FOCUS – Après avoir critiqué vertement la politique culturelle de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, le directeur du Théâtre Nouvelle Génération de Lyon voit son établissement… privé de subventions régionales. Ceci alors que la Région annonce un « rééquilibrage » des subventions en fonction des territoires et des pratiques, et un soutien accru aux festivals.
C’est une tribune qui aura coûté cher au Théâtre Nouvelle Génération de Lyon. Le mardi 18 avril 2023, son directeur Joris Mathieu critiquait vertement sur le site du Syndeac1Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles. la politique culturelle de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Objectif revendiqué ? « Parler avec une forme d’objectivité de la situation des acteurs culturels […] et du traitement qui leur est réservé par la Région depuis la réélection de Laurent Wauquiez ».
Dans sa tribune, Joris Mathieu ne mâche pas ses mots. Il évoque tour à tour des « dérives autocrates », « une entreprise délibérée de déstabilisation du fonctionnement d’institutions publiques culturelles », l’expérimentation par Laurent Wauquiez de « sa capacité à détruire l’existant et son droit à provoquer une casse sociale », ou encore une volonté de « faire ressentir aux acteurs concernés qu’ils sont à sa merci ».
« Tous les mécanismes de l’autocratie sont activés »
La tribune, qui a connu un certain retentissement, jusque dans la presse nationale, évoque notamment la question des subventions régionales aux acteurs culturels. Joris Mathieu dénonce ainsi « des coupes massives de subventions, en cours d’exercice, à une centaine de structures, qui avaient légitimement engagé leurs budgets sur la base de la reconduction tacite, au titre de leurs missions de service public ».
Quant à l’argument d’une meilleure distribution des subventions sur le territoire pour justifier des coupes budgétaires, il ne convainc guère le directeur du TNG de Lyon. « Cette redistribution, a‑t-elle été faite ? Rien n’en atteste. Et, si oui, au profit de quels projets culturels ? Personne ne le sait », estime-t-il. Joris Mathieu considère dès lors que la somme concernée, en l’occurrence 4 millions d’euros, représente « jusqu’à preuve du contraire, des économies réalisées ».
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