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La Ville de Grenoble condamne fermement les dégradations commises sur le siège du PS de Grenoble… quand bien des internautes semblent, eux, les approuver.

Dégradations au siège du PS de Grenoble : la Ville condamne… des inter­nautes approuvent

Dégradations au siège du PS de Grenoble : la Ville condamne… des inter­nautes approuvent

EN BREF – Un « sac­cage pri­maire » au local de la fédé­ra­tion isé­roise du Parti socia­liste, de nou­veau vic­time de dégra­da­tions. Si la mai­rie condamne les vio­lences, gar­dant en tête celles com­mises durant le conseil muni­ci­pal de décembre, les inter­nautes ne sont pas for­cé­ment sur la même lon­gueur d’onde…

« A voté, sac­cage pri­maire. » Le mes­sage laissé sur l’un des volets du local du Parti Socialiste de l’Isère laisse peu de doute quant à la moti­va­tion poli­tique des dégra­da­tions. C’est à 2 h 45 du matin, dans la nuit du ven­dredi 20 au samedi 21 jan­vier, que la porte en verre a été enfon­cée, et le volet tagué.

Sur les réseaux sociaux, la fédé­ra­tion isé­roise du Parti socia­liste sou­ligne que son local rue Nicolas-Chorier a été « atta­qué plus de dix fois en un an ». Parmi ces attaques, la plus spec­ta­cu­laire aura natu­rel­le­ment été celle des coups de feu tirés sur le bâti­ment dans la nuit du 22 au 23 mai. Douze impacts de balles de calibre 9 mm avaient ainsi été retrouvés.

Une porte de verre enfoncée et un tag explicite... © Florent Mathieu - Place Gre'net

Une porte de verre enfon­cée et un tag expli­cite… © Florent Mathieu – Place Gre’net

À la suite de cette attaque, la Fédération avait, selon nos sources, fait appel à une entre­prise pri­vée de sécu­rité. C’est par cette der­nière qu’elle aurait su que la porte en verre venait d’être enfon­cée. « Mais les camé­ras à l’in­té­rieur n’ont filmé que les éclats de verre », nous explique Thibaud Pikorki.

La muni­ci­pa­lité de Grenoble condamne les violences

Et le res­pon­sable de la Fédération des socia­listes de l’Isère d’af­fir­mer n’a­voir jamais eu de réponse de la muni­ci­pa­lité gre­no­bloise, après l’a­voir sol­li­ci­tée par cour­rier pour enga­ger un dia­logue sur la sécu­ri­sa­tion du lieu. « Tout ce que nous avons eu, c’est l’ac­cusé de récep­tion de la Poste. On attend encore… »

La façade du siège du Parti Socialiste avait déjà été taguée par le passé. Ici au mois de mars 2016. © Joël Kermabon - Place Gre'net

La façade du siège du Parti socia­liste avait déjà été taguée par le passé. Ici, au mois de mars 2016. © Joël Kermabon – Place Gre’net

La mai­rie de Grenoble a tou­te­fois fer­me­ment condamné les nou­velles dégra­da­tions com­mises sur le local socia­liste, par la voix de l’ad­jointe Laurence Comparat : « Au nom de la majo­rité muni­ci­pale, je condamne avec la plus grande force les dégra­da­tions com­mises sur le siège du Parti socia­liste de l’Isère. De même que je condamne toutes les vio­lences dans la vie publique, qu’elles soient maté­rielles, phy­siques ou ver­bales, qu’elles portent sur la dégra­da­tion de locaux poli­tiques, de bâti­ments publics ou de conseils muni­ci­paux. »

La men­tion des « conseils muni­ci­paux » n’a rien d’in­no­cente, après les dégra­da­tions com­mises par cer­tains mani­fes­tants lors du conseil muni­ci­pal gre­no­blois du 19 décembre. « Ce cli­mat porte atteinte à la séré­nité du débat public, qui est essen­tielle au bon fonc­tion­ne­ment de notre démo­cra­tie. J’appelle l’ensemble des res­pon­sables publics à dénon­cer avec la même force la vio­lence dans la vie publique, sous toutes ses formes », conclut l’élue.

Réactions hos­tiles des internautes

« À cha­cun de condam­ner », estime de son côté la Fédération socia­liste de l’Isère. Mais à en juger par les réac­tions hos­tiles sur Twitter, la condam­na­tion ne semble pas faire l’u­na­ni­mité parmi les inter­nautes. Les com­men­taires mettent ainsi volon­tiers sur le même registre la poli­tique du gou­ver­ne­ment ou les répres­sions poli­cières des mani­fes­ta­tions contre la loi Travail et les dégra­da­tions com­mises sur le local du Parti.

À quelques mètres du siège du PS dégradé, rue Anthoard, le vote de la primaire se déroule dans la quiétude. © Florent Mathieu - Place Gre'net

À quelques mètres du siège du PS dégradé, rue Anthoard, le vote de la pri­maire se déroule dans la quié­tude. © Florent Mathieu – Place Gre’net

« Après un 49 – 3 ? Je condamne pas », « Juste retour de bâton », « Votre propre inca­pa­cité poli­tique ren­force les par­tis pro­to­fas­cistes (sic) », « le + éton­nant est SURTOUT qu’il reste des locaux du PS après les tra­hi­sons de ce parti » ou encore « votre poli­tique de merde a atta­qué les Français plus de 10 fois cette année. A cha­cun de condam­ner »… Les mes­sages hos­tiles ne manquent pas, éma­nant autant d’in­ter­nautes clai­re­ment iden­ti­fiés à gauche que de comptes appa­rais­sant de droite, voire d’extrême-droite.

Preuve que les stig­mates de la loi Travail demeurent dans les mémoires ? En plein débat de pri­maire côté socia­liste, il semble que la « séré­nité du débat public » ne soit en tout cas plus qu’un loin­tain sou­ve­nir. Et ceci plus encore à l’ap­proche des pro­chaines élec­tions pré­si­den­tielles et législatives.

FM

Florent Mathieu

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