REPORTAGE VIDÉO – Désormais candidat divers gauche, après le retrait de son investiture ce mardi 25 mars par le Parti socialiste, Jérôme Safar n’a pas tardé à mobiliser tous ses réseaux, tant à gauche qu’à droite. Son objectif : faire à tout prix barrage à Eric Piolle, arrivé en tête au premier tour.
Jérôme Safar a frappé fort. Après avoir appris, mardi, que les instances dirigeantes du Parti socialiste lui retiraient l’investiture, il a décidé dès le lendemain de faire valoir ses nombreux appuis locaux. Il a ainsi invité, dans son local de campagne, un grand nombre de soutiens issus du monde économique et des secteurs sociaux, culturels, sportifs et éducatifs. Chefs d’entreprise, représentants du Medef, de la Chambre de commerce et d’industrie… Au total, une dizaine d’acteurs et décideurs locaux ont expliqué pourquoi ils soutenaient sa candidature. Et mis en avant la menace que représenterait, pour eux, l’élection dimanche prochain d’Eric Piolle, tête de liste du rassemblement citoyen de la gauche et des écologistes. “Il fallait en avoir” « Là, il faut quand même tous qu’on remercie Jérôme pour le courage qu’il a eu. Et je vous assure, pour faire ce qu’il a fait, il fallait en avoir », a même osé Georges Burba, président de la chambre de métiers et de l’artisanat de l’Isère. Plusieurs acteurs du monde économique ont par ailleurs précisé, à cette occasion, avoir l’habitude de voter à droite mais apporter leur soutien au premier adjoint de Michel Destot, au vu du contexte particulier de cette élection. Une chose est sure : Jérôme Safar avait ratissé large. Même le président de l’église arménienne de Grenoble a tenu à lui a apporter son soutien : « Je suis venu saluer le courage d’un homme qui a dit non à sa famille politique […] Personnellement, je soutiens sa liste et j’appelle toute la communauté arménienne à voter pour lui. »Réalisation de JK Production
« Nous n’étions d’accord sur rien »
Jérôme Safar est, quant à lui, revenu, avec un art de la rhétorique ne laissant rien au hasard, sur son choix de maintenir sa candidature. Avec emphase, il a ainsi interrogé l’auditoire : « Comment vouliez-vous que j’accepte de partir dans une alliance improbable – où nous n’étions d’accord sur rien au niveau des grands dossiers, dans un flou qui n’avait plus rien d’artistique et qui était dramatique potentiellement pour cette ville – uniquement pour dire aux Grenoblois nous avions trouvé un accord ? » Et celui-ci d’insister sur les enjeux économiques que lui seul pense être capable de relever, en homme providentiel. « Je ne veux pas être le maire de la peur, je veux être le maire de l’avenir, le maire de l’enthousiasme, le maire qui fera que cette ville jouera sa carte à fond, le maire qui fera que cette métropole travaillera avec sa grande voisine lyonnaise, s’ouvrira encore plus au monde, rentrera dans une logique de ville capitale […] Voilà pourquoi hier, j’ai décidé de continuer et d’aller jusqu’au bout. » Quoi qu’il en soit, Jérôme Safar compte bien profiter de ces derniers jours pour rallier encore autour de lui et de son équipe. Il organise ainsi une nouvelle conférence de presse ce jeudi 27 mars, en présence des acteurs du monde économique.Réalisation de JK Production
Reports de voix Jérôme Safar a reçu le soutien du centriste Philippe de Longevialle, adjoint à l’urbanisme durant son mandat, qui a totalisé 4,51 % des voix aux premiers tours. Mais aussi de Denis Bonzy, à la tête de la liste Société civile “Nous Citoyens” (3,53 %). Un ralliement étonnant, alors qu’au même moment 50 de ses colistiers appelaient à voter pour Matthieu Chamussy.Muriel Beaudoing