Le trio céleste observé par Philippe Delorme en 2012 à 150 années lumière de la Terre. Il est composé d’une étoile double (en blanc) et d’un « objet » (en rouge) tout à fait étrange, appelé 2MASS0103(AB)b.
© Ipag
L’Institut de Planétologie de d’Astrophysique de Grenoble-IPAG (Institut mixte CNRS/Université Joseph Fourrier).
© Patrick SeyerL’Institut de Planétologie de d’Astrophysique de Grenoble
Cet institut occupe une place importante dans le monde de l’exoplanétologie. Sur la dizaine d’exoplanètes imagées, c’est-à-dire observées directement, environ la moitié l’a été à Grenoble. D’autre part, l’Ipag est en pointe dans la détection d’exoplanètes par la méthode de « détermination des vitesses radiales 6 ».
GLOSSAIREPour en savoir (beaucoup) plus : Direct imaging discovery of 12 – 14 Jupiter mass object orbiting a young binary system of very low-mass stars, P. Delorme et al., Astronomy & Astrophysics Letters, 03/2013. Date de rédaction : 15 juillet 20131) Année lumière : il s’agit d’une unité de distance bien adaptée aux dimensions gigantesques de l’univers. Elle est très utilisée en astronomie car beaucoup plus pratique et parlante que les kilomètres. Une année lumière correspond à la distance parcourue par la lumière en un an. Sachant que la vitesse de la lumière est d’environ 300 000 km par seconde, en une année, la lumière parcourt donc environ 9 500 milliards de kilomètres. En d’autres termes, dire qu’un objet céleste est situé à une année lumière de la Terre, signifie qu’il se trouve à 9 500 milliards de kilomètres de celle-ci.
2 ) Exoplanète : planète située hors du système solaire.
3) Naine brune : étoile avortée, n’ayant pas atteint une masse suffisante lors de sa formation pour enclencher les réactions thermo-nucléaires5 internes, telles qu’elles existent dans une « vraie » étoile. On admet qu’une naine brune a une taille comprise entre 0,07 masse solaire et 13 fois la masse de Jupiter.
4) Big Bang : modèle cosmologique utilisé par les scientifiques pour décrire « l’origine » et l’évolution de l’univers. Selon cette théorie, l’ensemble de la matière et de l’énergie de l’univers actuel aurait été contenu, il y a 13,8 milliards d’années, dans un espace extrêmement ténu, dense et chaud.
5) Réaction thermo-nucléaire : processus par lequel deux noyaux atomiques légers s’assemblent pour former un noyau plus lourd. Cette réaction est à l’œuvre de manière naturelle dans le Soleil et la plupart des étoiles de l’univers. La fusion de noyaux légers dégage d’énormes quantités d’énergie.
6) Vitesse radiale. Le mouvement d’une étoile par rapport à un observateur peut être décomposé en deux axes orthogonaux : radial et tangentiel. La composante radiale de la vitesse d’une étoile est affectée par la présence d’un objet, telle une planète orbitant autour d’elle. Le principe physique qui régit cette mesure (l’effet Doppler) est le même que celui utilisé par les radars de contrôle de vitesse des automobiles (sur Terre !). D’une certaine manière, cette méthode revient à « flasher » une étoile. Ce phénomène permet donc de détecter indirectement la présence d’un astre autour de l’étoile et même, sous certaines conditions, d’estimer la masse de celui-ci.