EN BREF – La fin du plastique à usage unique attendra encore un peu… Vendredi 27 septembre, les sénateurs ont voté un amendement allant dans ce sens, avant de se raviser. D’autres amendements au projet de loi sur l’économie circulaire, sur la fin des perturbateurs endocriniens, des micro-billes ou du sur-emballage plastique ont connu le même sort. Le sénateur de l’Isère Guillaume Gontard dénonce un « coup politique ».
La fin du plastique à usage unique en 2040 ? Non, ce n’est pas pour tout de suite. Vendredi, l’amendement au projet de loi sur l’économie circulaire défendu par le sénateur de l’Isère Guillaume Gontard a connu un dénouement peu commun. Il n’est pas le seul. Les amendements portant sur la fin des perturbateurs endocriniens, des micro-billes plastique et du sur-emballage plastique ont connu le même sort.
Votés le matin au palais du Luxembourg, ces amendements ont finalement été rejetés en fin de séance, une fois passés en commission. Ce après le vote d’amendements de suppression déposés par le gouvernement et… finalement validés par la majorité sénatoriale.
Peu d’actions pour faire baisser les quantités de plastique produites
Un revirement qui fleure bon le coup politique pour le sénateur écologiste de l’Isère Guillaume Gontard, qui attend impatiemment le passage du projet de loi devant l’Assemblée nationale. Vraisemblablement, ce ne sera pas avant 2020… « C’est bien d’aller vers le recyclage, de mieux informer mais il faut aussi travailler sur la baisse des quantités de plastique produites », souligne le parlementaire qui entend, au-delà des premières mesures bientôt effectives, fixer un objectif à long terme.
« Au début, l’amendement sur la fin du plastique à usage unique se basait sur l’horizon 2030. On se doutait que cela ne passerait pas, justifie-t-il. Pour une question de cohérence, on s’est calé sur la date de sortie des hydrocarbures et la fin des véhicules thermiques. L’objectif était aussi de permettre de mettre en place une véritable politique d’accompagnement des industriels ».
Pour l’heure, le calendrier de sortie du plastique a encore quelques trous. La fin des couverts jetables et autres coton-tige ou pailles est certes arrêtée pour 2020 ou 2021. L’objectif de 100 % de plastique recyclé est quant à lui fixé à l’horizon 2025. Mais si l’interdiction des bouteilles plastique dans les lieux publics et les administrations est prévue en 2021, elle ne vise qu’une infime partie de la production. Et l’amendement qui visait à interdire le sur-emballage des fruits et légumes n’a pas été voté.
Quant à la mesure phare du projet de loi, proposée par le gouvernement, elle a également été rejetée. Elle prévoyait une consigne pour le recyclage des bouteilles en plastique. Recyclage géré par les industriels aux dépends des collectivités. Le Sénat a fait le choix de privilégier la consigne pour le ré-emploi.
Patricia Cerinsek