« Carnet et crayon à la main, rester accroché à la terre et parler du ciel. »Qui suis-je ? Les multiples passeports que la préfecture de l’Isère m’a délivrés en 65 ans de « carrière » présentent nécessairement quelques invariants : je suis né en Isère, le 25 août 1948, à l’ombre du Néron, dans le vieux quartier de Saint-Robert à Saint-Egrève. A l’époque un tramway reliait Grenoble à Saint-Egrève toutes les deux heures à travers les champs de maïs. Une jeunesse facile, en mode baby-boom, à l’école du Pont de Vence et dans le parc de la Mairie. Puis vint le délicieux parfum des sixties, le lycée Champollion, les MJC, les premières amours, les voyages, les lectures, le campus de Saint-Martin‑d’Hères, les manifs. Le 20 juillet 1969, j’ai marché sur la lune avec Neil Armstrong. Une partie de moi y est restée. Elle me dit chaque matin que la terre est ronde, que la vie est fragile et que le vent ignore les frontières. Je suis fondamentalement curieux. Donc résolument chercheur. Et quand j’ai trouvé, j’écris, je photographie, je partage. Donc je suis un enseignant passionné, un écrivain conférencier enthousiaste. Ma vie professionnelle m’a amené à l’Université de Strasbourg, au CNET à Meylan, à ST Microelectronics à Crolles, puis finalement à Minatec Idea’s lab. Quarante ans d’enseignement et de recherche façonnent nécessairement le regard : oser le contre pied, risquer la posture inversée, rester modeste. Dire oui à la vie qui émerge, ouvrir les yeux, les bras, les oreilles, le cœur. Se tromper, souffrir, réussir, comprendre, vérifier, noter, recommencer. Voir partir son enfant. Se préparer à partir soi même. J’ai publié 150 papiers scientifiques, déposés onze brevets. Pour honorer les vétérans, j’ai couru le marathon de la liberté à Caen. Puis certains autres dans quelques villes et montagnes mythiques. J’ai reçu avec ferveur l’enseignement de Richard Moss. Et de quelques autres sages inconnus des médias. J’ai marché de Drancy à Auschwitz, puis continué jusqu’à Jérusalem. Dans l’Himalaya, aux Sources du Gange, je n’ai pas reçu l’illumination. Dans mes livres, les voyages « extérieurs » sont prétextes et métaphores aux voyages intérieurs. Depuis vingt ans, je pratique et enseigne le yoga à tous ceux qui me le demandent. Notamment les personnes détenues à la Maison d’Arrêt de Varces. Pratiquer le Yoga amène conscience, profondeur, non-violence, dynamisme et immédiateté. L’âge m’a donné le goût de la lenteur. Et donc de la très grande marche. Seul ou ensemble. Le compteur accuse aujourd’hui 13 000 kilomètres sac au dos. Marcher pour ouvrir l’espace. Pour libérer les mots. Et ranger les couteaux. Marcher pour dire la Paix, la Joie, la Fraternité, l’Urgence, la Solidarité. Marcher pour exprimer la verticalité de l’Être. Pour l’établir entre Terre et Ciel. Pour le proclamer debout, quelque en soit l’identité nationale ou religieuse, la posture sociale : enfance, dépendance, pauvreté, maladie. Je suis père et grand-père, citoyen du monde, pèlerin multirécidiviste, amoureux des grands espaces, de la pluie du soleil et du grand vent. Je ne suis pas un premier de la classe. Je ne suis pas spécialement doué. Je ne suis pas un héros. Je n’ai pas de médaille d’or. Je suis juste amoureux de la vie. Et j’aime la partager. Pourquoi ce blog ? Marcher, n’est pas un mot en l’air. C’est un verbe sur terre. Un acte de résistance. On n’apprend pas à marcher dans les livres. Mais en lâchant la main de celui et de celle qui nous ont amenés jusqu’ici. Mettre le corps en marche, l’esprit en marche, le cœur en marche. C’est le triple pari de ce blog. Ce blog s’adresse à cette part de nous-mêmes par trop soumis à l’agitation, au diktat de nos peurs ancestrales. Ce blog s’adresse à celles et ceux en quête de renaissance. Aux gourmands de la vie, enfin décidés à prendre le risque de ressentir, respirer, aimer, grandir … et pardonner. Chaque post, aura pour mission de découvrir – dévoiler – un bout de terre, un bout de vie, un bout de tradition. Ainsi, selon les saisons et l’humeur du moment, nous marcherons ensemble. Tant sur les chemins de terre que sur les chemins de ciel. Montagnes et déserts, endurances, grandes randonnées, yoga, énergies, méditations, témoignages, spiritualités. Peu importe les mots : nous voyagerons à travers nos héritages et nos humanités multiples. De Nord en Sud, d’Orient en Occident, à travers la modernité ! Légers ou bien pesants, solitaires ou en groupe, vagabonds ou bien profonds, calmes ou tempétueux, en ligne droite ou tortueux, ensoleillés ou pluvieux, parfois douloureux, mais toujours enrichissants, solidaires, généreux, nos chemin auront pour seule boussole de se diriger à contre courant de l’agitation frénétique et de la peur mortifère. Ce blog est le vôtre. Prenez le temps. Laissez-vous surprendre. Ecouter le à votre rythme. A voix haute ou à voix basse. A l’endroit ou à l’envers. Seul ou en groupe. A petit pas ou à grandes enjambées. Avec ou sans détour. L’écoute finalement viendra de l’intérieur, de cette partie enracinée au plus profond de votre être. Ce blog s’adresse à notre santé essentielle, à notre sourire intérieur. Il s’adresse à nos sens les plus intimes. Il parle de l’enfant libre, de ce Petit Prince qui vit en chacun d’entre nous. Humoristique et tellement vivant. Car les légendes des pays traversés, les odeurs de terre, les chants d’oiseaux, et la couleur des blés sont plus porteurs de Vie que toutes les vérités identitaires qui nous sont infligées. Ce blog sera chaque mois comme une petite sonnette. Une sorte de fée clochette qui nous rappellera que la paix n’est jamais à venir, mais qu’elle est toujours à oser. La paix ne s’achète dans aucun supermarché. Elle n’est pas le fruit d’un règlement ou d’une gymnastique. La paix est notre essence. La part la plus intime et la plus authentique de ce que nous sommes. La naissance à la paix est une rencontre en cœur à cœur avec la vie. Un miracle, un don gratuit à celui qui sait ouvrir ses bras, ses yeux et son cœur. Comme nous sont données gratuitement les premières lueurs, celles qui précèdent les levers de soleil que nous allons vivre ensemble. André Weill
François-Xavier de Villemagne