TROIS QUESTIONS À – Exposées à un fort risque d’inondation du Drac, dix-sept communes 1Champagnier, Champ-sur-Drac, Claix, Echirolles, Eybens, Fontaine, Grenoble, Noyarey, Le Pont-de-Claix, Saint-Georges-de-Commiers, Saint-Martin-d’Hères, Sassenage, Seyssinet-Pariset, Seyssins, Varces-Allières-et-Risset, Veurey-Voroize et Vif de l’agglomération grenobloise vont bénéficier courant 2023 d’un plan de prévention des risques inondations (PPRI) Drac Aval. En 2018, une version de cet outil, qui régule l’urbanisme en imposant des règles sur le bâti existant et sur les nouvelles constructions, avait été jugée trop contraignante par les communes concernées. Après deux ans de discussion, la version 2 du PPRI, plus souple, semble bien plus consensuelle.
Explications avec Ségolène Naville, adjointe au chef de service sécurité et risques, et Fabien Espinasse, responsable de l’unité affichage des risques, tous deux à la direction départementale des territoires de l’Isère.
L’ENQUÊTE PUBLIQUE PORTANT SUR LA VERSION 2 DU PROJET DE PPRI DRAC AVAL DEVRAIT DEMARRER À l’AUTOMNE 2022
En mars 2022, un cycle de quatre réunions publiques s’est tenu pour présenter la deuxième version du plan de prévention des risques inondations (PPRI) Drac aval. Parallèlement, les communes, la Métropole de Grenoble, le Département de l’Isère et l’ensemble des partenaires concernés par ce PPRI ont émis leur avis sur cette nouvelle mouture.
Il appartient désormais aux services de l’État d’éplucher ces avis pour rédiger un bilan de consultation prenant en compte l’ensemble des propositions et indiquant pour chacune comment l’Etat entend y répondre. Ce bilan sera joint au dossier d’enquête publique organisée cet automne.
« On ne maîtrise pas le nombre d’observations qui ont été formulées, et la quantité de points qu’il faudra revoir à l’issue de l’enquête publique, donc on est prudent sur les dates d’approbation et l’entrée en vigueur su PPRI. Ce ne sera pas avant la fin de l’année, mais sans doute au premier semestre 2023 », indiquent Ségolène Naville, adjointe au chef de service sécurité et risques, et Fabien Espinasse, responsable de l’unité affichage des risques.
Place Gre’net | Que se passerait-il sur le territoire en cas de survenue d’une inondation massive du Drac ? Quelles sont les zones du territoire du plan de prévention des risques inondations particulièrement vulnérables ?
Fabien Espinasse : En cas de crue centennale,2Le PPRI se base sur la crue de référence de 1856, la plus forte crue historique documentée. il ne devrait pas, normalement, y avoir de débordement par dessus les digues vers les zones urbanisées. Sauf au niveau de la commune de Claix où des premiers débordements arriveraient sur le quartier Pont Rouge. Mais il faudrait que la crue soit déjà conséquente.
Sur le reste du territoire, en cas de crue centennale, on ne sait pas si cela débordera ou pas. Cela va dépendre de la tenue des digues, s’il y a rupture de digue ou non, et où cette rupture va se passer. On ne peut pas prédire à l’avance où cette dernière aurait lieu, mais ce sont des choses qui peuvent se produire 3Les études du PPRI ont établi quantité de scenarii de ruptures de digues. Ils ont ainsi mis en lumière, notamment, les conséquences sévères qu’engendrait une défaillance de la vanne de Mon Logis, le système d’endiguement de la commune du Pont-de-Claix. Plusieurs communes seraient alors particulièrement touchées dont Échirolles, Eybens, Le Pont-de-Claix, Saint-Martin‑d’Hères et Grenoble. Evidemment, en cas d’inondation, les communes vont également déclencher leur plan communal de sauvegarde. Celui-ci prévoit comment réagir en cas d’alerte, comment gérer la crise.
Ségolène Naville : En cas d’inondation, sur les dix-sept communes du PPRI Drac aval, l’exposition au risque est très variable et va dépendre de la situation des personnes et des biens sur le territoire. Car la notion de risque d’inondation englobe trois composantes : l’aléa, l’enjeu, la vulnérabilité du secteur.
Si l’on regarde de près la carte du zonage réglementaire établie par le PPRI, c’est un dégradé de couleurs qui va du très très clair donc faible risque jusqu’à un niveau très fort de risque où l’on peut atteindre jusqu’à deux mètres de hauteur d’eau en cas de crue […] Globalement, certaines communes sont plus concernées que d’autres.
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