EN BREF – Le septième art africain gagne à être connu. Pour étancher la soif des cinéphiles, les Rendez-vous des cinémas d’Afrique sont ainsi devenus l’un des événements incontournables de la saison culturelle martinéroise. Leur sixième édition s’ouvre mercredi 8 mars 2023.
Le saviez-vous ? Il se tourne plus de films chaque année au Nigeria qu’aux États-Unis. Le pays du Golfe de Guinée est même le deuxième pays producteur de cinéma au monde, derrière l’Inde. Bonne nouvelle : Mon Ciné, la salle unique de Saint-Martin-d’Hères, a pris l’habitude de proposer chaque année des “Rendez-vous des cinémas d’Afrique”.
La conviction des organisateurs : bien que souvent dans l’ombre, le cinéma africain mérite qu’on s’y intéresse. Le libellé au double pluriel du festival martinérois donne une idée de la diversité des œuvres de ce festival remarquable. Les réjouissances du millésime 2023 débutent ainsi le 8 mars et se prolongeront jusqu’au 14.
Le Bleu du caftan sera projeté en avant-première lors des Rendez-vous des cinémas d’Afrique. Ce beau film vient du Maroc et s’intéresse au lourd secret d’un artisan couturier. © Les Films du Nouveau Monde
« Cette sixième édition du festival vous invite à aller à la rencontre d’une belle sélection dans la création cinématographique du continent africain, portée par de superbes comédiens, annoncent les organisateurs. Des regards, des imaginaires, des histoires intimes et universelles à partager ». Pas question de films au rabais !
Les Rendez-vous martinérois se penchent au contraire sur « des questions sociales majeures », dont celle de la condition féminine. L’idéal, sans doute, pour un événement qui démarre lors de la Journée internationale des droits des femmes. Mon Ciné souligne que le public pourra notamment découvrir des films inédits et d’autres en avant-première.
Des films récents qui font débat, un classique qui fait plaisir
Plusieurs associations ont participé à l’élaboration du programme. Dès le mercredi 8 mars, elles permettront la rencontre d’un premier invité, le cinéaste algérien Salah Issaad, autour de son film Soula. L’histoire d’une jeune mère célibataire chassée du foyer familial et qui cherche un abri pour passer la nuit. Une précision : « Ce road movie est directement inspiré de la vie de l’actrice principale, qui a participé à l’écriture du scénario ».
Très souvent, le festival se plaît à rendre compte de la diversité des réalités africaines. Ce sera aussi le cas jeudi 9 mars, lors de la projection de Garderie nocturne, un documentaire sur la prostitution au Burkina Faso. La suite immédiate ouvrira une porte sur le Maroc : Le Bleu du caftan, film de fiction, évoque le lourd secret que cachent un artisan couturier et sa femme.
Pas de Rendez-vous des cinémas d’Afrique sans un grand classique ! Cette année, le festival permettra de redécouvrir Le Mandat, chef d’œuvre du maître sénégalais Ousmane Sembène. © Splendor Films
Le parcours des Rendez-vous des cinémas d’Afrique ne s’arrête évidemment pas là. Le public pourra découvrir d’autres pays et d’autres films, maliens, tunisiens et ghanéens, mais aussi nigériens, centrafricains et égyptiens (liste complète téléchargeable).
Parmi les temps forts à venir, vendredi 10 mars, un premier débat après la projection de Freedom Fields, dans le cadre aussi de “Films à Beyti”. Ce documentaire tourne la caméra vers le football féminin tel qu’il existe dans la Libye post-révolutionnaire.
Autre promesse de découvertes sensibles dimanche 12 mars, avec les Regards pluriels. Cette sélection de films courts défend un melting pot d’inspirations. Mon Ciné n’oublie pas les grands classiques. Dimanche 12 toujours et lundi 13, il sera ainsi possible d’y voir Le Mandat, un chef d’œuvre du cinéaste sénégalais Ousmane Sembène, sorti en 1968.
[Photo de Une extraite du film documentaire Nous, étudiants ! (Rafiki Fariala) – DR]