentrer sur notre travail avec le préfet et le directeur départemental de la sécurité publique pour définir notre politique de tranquillité, dont l’axe fort est le retour de la présence humaine. Nous focaliserons notre travail sur les conseils de secteur où seront engagés les adjoints, la police nationale, la police municipale et les associations de riverains. La présence humaine doit également être renforcée chez les bailleurs sociaux et dans les écoles primaires pour recréer du lien avec les parents et réinvestir la vie de quartier. C’était notre projet de campagne, ça le reste. Dans cette logique-là, l’armement de la police municipale n’est pas non plus au programme. Il n’y avait pas eu de débat municipal à ce sujet car il n’y avait pas de majorité au sein de l’équipe sortante. Même si certaines armes ont déjà été achetées, le gros des dépenses concernait les formations. La composition de votre exécutif a surpris par l’absence d’adjoint à l’économie et à l’emploi, ainsi que par la combinaison des délégations de votre première adjointe, Elisa Martin, en charge de l’enfance, la jeunesse et la tranquillité publique. Avec quelle méthode avez-vous constitué votre équipe ? Ne pas avoir d’adjoint à l’économie, à l’emploi, à l’université ou à la recherche, c’était un signal pour prouver que nous souhaitions élaborer une métropole de projet. Cela nécessite une efficacité organisationnelle en évitant les doublons de compétences.Poursuivez votre lecture
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