Troubles obses­sion­nels com­pul­sifs : appel à volon­taires sains pour une recherche cli­nique sur la sti­mu­la­tion céré­brale profonde

Troubles obses­sion­nels com­pul­sifs : appel à volon­taires sains pour une recherche cli­nique sur la sti­mu­la­tion céré­brale profonde

FIL INFO – Audrey Kist, doc­to­rante en psy­cho­lo­gie cog­ni­tive et neu­ros­ciences à l’Institut des Neurosciences de Grenoble, lance un appel à recru­te­ment de volon­taires pour par­ti­ci­per à une recherche cli­nique rému­né­rée sur la per­cep­tion visuelle et la prise de déci­sion. L’objectif ? Mieux com­prendre les effets thé­ra­peu­tiques de la sti­mu­la­tion céré­brale pro­fonde sur des per­sonnes atteintes de troubles obses­sion­nels com­pul­sifs (Tocs) invalidants.

Grenoble est un centre reconnu de trai­te­ment des troubles obses­sion­nels com­pul­sifs (Tocs) par la sti­mu­la­tion céré­brale pro­fonde (SCP)1Cette tech­nique consiste en l’implantation d’une élec­trode dans une zone du cer­veau afin d’appliquer un cou­rant élec­trique à haute fré­quence de façon chro­nique. ciblant une zone qui s’ap­pelle le noyau sous-tha­la­mique. Cependant, « les méca­nismes cog­ni­tifs » sur les­quels reposent les effets thé­ra­peu­tiques de la sti­mu­la­tion res­tent à préciser.

Stimulation cérébrale profonde des noyaux sous-thalamiques (en orange) au moyen d'électrodes. DR

Méthode de trai­te­ment des Tocs sévères par sti­mu­la­tion céré­brale pro­fonde des noyaux sous-tha­la­miques (en orange) au moyen d’élec­trodes. DR

« Afin de mieux com­prendre com­ment la sti­mu­la­tion réduit les symp­tômes psy­chia­triques, je mène actuel­le­ment des expé­riences sur la per­cep­tion, la prise de déci­sion et la confiance, avec des patients ainsi que des volon­taires sains », explique Audrey Kist, doc­to­rante en psy­cho­lo­gie cog­ni­tive et neu­ro­cog­ni­tion (PCN) à l’Institut des neu­ros­ciences de Grenoble (Gin), en par­te­na­riat avec le Laboratoire de psy­cho­lo­gie et de neu­ro­cog­ni­tion (LPNC).

Recrutement de volon­taires sains pour des exer­cices sur ordinateur

La jeune doc­to­rante a besoin de com­plé­ter son groupe de per­sonnes contrôles pour pour­suivre sa recherche cli­nique super­vi­sée par le Pr Mircea Polosan, res­pon­sable du sec­teur des troubles de l’humeur et des patho­lo­gies de l’émotion au Centre hos­pi­ta­lier uni­ver­si­taire Grenoble Alpes (Chuga), et vali­dée par le Comité d’é­thique pour la recherche Grenoble Alpes (Cerga). Ainsi recrute-t-elle jus­qu’à la mi-février 2022 des volon­taires sains que les tutelles rému­nè­re­ront à hau­teur de 40 euros au titre de leur participation.

Mesure de l'activité électrique du cerveau d'un volontaire au cours des expériences sur l'ordinateur. © Audrey Kist

Mesure de l’ac­ti­vité élec­trique du cer­veau d’un volon­taire au cours des expé­riences sur l’or­di­na­teur. © Audrey Kist

« Les expé­riences sont des exer­cices2Volet per­cep­tion visuelle : « on pré­sente une séquence de quatre secondes de bruit visuel – comme de la neige de télé­vi­seur – et à un moment appa­raît une photo de visage plus ou moins contras­tée, ou rien du tout. Le sujet doit dire s’il a vu quelque chose, et s’il est sûr de lui ou non », explique la doc­to­rante. Quant au test sur la prise de déci­sion, « on pré­sente au sujet un jeu de pré­ci­sion avec une mise en jeu d’argent vir­tuel. Le sujet doit choi­sir s’il joue ou non pour cette mise en jeu. Et ce, en essayant de gagner le plus d’argent pos­sible ». à faire sur un ordi­na­teur pen­dant qu’on enre­gistre l’ac­ti­vité céré­brale du sujet au moyen d’un élec­troen­cé­pha­lo­gramme (EEG)3Bonnet équipé d’élec­trodes pas­sives », explique encore Audrey Kist. Le tout, en vue de répondre à des ques­tions telles que : « lors­qu’on allume le neu­ro­sti­mu­la­teur, le com­por­te­ment des patients est-il plus proche de celui des sujets sains, que lorsque qu’on éteint le sti­mu­la­teur ? », cite-t-elle en exemple.

« Nous ano­ny­mi­sons les données »

Les tests seront orga­ni­sés sur le cam­pus au LPNC. Leur durée est d’en­vi­ron quatre heures par par­ti­ci­pant. À savoir : une heure d’ins­tal­la­tion, deux heures d’ex­pé­rience devant l’ordinateur et trente à qua­rante-cinq minutes pour répondre à un ques­tion­naire. « Nous ano­ny­mi­sons bien sûr les don­nées », ajoute la jeune chercheuse.

Les cri­tères pour par­ti­ci­per à cette étude ? « Afin de consti­tuer un groupe de patients et un groupe de sujets sains com­pa­rables en âge et en niveau d’é­tudes, je recherche des hommes ou des femmes âgés de 30 à 50 ans et ayant un niveau d’études CAP, BEP, Brevet ou Bac. Ils ne doivent pas souf­frir de mala­die psy­chia­trique ou neu­ro­lo­gique. Ni avoir subi de trau­ma­tisme crâ­nien et ne pas être sous trai­te­ment psy­cho­trope. Ils doivent enfin pos­sé­der une vue nor­male ou cor­ri­gée à la nor­male mais sans dal­to­nisme », pré­cise Audrey Kist.

Aussi, toute per­sonne sou­hai­tant « faire avan­cer la science » et répon­dant à ces cri­tères peut-elle envoyer un mail à perception.​decision@​gmail.​com

Vers de nou­velles appli­ca­tions de la sti­mu­la­tion céré­brale profonde
Historiquement mise au point à Grenoble dans les années 80 par le Professeur Alim Louis Benabid pour la mala­die de Parkinson, la sti­mu­la­tion céré­brale pro­fonde (SCP) a démon­tré une effi­ca­cité spec­ta­cu­laire sur les patients par­kin­so­niens trai­tés qui, une fois « neu­ro­sti­mu­lés », ne tremblent plus. En plus d’être uti­li­sée pour soi­gner par­fois d’autres troubles moteurs tels que le trem­ble­ment essen­tiel, cette tech­no­lo­gie médi­cale est aujourd’hui tes­tée sur des troubles psy­chia­triques réfrac­taires à tout trai­te­ment exis­tant, dont cer­tains Tocs, mais aussi dans le cas de dépres­sions sévères ou encore l’anorexie et l’épilepsie.

Véronique Magnin

Auteur

Une réflexion sur « Troubles obses­sion­nels com­pul­sifs : appel à volon­taires sains pour une recherche cli­nique sur la sti­mu­la­tion céré­brale profonde »

  1. Bjr pour­quoi sur Perpignan il y a pas de recherche ou de cher­cheurs qui inté­ressé aux tocs

    sep article

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