ENTRETIEN – Eric Piolle ne croit plus en la croissance et le fait savoir. Que ce soit à Fontaine ce samedi 31 août pour la rentrée politique départementale des écologistes ou la semaine précédente à Marseille pour les journées d’été du parti Europe Ecologie Les Verts (EELV), le co-président du groupe écologiste au conseil régional de Rhône-Alpes, est intervenu dans des débats sur la mort de cette notion économique et les conséquences des politiques d’austérité. Il revient dans cet entretien sur la méthode politique de son parti à toutes les échelles de décisions et pose volontiers les contours d’une ville sous exécutif écologiste.
N’est-ce finalement pas une position confortable que de faire partie de la majorité pour faire progresser ses idées, sans pour autant être le parti majoritaire et devoir ainsi assumer l’intégralité du bilan ?
Ce n’est pas notre vocation. Peut-être que certains apprécient cette posture mais, pour ma part, j’ai toujours été plutôt un leader dans mes engagements associatifs et professionnels. C’est aux manettes que je suis le plus à l’aise. Les écologistes ne sont pas des suppléments d’âme. Ils n’ont pas non plus de positions de principe mais amorcent des arbitrages, avec un pied dans les responsabilités politiques pour bousculer les choses et le second dans la société civile pour percevoir les besoins. C’est le cas autant au gouvernement qu’au conseil régional.
Où s’arrête la solidarité gouvernementale et où commence la capacité de révolte ?
Alors que sous la présidence de Nicolas Sarkozy, les citoyens étaient montés les uns contre les autres, le gouvernement a déjà changé l’atmosphère du pays. Il cherche aujourd’hui l’apaisement et nous saluons cet effort. Peut-être que les socialistes ont espéré que cet apaisement suffirait à relancer le modèle, mais on ne peut pas se contenter de gérer l’effondrement. Les politiques d’austérité mises en œuvre n’ont aucun effet puisque la dette continue de galoper. Il y a des alternatives portées par le collectif Roosevelt et par d’autres dans la société civile. Il faut désormais transformer la société par la solidarité et l’emploi et pour la transition énergétique et la prospérité de chacun. En 1944, les dirigeants estimaient que la pauvreté était une atteinte à la prospérité de tous. Elle l’est encore aujourd’hui. Nous sollicitons, nous approuvons parfois mais nous nous indignons quand il le faut. Le traitement des sans papiers par Manuel Valls est notamment une des actions gouvernementales qui nous révolte parmi d’autres.
Quelles mesures portées par le collectif Roosevelt pourraient changer la donne ?
L’axe majeur est de remettre le monde de la finance à sa place. La cupidité est contagieuse, il faut donc imposer des règles à la finance pour qu’elle serve l’activité humaine et non l’inverse. Le gouvernement a oublié cette promesse et c’est désormais la même chose dans les collectivités territoriales. Cela fait six mois que nous interpellons Jean-Jack Queyranne, le président du conseil régional, pour qu’il mette en œuvre la délibération à ce sujet, adoptée en juillet 2010 par les socialistes, les écologistes et le Front de gauche. Le programme porté par le collectif Roosevelt est à la convergence de l’emploi, de l’économie et de l’environnement, trois axes imbriqués où se trouvent les solutions. La transition énergétique est un vivier d’emplois. La loi Duflot sur la rénovation thermique des bâtiments montrera le chemin. Le développement de l’agriculture biologique également, qui n’attend qu’une volonté politique. Alors que l’Italie en est à 20% de production biologique, nous peinons à atteindre les 2% en France. Le service à la personne, troisième secteur créateur d’emplois, doit aussi être dynamisé. Par ailleurs, l’autre mesure phare portée par le collectif Roosevelt est la création d’emplois par le partage des gains de productivité. Keynes et Einstein estimaient que la réduction du temps de travail était inexorable. Or si le temps de travail a été divisé par deux entre la fin du 19ème siècle et les années 70, les gains de productivité ne sont aujourd’hui plus partagés. C’est ce qui a participé à l’explosion du chômage, mettant ainsi en danger des pans entiers de la société.
À l’heure du « travailler plus pour gagner plus » et de l’allongement de la durée de cotisation avant le départ à la retraite, diminuer son temps de travail pour créer des emplois est-il un message audible par la société française ?
