Le local des Républicains à Grenoble de nouveau la cible de dégradations. Sur fond de campagne électorale, les violences envers les partis se multiplient.

La per­ma­nence des Républicains à Grenoble cible de nou­velles dégradations

La per­ma­nence des Républicains à Grenoble cible de nou­velles dégradations

FOCUS – Pour la qua­trième fois en quelques mois, la per­ma­nence des Républicains à Grenoble a été la cible de dégra­da­tions. Si, à droite comme à gauche, tous ou presque condamnent ces actes de vio­lences sur fond de cam­pagne élec­to­rale, la fédé­ra­tion des Républicains de l’Isère en pro­fite pour rebon­dir sur des thèmes qui lui sont chers : l’in­sé­cu­rité et la vio­lence « qui sont entrées par­tout », taclant au pas­sage l’une des pre­mières mesures du maire de Grenoble : le retrait des camé­ras de vidéo-surveillance.

Le local des Républicains à Grenoble, une quatrième fois la cible de dégradations. Photo Florent Mathieu

Le local des Républicains à Grenoble, pour la qua­trième fois cible de dégra­da­tions. © Florent Mathieu

Pour la qua­trième fois en quelques mois, le local gre­no­blois de la per­ma­nence Les Républicains a été la cible de dégra­da­tions. Mais cette fois, les dégâts ne se can­tonnent pas seule­ment à l’extérieur.

Après avoir forcé le rideau en fer, le ou les indi­vi­dus entrés par effrac­tion dans le local dans la nuit du lundi 20 au mardi 21 mars ont brisé des vitres et cassé du mobi­lier ainsi que du maté­riel infor­ma­tique. Ils ont éga­le­ment aspergé les murs et le pla­fond de pein­ture rouge et vrai­sem­bla­ble­ment d’am­mo­niac, ren­dant le local com­plè­te­ment inuti­li­sable et les tracts bons à jeter à la poubelle.

« L’insécurité et la vio­lence sont entrées partout »

En novembre, puis en décembre 2016, d’autres dégra­da­tions s’é­taient sol­dées par de « simples » tags sur la façade exté­rieure. Cette fois, c’est allé plus loin. Dans la per­ma­nence du local don­nant sur la place Paul Vallier, les dra­peaux mais aussi les affiches ont été copieu­se­ment arro­sés de pein­ture rouge. Dont celles estam­pillées « Wanted » qui, en août 2016, n’a­vaient guère contri­bué à détendre l’at­mo­sphère, la majo­rité muni­ci­pale nom­mé­ment visée par ces tracts ayant consi­déré qu’une ligne rouge avait été fran­chie… L’affiche en ques­tion a‑t-elle ouvert la porte ?

Le local des Républicains à Grenoble, une quatrième fois la cible de dégradations. Photo Florent Mathieu

Philippe Puget et Nicolas Ponchut dans les locaux de la per­ma­nence des Républicains, asper­gée de pein­ture rouge. © Florent Mathieu

« C’est une affiche poli­tique et une bonne affiche, elle fait par­ler d’elle », se défend Alexandre Roux. Pour le secré­taire dépar­te­men­tal Les Républicains, la cause est enten­due : « Il règne un cli­mat délé­tère au niveau natio­nal qui se réper­cute au local. Et, à Grenoble, il y a un cli­mat favo­rable à la poli­tique radi­cale. Ce sont des anar­chistes. Et ces per­sonnes ne par­tagent pas nos valeurs de liberté d’ex­pres­sion. »

Dans un com­mu­ni­qué, le pré­sident de la fédé­ra­tion de l’Isère Thierry Kovacs va plus loin. Et en pro­fite pour rebon­dir sur des thèmes chers aux valeurs de la droite, dénon­çant « l’in­sé­cu­rité et la vio­lence qui s’ex­priment de plus en plus vio­lem­ment dans notre pays » et qui « sont entrées par­tout : dans les écoles, les col­lèges et les lycées, à l’hô­pi­tal, dans les églises, au domi­cile des fonc­tion­naires de police, dans les stades, les salles de concerts, dans les per­ma­nences des élus et des par­tis… »

Le pré­sident de la fédé­ra­tion dépar­te­men­tale LR tacle au pas­sage le maire de Grenoble, dénon­çant le retrait des camé­ras de vidéo-sur­veillance, une des pre­mières mesures d’Eric Piolle. Les échéances muni­ci­pales ne sont pas bien loin…

Les per­ma­nences des par­tis LR et PS visées à Grenoble

Comme les fois pré­cé­dentes, la fédé­ra­tion dépar­te­men­tale a porté plainte. Soutenue d’une cer­taine manière par d’autres for­ma­tions poli­tiques. Car elle n’est pas la seule à être visée, la palme reve­nant au parti socia­liste qui, à Grenoble, a été la cible de nom­breuses et vio­lentes dégra­da­tions.

« La vio­lence envers les par­tis poli­tiques et nos ins­ti­tu­tions sont inac­cep­tables dans notre démo­cra­tie, a d’ailleurs rapi­de­ment condamné Christophe Bouvier, le pre­mier secré­taire de la fédé­ra­tion de l’Isère du PS dans un com­mu­ni­qué. Ces attaques, anti­dé­mo­cra­tiques, comme les qua­torze pré­cé­dentes contre le parti socia­liste à Grenoble, sont injus­ti­fiables. »

Dégradations à la permanence des Républicains à Grenoble : le local a été aspergé de peinture rouge et vraisemblablement d'ammoniac. Crédit Florent Mathieu

© Florent Mathieu

Les dégra­da­tions au siège gre­no­blois des Républicains ont été com­mises quelques minutes après le pre­mier « grand » débat télé­visé orga­nisé autour de quelques-uns des can­di­dats à la présidentielle.

Pour Nicolas Ponchut, secré­taire dépar­te­men­tal adjoint, et Philippe Puget, béné­vole qui, mardi matin, mesu­raient l’é­ten­due des dégâts dans le local, « l’ac­tion a clai­re­ment été pré­pa­rée et pré­mé­di­tée », même s’il fau­dra attendre les conclu­sions de l’en­quête de police pour, peut-être, y voir plus clair.

« La vio­lence, quelle qu’elle soit, n’a pas sa place dans la vie publique, a de son côté dénoncé le maire de Grenoble Eric Piolle dans un com­mu­ni­qué. Ainsi, j’en appelle à une cam­pagne propre, digne, qui tourne enfin le dos aux dérives et à la déma­go­gie pour répondre aux aspi­ra­tions des Françaises et des Français. »

Patricia Cerinsek

Patricia Cerinsek

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