EN BREF – Les salariés d’Arkema Jarrie sont en grève depuis le 10 janvier 2025. Ce, pour dénoncer un Plan de sauvegarde de l’emploi qu’ils jugent abusif et obtenir des garanties sur les 154 postes ciblés. Afin de leur manifester son soutien, l’eurodéputée La France insoumise Manon Aubry s’est rendue sur place, le lundi 17 février, avec la députée Elisa Martin et l’adjoint grenoblois Alan Confesson, également conseiller métropolitain à Grenoble Alpes Métropoles. Manon Aubry prône notamment une stratégie protectionniste pour les entreprises françaises.
« Le protectionnisme n’est pas un gros mot. Il faut protéger sa santé, la planète et les emplois. La vallée de Grenoble s’est construite autour d’un développement spécifique à la chimie et l’on s’apprête à jeter ce savoir-faire car des investisseurs ne gagnent pas assez d’argent », s’est offusquée Manon Aubry, députée européenne La France insoumise (LFI) et présidente de la Gauche au parlement européen, lors d’une visite à Arkema Jarrie, le 17 février 2025.
« J’ai envie de porter une stratégie protectionniste », a‑t-elle annoncé, accompagnée d’Elisa Martin, députée LFI, et d’Alan Confesson, adjoint insoumis au maire de Grenoble et conseiller métropolitain.
Elisa Martin, à gauche, et Manon Aubry, à droite, se sont rendues à Arkema Jarrie, le 17 février 2025. Ici, les deux élues LFI avec Alexandre Fiat, secrétaire CGT à Arkema Jarrie, au centre. © Morgane Poulet- Place Gre’net
En grève depuis le 13 janvier, les salariés dénoncent en effet un Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui cible 154 salariés sur les 340 que comprend le site. Ils le jugent abusif et déplorent que la direction d’Arkema préfère recourir aux licenciements plutôt qu’aux investissements. Mais ils souhaitent aussi négocier des garanties pour les salariés ciblés par le PSE, dans le cas où celui-ci parviendrait à son terme… Ce qu’ils ne parviennent pour l’instant pas à obtenir.
Non à « ceux qui vendent à la découpe notre savoir-faire »
Pour Manon Aubry, « Arkema illustre le paradoxe que l’on retrouve en Europe ». « Nous avons des entreprises qui font du profit mais, à la fin, des emplois se perdent. J’ai le sentiment qu’il y a de la désindustrialisation européenne », déplore ainsi l’eurodéputée LFI.
Le salariés maintiennent un piquet de grève devant Arkema Jarrie depuis le mois de janvier 2025. © Morgane Poulet – Place Gre’net
Elle s’insurge, par ailleurs, contre « ceux qui vendent à la découpe notre savoir-faire, contre les entreprises qui choisissent toujours le business plutôt que les emplois ». Une position que soutient Elisa Martin en rappelant la mobilisation générale autour de « ces sites [Vencorex Pont-de-Claix et Arkema Jarrie, ndlr] qui caractérisent l’histoire grenobloise ».
Des problèmes en chaîne qui pourraient trouver une solution
La fin de l’approvisionnement en sel par Vencorex avancée par la direction d’Arkema comme argument à la restructuration pourrait pourtant se résoudre, selon les salariés. « Depuis le mois de décembre, Framatome est obligée d’importer du chlore de l’étranger, regrette Alexandre Fiat, secrétaire CGT d’Arkema Jarrie. Le fabriquant de cristaux RSA est à sec aussi. Alors que la solution est là : reprendre l’électrolyse de Vencorex et la mine de sel d’Hauterives. »
Alan Confesson, à gauche, s’est aussi rendu sur place le 17 février. © Morgane Poulet- Place Gre’net
Comment ? « Pour sauver la souveraineté de la France, il faut mettre de l’argent sur la table », affirme Manon Aubry. C’est pourquoi l’eurodéputée LFI explique avoir demandé au gouvernement Bayrou une nationalisation immédiate de Vencorex Pont-de-Claix, mais aussi d’Arkema Jarrie. Une demande portée par nombre d’élus locaux concernant Vencorex, à laquelle le Premier ministre François Bayrou s’est engagé à répondre d’ici le 20 février 2025.
Une réflexion sur « Manon Aubry en visite à Arkema Jarrie : « J’ai envie de porter une stratégie protectionniste » »
C’est qui Manon Aubry ?
L’un des députés de la honte, tous LFI, qui ont voté pour le maintien en prison de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, prisonnier politique en Algérie.
https://www.liberation.fr/politique/boualem-sansal-la-sinistre-faute-des-eurodeputes-insoumis-20250124_O2UQQFTST5BI3MPRLVEQGEFXPE/