EN BREF – La Ville de Grenoble adopte à son tour, après Échirolles, la vidéo-verbalisation, ou plutôt la « verbalisation assistée par ordinateur ». Un dispositif présent sur le seul secteur de la rue de la République pour commencer. Objectif affiché ? Verbaliser les voitures qui occupent les places réservées aux taxis ou aux livraisons pour une meilleure « régulation » de l’espace public.
Depuis le mercredi 9 février 2022, la Ville de Grenoble a, à son tour, adopté la vidéo-verbalisation. Ou plutôt, préfère dire l’adjointe à la Tranquillité publique Maud Tavel, la « verbalisation assistée par ordinateur ». Reste que c’est bien l’équipement vidéo disposé rue de la République, au niveau des emplacements pour taxis et des places de livraisons, qui permettra de verbaliser à distance l’automobiliste contrevenant.
Uniquement rue de la République ? C’est en effet, et dans un premier temps, le seul secteur sur lequel la Ville de Grenoble choisit d’appliquer la vidéo-verbalisation. « On commence par là parce qu’on est en plein cœur de ville et qu’il y a la possibilité de se garer ailleurs que sur des emplacements réservés », explique Maud Tavel. Mais le dispositif a bel et bien vocation à s’étendre sur d’autres secteurs.
Demain, la VAO pour les Zones à faible émission ?
Concrètement, les caméras sont en mesure d’identifier les plaques des voitures indûment garées sur des emplacements réservés. De quoi permettre aux agents présents au centre opérationnel de commandement et de surveillance (Cocs) de procéder à la verbalisation. La surveillance à distance ne sera toutefois pas constante : « On devrait contrôler de 10 a 15 % de l’amplitude horaire », explique Jérôme Lamain, directeur de la police municipale de Grenoble.
Contrairement à Échirolles, la vidéo-verbalisation ne concernera pas les infractions au code de la route tels le non-respect de la ceinture de sécurité, ou encore le téléphone au volant. « Pour nous, la première étape, c’est déjà d’avoir un respect des règles et des régulations entre les différents usages », revendique Maud Tavel. À terme, toutefois, la VAO pourrait aussi permettre de contrôler les véhicules dans les zones à faible émission (ZFE).
Pas question non plus pour la Ville de s’équiper de nouvelles caméras. Celles-ci sont actuellement au nombre de 120, un « parc satisfaisant » pour l’adjointe à la Tranquillité publique. « L’objectif, c’est d’utiliser le réseau que nous avons et de l’entretenir », précise-t-elle. Le tout en appui avec les équipes d’agents sur le terrain, qui pourront être redéployées « là où elles ont une valeur ajoutée dans la prise de contact avec les habitants ».
« Un outil comme un autre »
La Ville de Grenoble et les caméras de vidéosurveillance feraient-elles finalement bon ménage ? « Nous sommes pour les caméras, mais pas dans une démarche de les généraliser partout », affirme Maud Tavel. Pour l’élue, la vidéo peut s’avérer utile dans les transports en commun, ou encore la surveillance de certains bâtiments ou établissements publics. Bref, résume-t-elle, « c’est un outil comme un autre ».
Un outil lucratif ? Contrairement (encore) à la Ville d’Échirolles, la Ville de Grenoble touchera de l’État une partie des amendes de 35 euros délivrées via la vidéo-verbalisation. Une somme, qui dépend du nombre d’amendes collectées, à l’usage du renouvellement urbain. Et Maud Tavel de conclure en anticipant la critique qui lui sera probablement faite : « Ce n’est pas un dispositif pour remplir les caisses de la Ville ! »