REPORTAGE – Les enseignants de l’Isère étaient appelés à une journée de grève, ce jeudi 9 juin, pour protester contre leurs conditions de travail et le manque de moyens. La dotation d’heures globales allouée pour la prochaine année scolaire devrait en effet entraîner des fermetures de classes un peu partout.
« Ce métier, on ne peut pas le faire qu’avec le cœur, il faut le faire avec des moyens aussi ! » Ce cri de détresse, lancé sous les fenêtres du rectorat de Grenoble ce jeudi 9 juin 2022, provient d’une enseignante de l’Isère. Plus précisément, du lycée échirollois Édouard-Vaillant.
À grand renfort de banderoles et d’instruments de musique, une petite centaine de professeurs, premier et second degré confondus, ont ainsi manifesté à l’appel d’une intersyndicale1FSU Isère, CGTéduc’action, Fnec-Fp-FO, CNT, PAS, Snalc, Sud Éducation et MNL.
La cause de leur colère : des conditions de travail toujours plus dégradées et un manque de moyens criant dans les établissements de l’Isère. La dotation horaire globale (DHG), votée en janvier dernier, est largement insuffisante, estiment les syndicats, des professeurs et des parents d’élèves. Tous s’étaient réunis en assemblée générale le 18 mai dernier, pour décider de cette journée de grève.
Malmenage et fuite vers le privé
Au micro, Anne-Marie Guillaume, du Snes-FSU Isère, prend la parole pour exprimer les inquiétudes des enseignants pour la rentrée prochaine. Rappelant tous les postes non pourvus ces dernières années, elle raconte les collègues qui « pètent un câble » et fuient vers le privé, l’embauche de contractuels « malmenés et mal payés ».
La représentante syndicale s’inquiète en outre de la tenue récente d’un “job dating des profs” dans les académies de Versailles et d’Amiens. « Comme si devenir prof ne s’apprenait pas ! », s’insurge la représentante syndicale. Dans la foule, réunissant des professeurs de tout le département, on approuve de la tête et on applaudit gravement.
Certains sont venus de loin et en nombre, à l’instar de personnels du collège Marcel-Chêne de Pontcharra ou encore du lycée Elie-Cartan de La Tour-du-Pin. Les enseignants du collège Marcel-Chêne sont particulièrement remontés : « On attend 160 élèves en 6e, mais on nous en annonce 140 en termes de moyens ! », dénonce un professeur.
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