Les citoyens ont conscience que leur qualité de vie ne tient pas seulement à l’accumulation de toujours plus de biens. Le sous-emploi frappe 7 millions de personnes ; 5,4 millions de chômeurs sont inscrits à Pôle Emploi, auxquels s’ajoutent un million de personnes qui perçoivent le RSA sans être inscrites à Pôle Emploi et un million de jeunes dans la même situation, inscrits dans les missions locales. Le chômage frappe tous nos foyers, que ce soit directement ou par nos proches. Ce n’est pas en pédalant plus vite que cela va s’arranger. Le partage du temps de travail rebondit aujourd’hui en Belgique et en Allemagne, où Angela Merkel a institué les 30 heures d’activité par semaine durant la crise. Nous devons continuer de le faire vivre en France car le défi de notre temps est que chacun trouve sa place dans l’activité de la société.
La transition énergétique créatrice d’emplois que vous décrivez pourra-t-elle absorber ceux qui disparaîtront dans le secteur du nucléaire ou des énergies fossiles ?
Un euro investi dans les énergies renouvelables crée six fois plus d’emplois que le même euro investi dans le nucléaire. Dans l’agriculture biologique, c’est 30% de travail humain supplémentaire qui est nécessaire. La tendance que nous défendons est de nous recentrer sur nos besoins fondamentaux que sont le logement, la santé, les transports, l’éducation, la sécurité et la culture. C’est là-dessus que nous devons concentrer nos efforts, ainsi que sur les économies d’énergie et de matières premières. Tout cela n’est pas seulement un discours militant. Nous le traduisons par des actes au niveau local. Un amendement écologiste déposé dans le budget 2013 et adopté par la majorité prévoit ainsi la rénovation thermique des lycées, la pose de panneaux photovoltaïques sur les toits des établissements et un programme d’économies d’énergie. L’embauche des techniciens qui ont été employés à cette occasion sera amortie en deux ans grâce aux économies réalisées. Nous avons également déposé et voté un amendement sur la tarification sociale des TER qui sont les trains du quotidien.
L’autorité de sûreté du nucléaire a publié cette semaine une note s’inquiétant de la sécurité des centrales françaises face au risque d’incendie. Un tel incident s’est d’ailleurs récemment produit à la centrale du Bugey. Quelle action menez-vous dans la région la plus nucléarisée de France ?
C’est une inquiétude pour chacun de nous qui vivons à proximité de sites comme celui-ci. C’est un danger qui n’est pas palpable au quotidien, comme celui de la pollution atmosphérique. Mais Fukushima, Three miles island et Tchernobyl, trois accidents majeurs en moins de trente ans, ont démontré que le danger était réel. Il y a eu des efforts français sur la sécurité du nucléaire mais cela reste une énergie dangereuse et l’information est masquée, comme au Japon où nous comprenons que la situation n’est pas sous contrôle. Les écologistes siègent dans les conseils locaux d’information. C’est le cas d’Olivier Bertrand à Saint-Alban. Notre travail est d’interpeller régulièrement les responsables pour mettre à jour et faire encore progresser la sécurité nucléaire. À une échelle de vingt ans, nous pouvons monter en charge concernant les efforts en termes de sobriété, d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables afin de pouvoir nous passer totalement du nucléaire.
Le journal Libération publiait également cette semaine un dossier sur les députés nucléocrates. Dans le secteur, la ministre Geneviève Fioraso et le député François Brottes sont pointés du doigt. Cela vous surprend-il ?
Rien de nouveau sous le soleil. Le CEA court devant et Geneviève Fioraso derrière. Cela était déjà le cas à l’époque des élections législatives de Michel Destot, considéré comme l’un des lobbyistes du nucléaire. Le député-maire de Grenoble est d’ailleurs tout autant fan du nucléaire que des grands projets. Il a été le rapporteur du Lyon-Turin et un fervent défenseur des Jeux olympiques et de la rocade nord. C’est son état d’esprit. Plutôt que de s’intéresser aux problèmes du quotidien des habitants, il pense aux grandes infrastructures et à l’innovation technologique.
Les travaux d’accès au chantier du Lyon-Turin ont été déclarés d’utilité publique cette semaine. Le groupe écologiste avait quitté l’hémicycle du conseil régional au moment du débat en juillet. Vous réclamez davantage de fret, tout en vous opposant au Lyon-Turin. Comment expliquer cette position d’apparence contradictoire ?
