FLASH INFO – Les associations Déviations et Organisation de solidarité trans’ Grenoble ont organisé, mardi 16 juillet 2024, un rassemblement en mémoire de Géraldine et Angelina, deux femmes trans récemment assassinées. Pour les organisations LGBT+, ces deux nouveaux “transféminicides” s’inscrivent tragiquement dans une montée de la transphobie décomplexée en France et partout dans le monde.
« Nous pleurons la mort de Géraldine et Angelina de tous nos cœurs. Elles sont nos martyres car leur existence même était un combat acharné », expliquait l’Organisation de solidarité trans’ dans un communiqué publié en amont du rassemblement qui a réuni près de 150 personnes. De fait, selon l’organisation, les attaques sur des femmes trans se multiplient depuis des mois, les dernières datant du mois de juillet.
Ainsi, Angelina, femme trans de 55 ans, a‑t-elle été tuée à coups de hachette par son compagnon le 5 juillet 2024 à Compiègne. Quelques jours plus tard, le 9 juillet, Géraldine, 30 ans, immigrée péruvienne, elle aussi trans et travailleuse du sexe, était tuée à Paris par un client.
Pour les associations Déviations et Organisation de solidarité trans’ Grenoble, ces deux “transféminicides” n’ont rien de simples faits divers. « Leur[s] mort[s] [ont] une cause structurelle et économique. [Elles] auraient pu être évité[e]s grâce à des politiques conséquentes pour protéger les personnes trans, migrantes et travailleuses du sexe », fustigent-elles. C’est d’ailleurs ce qu’avaient déjà réclamé près de 150 personnes rassemblées le 26 mai 2024 à Grenoble pour le respect des droits des personnes transgenres et la lutte contre la transphobie.
Les organisations LGBT+ ont dénoncé les transmisogynie et transphobie ambiantes
« Ces meurtres sont des féminicides motivés par la transmisogynie, la transphobie et les violences spécifiques endurées par les femmes trans parce que ce sont des femmes et parce qu’elles sont trans », a appuyé l’Organisation de solidarité trans. Et de dénoncer une forme de rage anesthésiée par l’habitude.
« La mort, le suicide de nos proches, font partie de notre quotidien. Les meurtres, eux, sont toujours particulièrement acharnés et macabres », dénonce l’association. Ce tout en déplorant amèrement que le corps des femmes trans « [soit] la cible d’une haine alimentée par l’extrême droite, véhiculée par la culture, les médias et la domination masculine ».
Pour les organisations LGBT+, « la justice, c’est qu’il n’y ait pas une victime de plus ! Tant qu’il le faudra, et quoi qu’il en coûte, les sœurs, les adelphes, les camarades, s’ils touchent à une seule, nous répondrons toutes », affirment-elles.