REPORTAGE – Après une visite de la clinique des Cèdres, à Échirolles, Magalie Vicente et Xavier Bertrand se sont rendus à la salle des fêtes de la ville pour leur meeting. Lors de celui-ci, la candidate a dévoilé les premiers axes de sa campagne municipale. Et prendre la température de l’électorat échirollois.
« J’ai gagné une mairie communiste. Je sais ce que c’est » déclare Xavier Bertrand à l’assemblée. Ces paroles font écho dans la salle des fêtes à dominante rouge de la ville communiste, où la banderole de l’UMP détonne. Car ce soir, Magalie Vicente, candidate UMP à la mairie d’Échirolles, se présente aux militants et citoyens. Environ 150 sympathisants sont là pour voir la jeune candidate. Dont Maryvonne, une Échirolloise venue avec une amie « pour s’informer et pour mieux connaître Xavier Bertrand ». « Mais surtout, insiste la sexagénaire, pour découvrir le programme de la candidate UMP ». Aux côtés de l’ancien ministre sont présents Mathieu Chamussy, candidat de droite à la mairie de Grenoble, et Jean-Claude Peyrin, conseiller général du canton de Meylan et président de l’UMP38. Xavier Bertrand ouvre le meeting. Il est là pour « prêter main forte à Magalie » assure-t-il. Pendant une dizaine de minutes, il fustige la politique gouvernementale, en insistant sur la pression fiscale. Puis, il entonne un hymne à la vidéosurveillance. Le sujet est opportun dans une ville sujette à de nombreux problèmes de délinquances. Et l’ancien ministre de la Santé d’affirmer qu’il en entend parler partout autour de lui. Ses habitants de Saint-Quentin, dont il est le maire, lui en demanderaient plus. « Les seuls que les caméras dérangent sont ceux qui ont quelque chose à se reprocher » insiste-t-il.“Échirolles pour la vie”
Il laisse ensuite la place aux vidéos de campagne de la candidate UMP. Des jeunes, dans un champ, parlent de Magalie Vicente. La vision est champêtre et peu représentative de l’ambiance urbaine de la ville. Le slogan, répété à l’envi, conclut chaque séquence vidéo : « Échirolles, pour moi, pour nous, c’est la vie ». Le sénateur UMP Michel Savin prend alors la parole : « Xavier Bertrand a raison, tout est possible ». Même prendre une mairie aux communistes, implantés depuis des décennies, sous-entend-il. « On ne veut plus du rouge ou du rose, mais bien du bleu. Comme ta robe, Magalie ». Le signal est donné. L’intéressée se lève et se lance dans l’arène. « Un combat de citoyenne, pas de féministe » La candidate prend la parole, alors que le maire de Saint-Quentin tapote sur une tablette. « En réunion publique, c’est la première fois » s’amuse-t-elle. Elle hésite parfois, se reprend. La voix reste faible et les applaudissement timides. Trois mots clés reviennent : transparence, concertation et attractivité. Pour la transparence, Magalie Vicente propose que les conseils municipaux soient diffusés sur Internet. Xavier Bertrand abonde dans son sens : « cela passionne les habitants de Saint-Quentin. Ils sont des centaines à les regarder ! » Côté concertation, la candidate aimerait instituer plus de référendums. Une démocratie directe, en quelque sorte, même si ceux-ci coûtent cher. « Il faut faire des choix budgétaires » déclare-t-elle. Au cours de son discours, elle le répète plusieurs fois : « Je suis nouvelle en politique ». Une façon de se démarquer du maire communiste sortant Renzo Sulli, qui en est à son troisième mandat. Tout en oubliant que Xavier Bertrand est lui aussi un professionnel de la politique. « Je ne suis pas une politicienne, mais une Échirolloise », précise-t-elle après avoir critiqué le bilan du maire. Son combat est « un combat de citoyenne, pas de féministe ». La fan de rugby conclut en revisitant la règle des 3 C prônée par Fabien Galthié, l’entraîneur de Montpellier, avant le match de samedi : « Il va falloir du courage, du combat, du caractère ». Un cocktail nécessaire pour la jeune candidate UMP, qui s’engage dans le combat de David contre Goliath. Jean-Baptiste Auduc NB : L’encadré ci-dessous avec les sons de Xavier Bertrand a été ajouté mercredi 13 novembre dans l’après-midi.Maïlys MedjadjXavier Bertrand : « UMP rime avec unité ! » Venu soutenir Magalie Vicente à Échirolles, l’ancien ministre du Travail et de la Santé sous le gouvernement Fillon a, semble-t-il, préféré éviter Grenoble et sa guerre interne à l’UMP. A environ quatre mois du scrutin, le candidat du parti de droite n’a, en effet, toujours pas été officiellement désigné. Une accusation réfutée par Xavier Bertrand qui affirme se déplacer partout où il y a des défis. Et Xavier Bertrand ne se prive pas de taper sur la municipalité communiste actuelle, coupable à ses yeux d’une mauvaise gestion d’Échirolles tant en termes de fiscalité que d’insécurité. Interrogé sur la cacophonie qui règne en ce moment à l’UMP sur Grenoble, Xavier Bertrand préfère prôner l’unité du parti au profit des Grenoblois et des Français de manière générale.