Notre position est claire. Les échanges de marchandises entre la France et l’Italie sont en baisse depuis une trentaine d’année et la ligne de fret actuelle est utilisée à seulement 25% de ses capacités. L’argument de l’emploi ne doit pas prendre le dessus sur celui de l’utilité de l’infrastructure. De l’emploi peut être créé dans des secteurs à haut degré de service. La ligne actuelle a la capacité suffisante pour absorber un report modal que nous souhaitons aujourd’hui et non pas dans trente ans, quand le tunnel sera percé. La situation des vallées françaises, comme celle de la Maurienne, démontre que cela est nécessaire. Cela ne s’arrangera pas, par ailleurs, avec l’autorisation de circulation dans ce couloir des 44 tonnes qui endommagent les routes plus rapidement et nécessitent des investissements publics supplémentaires. Pour améliorer la situation, trois autres mesures sont impératives : empêcher le trafic des camions vides, mettre en œuvre une taxation incitative pour encourager le fret et favoriser un report du trafic entre l’Espagne et l’Italie vers le fret maritime.
Mardi, les écoliers grenoblois prendront le chemin de l’école avec un modification de leur emploi du temps puisque la ville a entrepris la réforme du rythme scolaire. À travers votre engagement de parent d’élèves, comment percevez-vous cette mesure et son application ?
C’est une réforme positive mais malheureusement bâclée. Nous ne pouvons aborder la question de l’école uniquement par le temps scolaire. Il faut se soucier également du contenu et c’est un oubli. Ce qui nous est vendu comme une loi de refondation de l’école est une loi de réparation. Le véritable effort d’embauche de Vincent Peillon, que nous saluons, compense les réductions d’effectifs des années précédentes.
Concernant l’application de cette réforme, la ville de Grenoble recherche toujours 200 animateurs sur les 350 nécessaires à sa mise en œuvre. Nous avons par ailleurs découvert avec les parents d’élèves que, lorsqu’une école se mobilisait pour obtenir davantage de moyens, on lui attribuait ceux de l’école voisine. Cela étant, cette réforme nous a donné l’opportunité de travailler avec les parents d’élèves pour préparer le tableau de bord d’une gestion collective des écoles grenobloises et ainsi éviter, par exemple, qu’une école ne déshabille sa voisine. Nous avons passé six mois à interroger la municipalité, sans réponse. Les inquiétudes demeurent. Nous serons donc particulièrement attentifs à la mise en œuvre.
Je crois que nous avons raté une opportunité d’effectuer un travail citoyen avec les parents et j’espère que les temps extra-scolaires qui faisaient historiquement la qualité de la politique éducative de Grenoble ne seront pas touchés. Il faut également entendre la mobilisation du collectif « Pour un collège de proximité » qui a réussi à arracher des préfabriqués à l’école Jean Macé – sacrifiant au passage de l’espace commun pour y mettre des classes dans l’urgence – et un engagement sur une nouvelle école dans le quartier Berriat-Ampère. Cette situation résulte de la politique d’urbanisme actuelle de la ville qui ne tient en fait pas de l’urbanisme mais de l’immobilier. Les écoles en souffrent et étouffent. Elles sont saturées. Je m’en rends compte quotidiennement avec mes quatre enfants.
Certains candidats de la primaire de la droite grenobloise dénonçaient la même situation la semaine dernière, tentant ainsi sans doute de faire oublier leurs dissensions internes à l’occasion de cette élection. Que révèle, selon vous, ce combat des chefs à droite ?
Je suis arrivé à Grenoble en 1993, au début des affaires Carignon qui ont provoqué sa condamnation pour corruption. Il est toujours sur la photo depuis trente ans. Son ombre planante disqualifie l’ensemble de la droite. On ne peut pas être un citoyen politique engagé, un honnête homme ou une honnête femme et accepter de travailler avec Alain Carignon. Cela empêche la droite grenobloise de construire un projet politique cohérent. Par ailleurs, depuis les élections de 2008, le rapport de force entre les socialistes et les écologistes d’un coté et la droite de l’autre est de deux tiers contre un tiers. Sur les cantonales de 2011, la droite n’avait même pas un candidat qualifié au second tour sur trois cantons. L’alternance à Grenoble, ce n’est pas la droite, ce sont les écologistes. Voilà la réalité politique actuelle.
