EN BREF – Le sort des enseignes (encore) sous pavillon Hermione, People & Brands (HPB) continue de se décider devant le tribunal de commerce de Grenoble. Après Go Sport, c’est au tour des magasins Gap d’être dans la tourmente. Les juges grenoblois ont requis leur placement en redressement judiciaire. Un placement bel et bien prononcé par le tribunal de commerce le mercredi 1er mars 2023.
Article initialement publié le 27 février à 23 h 10, mis à jour le 1er mars 2023 à 10 h 30 (voir encadré) après la décision du tribunal de commerce de Grenoble rendue le même jour.
Le parquet de Grenoble a confirmé l’information, diffusée en premier lieu par Libération. Tout comme Go Sport, Gap est la propriété du groupe HPB, dirigé par Michel Ohayon. L’homme d’affaires bordelais était également propriétaire de la marque Camaïeu, dont la liquidation judiciaire a été prononcée en septembre 2022, après une reprise par Celio deux mois plus tard.
Difficile d’être surpris par l’annonce d’un possible (ou probable) redressement judiciaire de Gap. Au mois de janvier 2023, alors que l’enseigne Go Sport était sur le point d’être placée, elle aussi, en redressement judiciaire, HPB annonçait un rapprochement entre les deux entités. Selon le groupe, cité par L’Essor, le but était de « renforcer l’activité lifestyle et sportswear de ces deux marques de HPB, tout en préservant leurs stratégies spécifiques ».
Sur son site Internet, la marque Gap se dit « contrainte de stopper les commandes e‑commerce », sans mentionner les difficultés auxquelles elle fait face alors que le tribunal de commerce de Grenoble a requis son placement en redressement judiciaire.
La « stratégie spécifique » de Go Sport relève pour l’heure de la survie. La date limite de dépôt des offres de reprise pour le groupe Go Sport et sa filiale Go Sport France est fixée au vendredi 10 mars 2023. Au total, 82 magasins intégrés et 87 magasins franchisés sont dans l’escarcelle, ainsi que… « des titres de participation de Wilsam (enseigne Gap) », mentionne l’annonce légale. Plus de 2 000 emplois sont concernés, dont 1900 sur le sol français.
Affaire dans l’affaire, une enquête a été ouverte en janvier 2023, après des mouvements financiers suspects au sein de Go Sport. Lundi 27 février, le parquet de Grenoble a confirmé être dessaisi de l’enquête au profit de celui de Paris, « compétent pour la juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée ». Les « infractions recherchées » ? « L’escroquerie en bande organisée, le blanchiment habituel, la banqueroute et l’abus de bien social ».
Gap placé en redressement judiciaire
La nouvelle n’est pas une surprise : mercredi 1er mars 2023 au matin, le tribunal de commerce a bel et bien prononcé le placement en redressement judiciaire de l’enseigne Gap. Une analyse financière fait en effet état d’un passif de 5 930 418 euros. La somme de 25 913 738 euros était initialement évoquée, avant d’être rectifiée.
Des moratoires ou remontées de trésoreriesn (dont une correspondant à un remboursement par la société MPI à Wilsam, suite à une précédente remontée de trésorerie réalisée « ces dernières semaines sans que ne soit produit aucune convention de trésorerie », notent les juges), ont en effet permis d’atténuer la situation, sans empêcher l’entreprise d’être toujours en cessation de paiement.
« La procédure de redressement judiciaire aura pour objectif la présentation d’un plan d’apurement du passif par voie de continuation, ou à défaut un plan de cession de l’entreprise pour pérenniser l’activité actuelle », indique le tribunal de commerce . « Le tribunal a désigné les mêmes mandataires et administrateurs judiciaires que pour les sociétés Groupe Go Sport et Go Sport France, par souci de cohérence économique », ajoute le parquet de Grenoble.
[Encadré modifié le 1er mars 2023 à 16 heures après rectification du texte du jugement]