FLASH INFO – Développée par des chercheurs du CEA de Grenoble grâce au centre de recherche Clinatec, la technologie Wimagine a reçu un CES 2024 Innovation Awards (« prix de l’innovation ») lors du CES de Las Vegas, au mois de janvier 2024. De quoi récompenser une innovation qui incarne « un espoir pour les personnes handicapées ».
Le principe de Wimagine ? Une interface BCI (ordinateur-cerveau) qui, pour la première fois en mai 2023, a permis à un patient paraplégique de remarcher « en pilotant ses jambes par la pensée », décrit le CEA. Ceci grâce à un implant cérébral à la surface du cerveau « qui détecte les signaux électriques émis par l’aire cérébrale où il est localisé […] et d’une unité de décodage cérébral capable d’interpréter les signaux neuronaux en temps réel grâce à une IA ».
« Ces informations sont alors transformées en signaux de commandes numériques capables de piloter par exemple un exosquelette ou des systèmes de stimulation de la moelle épinière ou des muscles », poursuit le CEA. Qui précise que technologie Wimagine n’en est pas à ses débuts. En 2019 déjà, elle avait permis à un patient tétraplégique de contrôler un exosquelette. Une autre première mondiale
La technologie Wimagine a permis à un patient tétraplégique de contrôler un exosquelette. © CEA
D’autres applications de l’interface BCI pourraient, dans le futur, être envisagées. Les chercheurs se penchent ainsi sur la question de la rééducation neurologique des patients ayant subi un accident vasculaire cérébral, ou encore sur celle du décodage de la parole chez des patients atteints de troubles de la communication, en raison d’affections neurologiques. Autant de pistes de recherche prévues en 2025.
Pour Guillaume Charvet, responsable du programme cerveau-Machine au CEA, Wimagine est porteuse d’espoirs pour la réadaptation des personnes en situation de handicap. Non seulement parce qu’elle permet aux patients de retrouver le contrôle de leur corps, mais aussi parce que « le système a permis d’observer pour la première fois […] que la synchronisation de l’activité cérébrale avec le mouvement favorise la récupération après une lésion de la moelle épinière ».