On parle de vous comme tête de liste d’un rassemblement qui se structure en opposition à la politique municipale…
… Nous ne serons pas en opposition. Nous souhaitons un rassemblement positif. Notre liberté n’est pas d’associer des oppositions mais de proposer un projet, une méthode et des hommes et femmes de caractère qui ont une vision pour la ville, des hommes et des femmes d’action qui ont construit des choses. Il faut que la ville de demain soit protectrice mais également qu’elle libère les énergies et les initiatives de ses habitants.
Quel en est le calendrier ?
Le printemps était un temps de rencontre très riche avec les collectifs et les associations grenobloises et la société civile non organisée. L’automne sera un temps de respiration pendant lequel nous devrons laisser aux citoyens le temps de reprendre leur rythme et de s’intéresser doucement aux débats municipaux. Cela nous permettra de finaliser la liste et le rassemblement. Nous serons prêts à lancer une campagne de terrain très active et de représentation citoyenne cet hiver.
Reprenons : serez-vous tête de liste de ce rassemblement ?
Il est trop tôt pour le dire. Il y aura un choix à faire entre des personnes de caractère. Ce ne sera pas un choix politique puisque le projet n’est pas construit uniquement par des organisations politiques. Pour ma part, je réfléchis, je me prépare, je me sens capable et cela m’intéresse. J’ai un amour pour cette ville, ses différents quartiers, son environnement et son histoire.
Le parti de gauche tenait à Saint-Martin‑d’Hères sa rentrée politique la semaine dernière. Jean-Luc Mélenchon a laissé planer le doute d’alliances possibles avec les écologistes pour les municipales. Est-ce que ce sera le cas à Grenoble ?
J’étais aux estivales du Front de gauche samedi dernier. Nous devons discuter de propositions, de méthode et de style politique. Nous avons une volonté de renouvellement de la classe politique. C’est le désamour profond envers la classe politique qui m’a poussé à m’y engager totalement en 2009. Nous devons aspirer des personnes qui n’avaient pas le projet de faire de la politique mais qui pourraient y trouver leur place. Si nous discutons ouvertement avec le parti de gauche, nous ne ferons pas pour autant de consortium de formations politiques. Nous sommes résolument ouverts sur la société civile.
À quoi ressemblerait une municipalité écologiste ?
Grenoble a déjà l’écologie dans ses gènes de par son histoire politique. Les réalisations passées des écologistes permettent de se faire une bonne idée de ce qu’est une municipalité au service du bien commun : le soutien au développement du tram, la municipalisation de l’eau, une attention forte à la création d’emplois durables, non délocalisables et avec des entreprises ancrées sur le territoire local, un urbanisme qui permet d’avoir un logement accessible à tous, comme les structures collectives – le contre-exemple est celui de l’hôtel 4 étoiles qui sort de terre près de la caserne de Bonne – un urbanisme qui amène la nature en ville et pas seulement autour… La ville est minérale ; on le ressent pendant les fortes chaleurs et les forts froids. Cela passe par davantage d’espaces verts et de murs végétaux. Il faut répondre aux besoins des habitants au quotidien pour qu’ils puissent libérer leur énergie dans les secteurs du social, de la culture ou alternatifs.
Les combats que portent les écologistes sont également ceux des services publics à prix abordable – Compagnie de chauffage et Gaz Electricité de Grenoble – et de la lutte contre la corruption. Les grands projets doivent être mis au service des habitants et de leurs attentes, et non de celui qui les a montés. Il reste suffisamment de force vive à Grenoble pour se mobiliser contre la rocade sud, l’A51, et pour la reconstruction du lycée Mounier que nous avons fortement soutenue. Il y a ce terreau historique à Grenoble pour faire changer les choses et constituer une municipalité qui soit réellement de gauche et écologiste.
A votre sens, plus rien n’est possible avec les socialistes grenoblois ?
Rien n’est définitif. Les socialistes savent aussi travailler sous un exécutif écologiste, comme à Montreuil. Nous pourrons travailler avec eux si la méthode, le projet et le style politique nous correspondent. Ils ont construit en 2008 une liste qui ressemblait à leur projet. Celui des Jeux olympiques et de la rocade nord, du grand stade et des centres commerciaux. Leur liste de bric et de broc allant des communistes aux anciens carignonistes était le fait d’une volonté politique. Par contre, nous ne voulons pas que des apparatchiks qui soient successivement salariés politiques, puis élus et inversement. Il faut du sang neuf.
