FLASH INFO – Une équipe internationale de chercheurs du CNRS1Centre national de la recherche scientifique, à laquelle ont participé des scientifiques grenoblois de l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE) a confirmé la présence de microplastiques dans l’« air pur » du sommet du Pic du Midi dans les Hautes-Pyrénées. Ces travaux qui ont également permis de déterminer leur lointaine provenance sont publiés2 Evidence of free tropospheric and long-range transport of microplastic at Pic du Midi Observatory. S. Allen, D. Allen, F. Baladima, V. R. Phoenix, J.L. Thomas, G. Le Roux, et J.E. Sonke. Nature Communications, 21 décembre 2021. DOI : 10.1038/s41467-021 – 27454‑7, ce 21 décembre 2021, dans la revue Nature Communications.
Nous ne respirons pas seulement des microplastiques dans les villes et à proximité des sites industriels. À 2 877 mètres d’altitude, au sommet du Pic du Midi de Bigorre, une équipe scientifique internationale3L’équipe de recherche internationale comprend des scientifiques français de l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE – CNRS / IRD / Université Grenoble Alpes) ainsi que du laboratoire géosciences environnement Toulouse (GET – CNRS/CNES/IRD/Université Toulouse III – Paul Sabatier) et du Laboratoire d’écologie fonctionnelle et environnement (LEFE – CNRS/Toulouse INP/Université Toulouse III – Paul Sabatier). a trouvé environ un microplastique tous les 4 m³ d’air aspirés.
Ce, au moyen d’une pompe installée à l’Observatoire astronomique dudit pic, capable d’aspirer 10 000 m3 d’air par semaine. L’analyse chimique des particules a permis d’identifier des polymères, tels le polystyrène ou le polyéthylène, trouvant leur origine dans les emballages plastiques.
Un transport intercontinental des fragments de plastiques jusqu’aux hautes altitudes
Certes, à cette concentration, la présence de fragments plastiques dans l’air respiré ne présente pas de danger pour la santé. Toutefois, cette occurrence confirme le rôle du transport atmosphérique par le vent dans le cycle global des microplastiques. Et leur impact sur des zones éloignées des sources de pollution.
L’équipe de recherche a par ailleurs réussi à déterminer la provenance de ces particules grâce à des modélisations mathématiques des trajectoires des masses d’air. Ces plastiques viendraient d’Afrique, d’Amérique du Nord ou encore de l’océan Atlantique, confirmant un transport aérien intercontinental des particules jusqu’aux hautes altitudes. Ainsi, ces résultats permettent-ils également d’expliquer la présence de microplastiques dans des régions reculées du monde, comme les pôles Nord et Sud ou encore l’Everest.