DÉCRYPTAGE - Sauf changement de dernière minute, le dispositif associatif Y-Nove au service des projets initiés par les jeunes de l'agglomération grenobloise ne poursuivra pas ses missions en 2023. Peu satisfaite du bilan du dispositif, la Métropole de Grenoble espère probablement faire mieux en reprenant les choses en main. Pour son coordonnateur, Y-Nove paie aussi sans doute son implication dans le projet Neyrpic, le pôle commercial de Saint-Martin-d'Hères toujours décrié par une partie de la majorité métropolitaine.
« Parce que le monde de demain appartient aux jeunes d'aujourd'hui ». C'était le slogan d'Y-Nove, le dispositif pour les jeunes lancé par Grenoble-Alpes Métropole et géré de manière autonome par une équipe de quatre salariés qui s'appuyait sur le savoir-faire d'une quarantaine d'associations. Mais voilà, après avoir officié pendant six ans, le dispositif va s'arrêter.
Il n’est désormais plus tenu à bout de bras que par son coordonnateur, Jean-François Mirallès, qui a anticipé le clap de fin et trouvé des porteurs de projet pour reprendre les chantiers en cours.
Le projet Y-Nove avait mis au point une manière originale de s’adresser aux jeunes, de faire émerger leurs envies et de les soutenir dans le montage des projets. Mais il était financé par l'Agence nationale du renouveau urbain (Anru) dans le cadre du Programme d'investissement d'avenir (PIA) - "Jeunesse" 2016-2021.
Or, l'idée de l'État était d'accompagner des dynamiques territoriales originales répondant à des besoins, puis qu'elles soient poursuivies, voire améliorées, selon les résultats, par les collectivités. La Métropole de Grenoble a, elle, fait le choix de se désengager d'Y-Nove.
«On n'est pas loin de 8000 jeunes [touchés] » déclare le coordinateur d'Y-Nove
Le désengagement de la Métropole par rapport au dispositif Y-Nove a coïncidé avec l'embauche d'une chargée de mission jeunesse en 2020, indique Jean-François Mirallès, son coordinateur. «On avait 23 000 euros depuis quatre ans. On devait récupérer le pilotage du Raja, le réseau des acteurs de la jeunesse de l’agglomération dont s’occupait Cap Berriat, qui était d’accord. La Métropole aussi. Tout est tombé à l’eau, on n'a eu aucune aide. »
Sollicitée par Place Gre’net, Céline Deslattes, l'élue en charge de la jeunesse pour Grenoble-Alpes Métropole, n'a pas donné suite à notre requête. Seuls des éléments par mail nous ont été fournis répondant partiellement à nos questionnements.
Comment les services justifient-ils l'arrêt de la subvention à Y-Nove ? Le dispositif n'aurait pas donné pleinement satisfaction. « À la fin de l'expérimentation, une évaluation conjointe entre la Métropole et l'association a été réalisée et a montré que le projet était faiblement parvenu à mobiliser les jeunes et à s'ancrer sur le territoire », indiquent les services de la Métro.
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