FOCUS – Bernard Dupré, adjoint au maire de La Tronche, a été agressé, jeudi 4 juillet 2024 au matin, alors qu’il col­lait des affiches pour la cam­pagne d’Olivier Véran, avant le second tour des légis­la­tives dans la 1^re cir­cons­crip­tion de l’Isère. L’auteur du coup de poing est pré­senté comme sym­pa­thi­sant de La France insou­mise par l’élu, qui a déposé plainte. Le sus­pect, qui démen­ti­rait quant à lui tout lien avec LFI, s’est rendu à la police dans l’a­près-midi et a été placé en garde à vue.

Le sus­pect s’est rendu à l’hô­tel de police

Un sus­pect s’est pré­senté volon­tai­re­ment à l’hô­tel de police de Grenoble, jeudi 4 juillet dans l’a­près-midi, informe Éric Vaillant, pro­cu­reur de la République. Cet homme, âgé de 26 ans, est actuel­le­ment entendu en garde à vue par les enquê­teurs du SLPJ (Service local de police judiciaire).

« L’enquête est en cours et il est trop tôt pour en dire plus », ajoute le magis­trat. Selon Le Dauphiné libéré, le sus­pect ne serait pas mili­tant à La France insou­mise, dont il serait uni­que­ment un sym­pa­thi­sant. Mais l’a­vo­cate de ce der­nier assure que son client, suivi pour troubles autis­tiques, n’a jamais évo­qué LFI et parle d’un geste apolitique.

[Article publié le 4 juillet 2024 à 15 h 28 et mis à jour à 17 h 28 avec ajout enca­dré] Bernard Dupré, adjoint au maire de La Tronche, a été vio­lem­ment agressé dans la mati­née, jeudi 4 juillet 2024, dans la com­mune, à trois jours du second tour des élec­tions légis­la­tives. « Alors qu’il col­lait mes affiches, un homme les lui a arra­chées avant de le frap­per au visage », indique Olivier Véran sur les réseaux sociaux, confir­mant une infor­ma­tion du Dauphiné libéré. Des faits que cor­ro­bore éga­le­ment le pro­cu­reur de la République de Grenoble Éric Vaillant.

Bernard Dupré après son agres­sion, le visage tumé­fié (photo éma­nant de l’é­quipe de cam­pagne d’Olivier Véran). DR

L’élu tron­chois de 77 ans fait cam­pagne pour le député sor­tant et can­di­dat de la majo­rité pré­si­den­tielle dans la 1^re cir­cons­crip­tion de l’Isère, opposé au second tour, dans une tri­an­gu­laire, à Hugo Prévost (Nouveau Front popu­laire) et Alexandre Lacroix (LR-RN). Il a aus­si­tôt déposé plainte à la gen­dar­me­rie de Meylan et « un exa­men médi­cal devra déter­mi­ner la durée d’ITT », pré­cise Olivier Véran.

Bernard Dupré met en cause La France insoumise

Bernard Dupré a expli­qué au quo­ti­dien régio­nal qu’un homme avait tenté de lui voler les affiches se trou­vant dans son coffre de voi­ture ouvert. C’est en vou­lant les récu­pé­rer qu’il aurait reçu un coup de poing. L’adjoint a par ailleurs évo­qué un lien entre l’a­gres­seur et LFI, expli­quant que l’in­di­vidu aurait répondu par l’af­fir­ma­tive à une ques­tion posée à ce sujet.

Bernard Dupré est adjoint au maire de La Tronche et sou­tien d’Olivier Véran pour les légis­la­tives. © Manuel Pavard- Place Gre’net

De son côté, le pro­cu­reur de la République confirme la ver­sion de Bernard Dupré. Le sou­tien d’Olivier Véran a ainsi, rap­porte-t-il, « reçu un coup de poing à l’œil droit par un homme qui lui a dit faire par­tie de La France insou­mise ».

