EN BREF – Les nuits d’hiver sont belles au Musée de l’Ancien Évêché, en ce début février. Le Département de l’Isère a invité deux artistes à y mettre en place une installation. À partir de lumières et de silhouettes, cette dernière recrée l’ambiance d’une forêt sur les murs et à l’intérieur de l’établissement. Une œuvre empreinte de poésie.
Chacun son tour. Après le Musée Hébert début 2022, c’est désormais le Musée de l’Ancien Évêché qui se pare de lumières pour affronter les frimas de l’hiver. Depuis la soirée d’ouverture vendredi 3 février et jusqu’au 11 mars 2023, le Département de l’Isère se fait ainsi fort de convaincre les visiteurs en les accueillant dès la porte de la cour franchie, dans le cadre de l’événement Lumières au musée.
Sur les murs de l’établissement et jusque dans ses jardins, des carrousels lumineux dessinent en silhouettes la faune d’une forêt. D’autres, à l’intérieur, éclairent l’escalier monumental et le dernier étage sous un jour nouveau. Un dispositif porteur d’un imaginaire fort et qui fascinera à coup sûr petits et grands rêveurs.
Nocturne, l’installation à découvrir au Musée de l’Ancien Évêché, reprend une idée lancée à la Fête des lumières de Lyon en 2019. Une invitation au rêve et à la contemplation. © Martin de Kerimel – Place Gre’net
Sobre en énergie, cette installation, Nocturne, est l’œuvre d’un duo d’artistes : Julia Dantonnet et Shantidas Riedacker. Il s’agit pour eux de proposer une autre voie d’entrée dans l’exposition Chartreuses, Dans le silence et la solitude, actuellement en cours au Musée de l’Ancien Évêché.
« En écho à la quête des chartreux de se retirer du monde, des silhouettes animées d’animaux nocturnes, cerfs, chouettes, renards, surgissent de la forêt pour nous relier à la nature et au sauvage », souligne une note d’intention. L’univers onirique des deux créateurs avait déjà fait les beaux jours de la Fête des lumières, à Lyon, en 2019. C’est là que les services du Département les avaient repérés.
Un moment suspendu pour s’immerger dans les sons de la forêt
Julia Dantonnet et Shantidas Riedacker sont également à l’origine d’autres pièces aussi originales et poétiques que celle qu’il déploie aujourd’hui. Pour renforcer l’aspect immersif de leur installation présentée à Grenoble, ils l’ont complétée d’un habillage sonore et musical. De quoi faire naître diverses ambiances.
Shantidas s’est lui-même rendu en forêt, de nuit, pour enregistrer quelques éléments et composer sa “bande originale”. Clin d’œil du destin : ex-étudiant en architecture, il a vécu plusieurs années à deux pas du Musée de l’Ancien Évêché. Julia, pour sa part, indique s’être inspirée du théâtre d’ombre. Elle s’intéresse aussi aux premières inventions optiques et aux techniques des pionniers du cinéma.
Le jardin du Musée, lui aussi, se pare de lumières et d’ombres. D’autres silhouettes sont à découvrir à l’intérieur, en complément de l’exposition Chartreuses. © Martin de Kerimel – Place Gre’net
Le résultat de leurs travaux est à découvrir tous les vendredis et samedis, jusqu’au 11 mars. Bonne nouvelle : comme pour les collections et expositions, l’accès est entièrement gratuit (micro-visites et tisanes comprises). En guise de “bonus”, l’équipe communication de l’établissement a prévu une série d’animations spécifiques sur plusieurs semaines. Les familles pourront par exemple participer à un atelier de fabrication de lanternes les samedis 11 et 18 février.
Autres propositions à venir : une soirée dédiée aux contes, un concert de gospel, un moment musical et dessiné, avant une clôture sous la forme d’un spectacle de feu. La prochaine étape des “Lumières au Musée” ? Ce sera peut-être à la Maison Bergès de Villard-Bonnot, au début de l’année 2024. L’exposition Chartreuses, elle, se prolonge au Musée de l’Ancien Évêché jusqu’au 3 septembre.