FLASH INFO – Après trois jours de procès, un homme de 21 ans a été condamné, ce mercredi 23 mars 2022, à 16 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de l’Isère, pour le meurtre particulièrement sordide d’un jeune homme de 19 ans, en avril 2019, à Grenoble. La victime avait été tuée de 90 coups de couteau, après une dispute pour un motif financier. Son corps avait été retrouvé en partie calciné par les pompiers, appelés pour un incendie dans un appartement, rue de Stalingrad.
Au terme de trois jours d’audience, la cour d’assises de l’Isère a rendu son verdict, ce mercredi 23 mars 2022, sur ce meurtre qui avait choqué à l’époque par sa sauvagerie. Habib Gharbi, âgé aujourd’hui de 21 ans, a été condamné à 16 ans de réclusion criminelle pour avoir tué de 90 coups de couteau Stéphane Ruzand, 19 ans, dans la nuit du 4 au 5 avril 2019, à Grenoble.
Le matin du 5 avril 2019, appelés pour un début d’incendie au quatrième étage d’un immeuble, les pompiers étaient intervenus dans un appartement situé au 149 rue de Stalingrad. Dans une chambre, ils avaient découvert le corps sans vie et en partie calciné du jeune homme, gisant sur le sommier. L’autopsie avait révélé par la suite que la victime avait été frappée de 90 coups de couteau.
L’accusé voulait se faire prêter de l’argent par la victime, pour rembourser une dette
Trois jours plus tard, deux jeunes hommes alors âgés de 17 et 18 ans s’étaient présentés aux enquêteurs de la police judiciaire, avant d’être placés en garde à vue. Le majeur, jusque-là inconnu de la justice, s’était très vite accusé, indiquant être le seul auteur du crime. Mais au cours de ses interrogatoires, il avait déclaré qu’il ne se souvenait pas avoir porté autant de coups.
Jugé depuis ce lundi 21 mars aux assises, Habib Gharbi a tenté de livrer sa version des faits à la barre. L’accusé a expliqué qu’il s’était rendu, avec son ami mineur, chez la victime – qu’il connaissait depuis deux semaines – pour se faire prêter de l’argent en vue de rembourser une dette, rapporte Le Dauphiné Libéré. Stéphane Ruzand, qui squattait cet appartement voisin de celui de son père, avait en effet perçu un héritage, qu’il était connu pour dilapider allègrement depuis un an.
Il a reconnu « cinq ou six coups de couteau » mais n’avait « pas le souvenir » d’en avoir donné plus
Face au refus de ce dernier, le mineur aurait ensuite quitté les lieux. Mais la dispute entre les deux hommes s’était ensuite envenimée et d’après l’accusé, Stéphane Ruzand aurait ensuite brandi un couteau pour faire sortir Habib Gharbi de l’appartement. C’est à ce moment-là que celui-ci se serait saisi de l’arme blanche, avant de poignarder la victime à de multiples reprises. Selon Le Dauphiné Libéré, l’accusé a reconnu à la barre « cinq ou six coups de couteau » mais n’avait « pas le souvenir » d’en avoir donné plus, sans toutefois l’exclure.
L’avocat général Boris Duffau a requis 25 ans de réclusion criminelle, estimant que « notre société ne peut pas accepter qu’un jeune homme de 20 ans perde la vie avec une telle facilité, pour une telle futilité », relate le quotidien. « Cet acte, c’est la négation de l’importance que notre société donne à la vie », a‑t-il ajouté. Des réquisitions jugées « démesurées » par Me Ronald Gallo, avocat de la défense. La cour d’assises de l’Isère a finalement condamné Habib Gharbi à 16 ans de prison et à un suivi socio-judiciaire de cinq ans.