Hugo Prévost et Olivier Véran dénoncent « la vio­lence ambiante »

Si son parti est indi­rec­te­ment mis en cause, Hugo Prévost a, lui, rapi­de­ment réagi sur les réseaux sociaux : « Je condamne avec la plus grande fer­meté l’a­gres­sion dont M. Dupré, adjoint au maire de La Tronche, a été vic­time alors qu’il mili­tait ce matin. Je lui apporte tout mon sou­tien », assure le can­di­dat NFP et mili­tant LFI, arrivé en tête au pre­mier tour. Et de conclure : « La vio­lence ambiante qui s’installe dans cette fin de cam­pagne doit abso­lu­ment ces­ser. »

Le can­di­dat du Nouveau Front popu­laire Hugo Prévost (LFI), arrivé en tête au pre­mier tour, « condamne avec la plus grande fer­meté » l’a­gres­sion. © Florent Mathieu – Place Gre’net

Olivier Véran n’a quant à lui pas cité La France insou­mise, mais condamne bien sûr « avec la plus grande fer­meté cette agres­sion lâche contre un élu et qui s’inscrit dans un contexte tota­le­ment inédit de vio­lence dans cette cam­pagne pour la pre­mière cir­cons­crip­tion de l’Isère ». « Considérant la vio­lence ambiante », l’an­cien ministre de la Santé « demande à [ses] équipes la plus grande pru­dence dans ces der­niers jours de cam­pagne ».

Alexandre Lacroix accuse LFI, le PS condamne « l’a­gres­sion abjecte »

Le troi­sième can­di­dat, Alexandre Lacroix, n’a en revanche pas pris de gants, atta­quant fron­ta­le­ment LFI. « Peu importe votre âge ou bord poli­tique, si vous êtes hors de la ligne de Jean-Luc Mélenchon, vous n’êtes bon qu’à vous faire tabas­ser dans la rue », accuse-t-il sur les réseaux sociaux. Le repré­sen­tant de l’u­nion des droites (LR-RN) exprime donc son « sou­tien répu­bli­cain et humain le plus total à M. Bernard Dupré ».

Bernard Dupré col­lait des affiches pour Olivier Véran, arrivé en seconde posi­tion au pre­mier tour dans la cir­cons­crip­tion. © Joël Kermabon – Place Gre’net

La fédé­ra­tion de l’Isère du Parti socia­liste a éga­le­ment réagi, condam­nant à son tour l’a­gres­sion « abjecte » de Bernard Dupré et sou­hai­tant « que l’au­teur soit retrouvé puis jugé. Rien ne jus­ti­fie jamais la vio­lence. Elle n’a pas sa place dans le débat démo­cra­tique et dans la République », assène le PS 38. Avant « d’ap­pe­ler cha­cune et cha­cun à la res­pon­sa­bi­lité dans ce contexte de vio­lence dés­in­hi­bée qui ne pro­fi­tera qu’à l’extrême droite ».

Éric Vaillant annonce enfin que le par­quet de Grenoble a ouvert une enquête, confiée aux poli­ciers du com­mis­sa­riat de Grenoble. « À ce stade, l’en­quête est ouverte pour vol avec vio­lence, des tracts élec­to­raux ayant été déro­bés », pré­cise le magistrat.

Une opé­ra­tion de col­lage en sou­tien à Bernard Dupré

Olivier Véran orga­nise une opé­ra­tion de col­lage d’af­fiches élec­to­rales sur les lieux de l’a­gres­sion, rue du Doyen Gosse, à La Tronche, ven­dredi 5 juillet 2024, à par­tir de 17 heures. Outre Bernard Dupré, des mili­tants de la majo­rité pré­si­den­tielle ainsi que des maires et élus de la cir­cons­crip­tion seront pré­sents. Une action pré­vue « en signe de sou­tien » à l’ad­joint de La Tronche, mais aussi « pour lan­cer un appel à l’apaisement, au débat d’idées plu­tôt qu’à la vio­lence », annonce le député sor­tant, dans un com­mu­ni­qué dif­fusé jeudi 4 juillet au soir.