Ce vendredi 20 septembre, Michel Destot annonçait qu’il ne se représenterait pas aux municipales de 2014. Une information que nous avons bien évidemment relayée sur Place Gre’net, mais sans la traiter comme nous l’aurions souhaité. Retour sur les dessous d’une annonce.
information politique majeure. Et nous découvrons, avec surprise, que l’info est déjà à la une sur le site du Dauphiné, de France 3, de France Bleu Isère et de 20 Minutes. Bref, nous arrivons, comme l’on dit, après la bataille !
Force est de constater que ces médias ont tous obtenu l’information, bien en amont. Les interviews filmées ne laissent d’ailleurs planer aucun doute, puisque le maire et son premier adjoint s’expriment sous un grand ciel bleu. Une salve d’articles tous plus « exclusifs » les uns que les autres pour le moins surprenante.
Nous avons joint par téléphone, ce mardi 24 septembre, le cabinet du maire pour savoir s’il avait contacté directement certains médias locaux pour leur faire part de l’annonce en question. Ce à quoi, on nous a répondu : « Je contacte qui je veux et n’ai pas de comptes à rendre en la matière. »
Et de préciser : « Nous avons répondu à des demandes de médias locaux qui nous interrogeaient régulièrement depuis le 9 septembre sur les annonces qui pouvaient intervenir concernant le maire de Grenoble. » Concernant l’absence de conférence presse organisée, la réponse se fait plus précise : « Il y avait une volonté du maire et de Jérôme Safar de privilégier des rendez-vous individuels et pas collectifs en la matière. […] Sauf erreur de notre part, nous n’avons jamais été contactés ni directement, ni indirectement par Place Gre’net sur cette question, contrairement à vos confrères et collègues du Dauphiné, de France 2, de France 3, de 20 Minutes et de Télégrenoble qui ont usé et abusé de notre numéro dans les semaines qui ont précédé pour avoir une information. » Une justification pour le moins surprenante, dans la mesure où nous étions en relation depuis le 6 septembre avec le service presse de la mairie qui devait revenir vers nous afin d’organiser une interview de Michel Destot. Celle-ci devait paraître ce dimanche 22 septembre, mais en dépit de plusieurs relances par mail nous n’avons finalement eu aucune nouvelle avant l’annonce de vendredi. Plus gênant encore, des confrères qui avaient eu vent, vendredi dernier, de la possibilité d’une annonce d’importance ont demandé au service presse si un point presse était prévu. Ils se sont vu répondre, vers midi, qu’aucune conférence de presse n’était à l’ordre du jour… Une façon de jouer sur les mots. Calcul politique Qu’un politique fasse le choix d’accorder, à un média particulier, la primeur d’une annonce importante, comme son engagement dans la campagne des municipales par exemple, passe encore. On peut comprendre qu’il entende ainsi privilégier un support au lectorat plus large. Qu’une municipalité choisisse, en revanche, d’informer en avant-première quelques médias triés sur le volet, en leur laissant le temps de réaliser des interviews et de sortir l’information – et ce plus de trois quart d’heure avant le communiqué officiel ! – relève pour le coup, du calcul politique. Car si l’on y réfléchit bien, ce deux poids deux mesures n’est pas si anodin qu’il n’en a l’air. D’aucuns pourront rétorquer qu’il s’agissait là d’éviter que l’annonce ne s’ébruite avant qu’elle ne soit officiellement confirmée. Mais l’argument ne tient pas. Il est en effet courant que les rédactions reçoivent des communiqués avec une information « sous embargo » jusqu’à une date ou une heure précise. De cette façon, les journalistes peuvent la traiter en amont, puis la sortir au moment indiqué. Communication bien rodée Or, ce n’est pas le choix qui a été fait. Pire, alors que le communiqué de presse était prêt à partir à 18h40 (heure d’enregistrement du communiqué final), celui-ci n’a été envoyé qu’à 20h34. Plus de 3/4 heures après la première annonce sur le site du Dauphiné et une demi-heure après celles sur le site de France 3, de France Bleu Isère ou de 20 Minutes. Difficile donc de justifier une telle rétention de l’information par la volonté de laisser la primeur de l’annonce à Michel Destot auprès de ses militants. « Nous n’avons pas de relations privilégiées avec qui que ce soit. Il n’y a pas une sphère politico-médiatique qui gère ce genre de choses ensemble », se défend t‑on au cabinet du maire. Dont acte. Mais au final, et sans entrer dans une polémique stérile sur le favoritisme présumé à l’égard de tel ou tel média, ne faut-il pas y voir un moyen de maîtriser au maximum la communication autour de ce passage de relais ? En agissant de la sorte, la municipalité a en effet laissé très peu de marges de manœuvre aux journalistes. D’un côté, ceux,« privilégiés » « très bien informés » qui ont pu relayer le discours officiel, via des interviews accordées en avant-première. De l’autre, ceux, « de seconde zone » « moins bien informés » qui ont dû se contenter de rédiger en urgence un article pour traiter cette information ne pouvant être reportée… et ce faisant ont dû se limiter au discours officiel, par manque de temps.
