FOCUS – Débuté ce vendredi 22 avril 2022, le Tchoukar Skate Fest, organisé par l’association Alpine skate culture (anciennement Skatepark de Grenoble), se poursuit jusqu’au samedi 30 avril, dans toute l’agglomération grenobloise. La première édition de ce festival dédié au skateboard et sa culture vise à promouvoir la scène skate grenobloise, tout en faisant découvrir une discipline en plein essor. Au programme : initiations, contests, expositions, concerts, dans différents lieux et skateparks, de la Bifurk à l’anneau de vitesse, en passant par la caserne de Bonne, Crolles, Fontaine ou Échirolles.
Fêter les vingt-deux ans de l’association et le retour du skate après deux longues années tronquées par le Covid. L’association Alpine skate culture (anciennement Skatepark de Grenoble) fait d’une pierre deux coups en organisant la première édition du Tchoukar Skate Fest, dont le coup d’envoi a été donné ce vendredi 22 avril 2022, à la Bifurk.
Entièrement dédié au skateboard et sa culture, le festival propose, jusqu’au samedi 30 avril, des événements quotidiens dans différents lieux et skateparks de l’agglomération grenobloise : la Bifurk, la caserne de Bonne, l’anneau de vitesse, la Bobine, mais aussi Échirolles, La Terrasse, Montbonnot, Fontaine ou Crolles. Objectif : faire découvrir une discipline en plein essor et promouvoir la scène skate grenobloise et ses acteurs.
Une programmation qui illustre la diversité et la vitalité de la culture skate
Initiations, contests, expositions, concerts… La programmation de ces neuf jours illustre ainsi la diversité et la vitalité de la culture skate, faisant la part belle au DIY (« Do it yourself »). « On a demandé des subventions à plusieurs collectivités territoriales mais comme on l’a organisé sur le tard, on n’a pas encore trop de réponses, d’où une petite prise de risque financière », reconnaît Yoan Gros, coordinateur de l’association. « Mais on n’a pas tous les jours vingt-deux ans et on voulait montrer que la culture skate grenobloise est particulièrement conviviale et festive. »

Yoan Gros, coordinateur de l’association Alpine skate culture (anciennement Skatepark de Grenoble), à l’initiative du premier Tchoukar Skate Fest. © Joël Kermabon – Place Gre’net
Quid des temps forts incontournables ? Outre la « Chica sess », qui s’est tenue ce samedi 23 avril à la Bifurk, Yoan Gros cite notamment le « Gangs of skaters », programmé ce jeudi 28 avril au skatepark de La Poya, à Fontaine. Un tournoi à élimination directe, par équipes mixtes de trois skateurs et skateuses. « C’est un hommage à des contests qui s’organisaient ici [à la Bifurk] avant, entre 2005 et 2011″, explique-t-il. « Là, on s’exporte à l’extérieur, à Fontaine, où on ne va pas souvent car le skatepark est très street et pas forcément adapté. »
Les « Jeux guignolympiques », un événement à l’Anneau de vitesse pour célébrer la présence du skateboard aux JO
Enfin, troisième événement phare, les « Jeux guignolympiques » qui clôtureront en beauté le festival, ce samedi 30 avril, sur l’anneau de vitesse du parc Paul-Mistral. « L’idée, c’est de célébrer à notre manière la présence du skateboard aux Jeux olympiques [depuis les JO de Tokyo] », indique Yoan Gros, qui annonce « un gros événement festif, ambiance eurodance, avec surtout du second degré ». Les organisateurs ont ainsi concocté une série d’épreuves originales, construisant pour l’occasion « des modules spéciaux et sortant de l’ordinaire ».

Le public est venu en nombre assister à la Chica sess, ce samedi 23 avril, à la Bifurk, au deuxième jour du festival. © Joël Kermabon – Place Gre’net
À côté de ces quelques temps forts, le Tchoukar Skate Fest met aussi en valeur la culture skate sous toutes ces facettes. Exemple avec l’exposition, à la Bifurk, de la photographe allemande Heidi Fachtan, qui a suivi les volontaires de l’ONG Wonders around the world sur des projets au Bangladesh et au Ghana. « On construit des skateparks en béton dans des pays où le skateboard n’est pas très développé et on amène notre matériel pour offrir un accès à des enfants qui n’ont pas beaucoup d’infrastructures pour se divertir », précise Elliott, membre de l’ONG.
Pour les infrastructures, « la situation ne s’est pas vraiment décantée », déplore l’association
Si le festival se veut avant tout festif, la belle affluence constatée lors des premiers jours donne également du poids aux revendications portées depuis des années par Alpine skate culture. En décembre 2021, l’association – qui s’appelait encore Skatepark de Grenoble – avait en effet interpellé la mairie sur le retard de Grenoble en matière d’infrastructures de glisse urbaine. Mais quatre mois après, « la situation ne s’est pas vraiment décantée », déplore Yoan Gros.

La dernière journée du festival se déroulera sur les modules de skate de l’anneau de vitesse. © Adrien Motte
« Entre-temps, on a proposé deux projets pour le budget participatif, qui ont fini deuxième et troisième, donc sur ce point, on est plutôt contents et on essaiera d’aller au bout », poursuit le coordinateur. « Après, il y a des projets plus périphériques. Récemment, on a rencontré l’aménageur Innovia Sages pour discuter d’une aire de glisse sur la zone Bouchayer-Viallet… Sauf que l’approche, encore une fois, est de faire des modules transitoires, pour une durée de deux à cinq ans. » Une volonté qui tranche avec celle de l’association. Yoan Gros espère en effet une solution « pérenne », ce qui, souligne-t-il, « implique une rallonge de budget et donc une volonté politique ».