« La méthode » revient souvent dans vos exigences. Qu’est-ce qui ne vous convient pas actuellement ?
J’imagine que les socialistes, les militants et les électeurs aspirent eux-mêmes à autre chose. Ils ne peuvent plus se satisfaire des dépenses en marketing et de cet essoufflement après trois mandats. L’usure du pouvoir est réelle. Il y a une vraie aspiration générale au changement et nous représentons une alternative d’action constructive, avec l’autorité nécessaire et les équipes suffisantes pour conduire Grenoble. Nous correspondons à l’état d’esprit des Grenoblois, à la fois frondeurs, actifs dans la cité et dans leur vie personnelle.
Propos recueillis par Victor Guilbert
L’entretien a été réalisé le jeudi 29 août dans le jardin des plantes de Grenoble. Il n’a pas été soumis à relecture.
Basco-béarnais d’origine, Eric Piolle est depuis vingt ans un Grenoblois d’adoption. Diplôme d’ingénieur de l’INPG en poche, il a intégré à 27 ans le comité de direction d’une usine de 300 personnes de la région. Dix ans plus tard, c’est dans un grand groupe informatique américain fortement présent à Grenoble et en Isère qu’il exerçait encore récemment en qualité de cadre-dirigeant.
S’il tire le leadership de son activité professionnelle, son engagement politique vient d’ailleurs. Père de quatre enfants et parent d’élève référent, il défend la scolarisation des enfants sans papiers à travers le Réseau éducation sans frontière (RESF) et lutte contre le chômage depuis les années 1990 aux cotés de Pierre Larouturou.
C’est également avec lui et, entre autres, Edgar Morin, Stéphane Hessel et Susan George qu’il a fondé en 2012 le collectif Roosevelt. Un mouvement citoyen promouvant quinze propositions économiques et sociales pour sortir de la crise. Elu au conseil régional en 2010, après avoir « envoyé CV et lettre de motivation » au parti EELV qui s’ouvrait à la société civile, il est aujourd’hui le co-président du deuxième groupe politique de la région comptant 37 élus.
Les journées d’été d’EELV ne sont pas passées inaperçues la semaine dernière avec plusieurs annonces de ministres participants. Les militants qui s’interrogeaient sur la place de votre formation au gouvernement ont-ils toujours des raisons d’avoir des doutes ?
La loi portée par Cécile Duflot sur le logement sera un événement marquant déjà salué par les associations travaillant sur la question, même si une mise en route plus rapide et efficace par les services de l’Etat est nécessaire. Nous avons de la portée dans le gouvernement, par la voix des ministres écologistes mais pas seulement. L’annonce faite à Marseille par Philippe Martin, le ministre socialiste de l’Ecologie, d’une contribution climat sera un point fort de la fiscalité énergétique à venir. La fiscalité écologique et l’effort sur la rénovation thermique des bâtiments seront deux leviers créateurs d’emplois durables qui permettront de lutter contre le réchauffement climatique.
- Consultez ici les autres entretiens politiques du Dimanche de Place Gre’net.Extrait d’ouvrage choisi par Eric Piolle
« Le chemin de l’espérance » de Stéphane Hessel et d’Edgar Morin : « Le bien-vivre peut paraître synonyme de bien-être. La notion de bien-être s’est réduite, dans notre civilisation, à son sens matériel impliquant confort, possession d’objets et de biens, ne comportant nullement ce qui fait le propre du bien-vivre, à servir l’épanouissement personnel, les relations d’amour, d’amitié, le sens de la communauté. Le bien-vivre, aujourd’hui, doit certes inclure du bien-vivre matériel, mais il doit s’opposer à une conception quantitative qui croit poursuivre et atteindre le bien-être dans le « toujours plus ». Il signifie qualité de la vie, non quantité de biens. Il englobe avant tout le bien-être affectif psychique et moral. » La conviction qu’il en tire En faisant le bon diagnostic et en réunissant des hommes et des femmes honnêtes, on peut porter un message de force pour relever les défis immenses de notre temps.