Simple et diablement efficace !
Paul Turenne
20h30 passées, vendredi dernier dans les locaux de Place Gre’net. Nous prenons connaissance d’un communiqué de presse tout juste envoyé par la mairie de Grenoble : Michel Destot annonce qu’il passe le relais à son premier adjoint, Jérôme Safar. Aussitôt, nous décidons de traiter cette Et de préciser : « Nous avons répondu à des demandes de médias locaux qui nous interrogeaient régulièrement depuis le 9 septembre sur les annonces qui pouvaient intervenir concernant le maire de Grenoble. » Concernant l’absence de conférence presse organisée, la réponse se fait plus précise : « Il y avait une volonté du maire et de Jérôme Safar de privilégier des rendez-vous individuels et pas collectifs en la matière. […] Sauf erreur de notre part, nous n’avons jamais été contactés ni directement, ni indirectement par Place Gre’net sur cette question, contrairement à vos confrères et collègues du Dauphiné, de France 2, de France 3, de 20 Minutes et de Télégrenoble qui ont usé et abusé de notre numéro dans les semaines qui ont précédé pour avoir une information. » Une justification pour le moins surprenante, dans la mesure où nous étions en relation depuis le 6 septembre avec le service presse de la mairie qui devait revenir vers nous afin d’organiser une interview de Michel Destot. Celle-ci devait paraître ce dimanche 22 septembre, mais en dépit de plusieurs relances par mail nous n’avons finalement eu aucune nouvelle avant l’annonce de vendredi. Plus gênant encore, des confrères qui avaient eu vent, vendredi dernier, de la possibilité d’une annonce d’importance ont demandé au service presse si un point presse était prévu. Ils se sont vu répondre, vers midi, qu’aucune conférence de presse n’était à l’ordre du jour… Une façon de jouer sur les mots. Calcul politique Qu’un politique fasse le choix d’accorder, à un média particulier, la primeur d’une annonce importante, comme son engagement dans la campagne des municipales par exemple, passe encore. On peut comprendre qu’il entende ainsi privilégier un support au lectorat plus large. Qu’une municipalité choisisse, en revanche, d’informer en avant-première quelques médias triés sur le volet, en leur laissant le temps de réaliser des interviews et de sortir l’information – et ce plus de trois quart d’heure avant le communiqué officiel ! – relève pour le coup, du calcul politique. Car si l’on y réfléchit bien, ce deux poids deux mesures n’est pas si anodin qu’il n’en a l’air. D’aucuns pourront rétorquer qu’il s’agissait là d’éviter que l’annonce ne s’ébruite avant qu’elle ne soit officiellement confirmée. Mais l’argument ne tient pas. Il est en effet courant que les rédactions reçoivent des communiqués avec une information « sous embargo » jusqu’à une date ou une heure précise. De cette façon, les journalistes peuvent la traiter en amont, puis la sortir au moment indiqué. Communication bien rodée Or, ce n’est pas le choix qui a été fait. Pire, alors que le communiqué de presse était prêt à partir à 18h40 (heure d’enregistrement du communiqué final), celui-ci n’a été envoyé qu’à 20h34. Plus de 3/4 heures après la première annonce sur le site du Dauphiné et une demi-heure après celles sur le site de France 3, de France Bleu Isère ou de 20 Minutes. Difficile donc de justifier une telle rétention de l’information par la volonté de laisser la primeur de l’annonce à Michel Destot auprès de ses militants. « Nous n’avons pas de relations privilégiées avec qui que ce soit. Il n’y a pas une sphère politico-médiatique qui gère ce genre de choses ensemble », se défend t‑on au cabinet du maire. Dont acte. Mais au final, et sans entrer dans une polémique stérile sur le favoritisme présumé à l’égard de tel ou tel média, ne faut-il pas y voir un moyen de maîtriser au maximum la communication autour de ce passage de relais ? En agissant de la sorte, la municipalité a en effet laissé très peu de marges de manœuvre aux journalistes. D’un côté, ceux,