FOCUS - Réunis au sein de comités de boycott dans différentes villes françaises - dont Grenoble -, la campagne nationale Boycott 2022 appelle au "boycott actif" de l'élection présidentielle 2022. Un geste politique que ces militants d'origines et milieux variés distinguent de l'abstention. Ceux-ci dénoncent en effet la "mascarade électorale" qui, selon eux, légitime le système capitaliste.
Ce dimanche 10 avril 2022, Max, partisan de Boycott 2022, n'ira pas voter au premier tour. Comme des millions de Français. Les sondages prédisent ainsi une abstention record pour une élection présidentielle. D'après les dernières enquêtes d'opinion, près de 30% des électeurs pourraient bouder les urnes, soit 7,5 points de plus qu'en 2017. Du jamais vu sous la Ve République !
Mais pour le jeune salarié grenoblois, rien à voir avec un désintérêt de la politique. Au contraire, affirme-t-il, "ce dimanche, il y a de fortes chances pour qu'[il] soit dans un quartier populaire" de l'agglomération grenobloise, à mener une action militante et à inciter les habitants à boycotter le scrutin.
Les militants impliqués dans la campagne ont fait le tour des boîtes aux lettres à Grenoble et dans une vingtaine d'autres villes. © Boycott 2022
Max fait en effet partie du comité de boycott de Grenoble. Un collectif lancé en janvier 2022, mais en gestation depuis 2017. "Depuis cinq ans, nous sommes un certain nombre de contestataires qui nous retrouvons à chaque soirée électorale", raconte-t-il. Une petite dizaine de Grenoblois, qui ont rejoint d'autres activistes issus d'une vingtaine de villes françaises (de Lyon à Rennes, en passant par Saint-Étienne, Toulouse, Paris, Nantes ou Caen), au sein de la campagne nationale Boycott 2022.
"Le boycott actif, c'est un geste politique. Ce n'est pas l'abstention car on a la flemme d'aller voter."
Le mouvement s'est créé, au niveau national, "au fur et à mesure des rencontres et des échanges", raconte Max. Une genèse progressive qui a fini par susciter un regroupement informel d'individus et de différentes organisations. Parmi ces dernières, on trouve par exemple "le Comité populaire d'entraide et de solidarité (CPES), comité d'habitants du quartier États-Unis à Lyon, ou la Ligue de la jeunesse révolutionnaire (LJR), à Grenoble et à Saint-Étienne".
Poursuivez votre lecture
Il vous reste 62 % de l’article à lire. Obtenez un accès illimité.
Vous êtes déjà abonné.e ? Connectez-vous