DÉCRYPTAGE - Drôle d'ambiance à Fontaine Insertion. L'entreprise adaptée qui œuvre à l'insertion de personnes handicapées dans le domaine de la métallurgie est sous le feu des critiques de ses représentants CGT. Ceux-ci pointent, entre autres, des accidents du travail à répétition, une dérive "capitaliste", et même l'insalubrité des locaux. Face à ces attaques, la présidence et la direction de Fontaine Insertion dénoncent des propos exagérés ou mensongers... tout en espérant pouvoir maintenir le dialogue pour le bien de l'entreprise.
L'ambiance n'est pas au beau fixe à Fontaine insertion. L'entreprise adaptée, gérée par une association, emploie sur Fontaine une centaine de personnes, dont la (très) grande majorité sont des salariés en situation de handicap. Son rôle? Favoriser in fine leur embauche en milieu de travail ordinaire. Elle n'en est pas moins une “vraie” entreprise de métallurgie, qui effectue des missions de sous-traitance pour de nombreux partenaires industriels.
Comme toutes les entreprises du secteur, Fontaine insertion a souffert, et souffre encore, de la crise sanitaire. Outre une période de fermeture pour cause de confinement, elle a subi une baisse sensible des commandes. Tout comme une pénurie de matières premières, que le conflit en Ukraine ne fait que renforcer. Aujourd'hui, l'entreprise et son directeur Gilles Revellin se battent pour remonter la pente... tout en faisant face à des tensions souvent palpables en interne.
Un communiqué de la CGT de Fontaine Insertion au vitriol
En début d'année 2022, un communiqué signé des élus CGT de Fontaine Insertion3Il faisait suite à un mouvement social du 31 janvier et du 1er février donnait le ton. Ibrahima Keita et Rachid Medjebeur, respectivement secrétaire du CSE (conseil social et économique) et délégué syndical, y décrivaient ainsi des salariés "exposés à des troubles psychologiques, psychiques et physiques dans leur vie professionnelle, du fait des manquements de leurs employeurs à assurer leur sécurité".
Le communiqué décrivait aussi des revendications salariales "déconsidérées" par la direction, allant jusqu'à parler "d'exploitation et d'abus de pouvoir". Et, pour couronner le tout, la CGT décrivait des ateliers "insalubres", "avec la présence de rats et cafards, des salariés en souffrance soumis à la pression managériale, des managers en burn-out, des arrêts de travail qui se succéd[ai]ent".
Un réquisitoire sévère... qui a surpris la présidente de l'association Marie-Jo Manificat, comme sa trésorière Françoise Le Coustumer. En prenant connaissance du communiqué, celles-ci se sont même interrogées sur la possibilité de déposer plainte pour diffamation. Mais ont entendu, avant tout, aux côtés de Gilles Revellin, faire valoir leurs réponses aux accusations portées contre l'entreprise.
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