FIL INFO – Convertir l’activité sismique en énergie utilisable au quotidien. C’est le pari de la startup grenobloise Greenquake, qui a mis au point un procédé innovant pour récupérer l’énergie fatale produite par les plaques tectoniques. Si l’entreprise fait ses armes au niveau local, elle tourne déjà son regard vers l’international.
Alors que les risques liés à l’activité sismique faisaient l’objet d’une journée d’étude à Grenoble mardi 8 mars 2022, un autre aspect de la tectonique des plaques est nettement moins connu : la conversion de son activité pour alimenter des bâtiments en énergie. C’est pourtant la startup iséroise Greenquake, située quartier de la Presqu’île de Grenoble, qui a mis au point et breveté le procédé.
« Nous sommes partis du principe que l’énergie produite par l’activité sismique était une énergie fatale parmi les autres », explique Raymond Saumanta, cofondateur de l’entreprise. Là où d’autres sociétés œuvrent à la récupération de la chaleur produite par des data-center ou le CO2 émanant de sites industriels, Greenquake va puiser sa force dans le mouvement des plaques souterraines. Ceci au travers d’une technologie aussi complexe… que secrète.
Une ouverture prochaine vers l’international
Une discrétion qui peut se comprendre : le territoire grenoblois compte certes parmi les zones les plus exposées, mais d’autres régions du globe enregistrent une activité nettement plus prononcée. Un marché potentiel que la startup n’a pas l’intention de laisser filer. « Pour l’heure, nous faisons nos armes sur Grenoble, et aussi dans le Nord-Isère. Mais l’ouverture à l’international n’est qu’une question de mois », indique Raymond Saumanta. Qui lorgne déjà sur le Japon, « un marché très prometteur en matière d’activité sismique ! »
Grâce à l’activité des “plaques grenobloises », Greenquake parvient déjà à alimenter en énergie ses propres locaux, mais aussi une poissonnerie voisine, volontaire pour l’expérience. « Un séisme de magnitude 1 peut produire de l’énergie pour plusieurs jours. Il est imperceptible pour nous, mais les plaques sont situées à plusieurs centaines de kilomètres sous nos pieds et, là-dessous, je peux vous assurer que ça bouge ! », s’amuse l’industriel.
L’utilisation de l’énergie sismique, une alternative aux énergies traditionnelles ? L’utilisation domestique n’est pas pour demain, prévient Raymond Saumanta. Mais le raccordement collectif apparaît, pour sa part, comme une solution envisageable à long terme. Et de conclure, plein d’espoir : « Donnez-moi demain un séisme de magnitude 10, et je vous éclaire Grenoble jusqu’en 2060 ! »