FOCUS – Ce jeudi 23 septembre a lieu dans toute la France un mouvement de grève et de manifestation dans l’Éducation nationale. À Grenoble, les enseignants grévistes du collège Barnave ont tenu un piquet de grève le matin pour informer les parents de leurs difficultés. Quant à la manifestation organisée au départ de la place de Verdun en début d’après-midi, elle semble avoir perturbé le planning grenoblois de la ministre Frédérique Vidal, alors en visite.
Journée de mobilisation dans l’Éducation nationale, à Grenoble comme dans le reste de la France, ce jeudi 23 septembre 2021. Les organisations syndicales CGT, Force ouvrière, FSU et Solidaires appelaient en effet les enseignants à la grève et la manifestation « pour un plan d’urgence dans l’éducation, pour les postes, les salaires [et] l’amélioration des conditions de travail ». Non sans accuser le ministre Jean-Michel Blanquer d’être dans le « déni de réalité ».
« La rentrée 2021 est de nouveau marquée par le manque d’anticipation et la confusion de la
politique suivie face à la poursuite de la crise sanitaire », dénoncent les syndicats dans un communiqué. Tandis que la FSU décrit « des personnels méprisés », « des conditions de travail dégradées », « des réformes rejetées » et des méthodes managériales pour « imposer une école inégalitaire et sélective ».
Piquet de grève des enseignants au collège Barnave
À Grenoble, c’est à 14 heures que les syndicats donnaient rendez-vous aux enseignants pour un départ de manifestation place de Verdun, en direction du rectorat de Grenoble. Mais les professeurs du collège Barnave de Saint-Égrève avaient aussi décidé de donner de la voix devant leur établissement, en tenant un piquet de grève le matin pour informer les parents d’élève. Le succès a été au rendez-vous : 30 enseignants sur 38 ont choisi de faire grève.
Les problèmes à Barnave ? Des classes et des groupes surchargés (de plus de 30 élèves), l’absence de personnel infirmier depuis la rentrée, ou même l’absence d’un professeur de mathématiques pour une classe de 6e, indiquent les personnels grévistes. Les effectifs des AESH ou des AED sont également pointés du doigt. Ou encore la présence d’un seul CPE pour un collège de plus de 700 élèves.
N’en jetez plus ? Les enseignants notent encore « des heures supplémentaires imposées qui augmentent la charge de travail et rendent difficile l’accompagnement de tous les élèves ». Ou « des projets culturels et de chorale qui ne peuvent se concrétiser, faute d’heures suffisantes ». « L’Éducation nationale maltraite ses personnels et maltraite nos élèves, vos enfants, alors que notre ministre vante l’école de la confiance », clame un tract diffusé aux parents.
« Pour cette grève nationale, on parle des salaires mais concrètement, quand on est prof, ce n’est pas pour gagner des cents et des mille, sinon on ferait autre chose. Le cœur de notre métier c’est parce qu’on est bien avec les élèves, et là on est dans une situation de travail empêché ! », résume avec amertume Cécile Sanchez, professeure d’histoire-géographie (syndiquée FSU) à Barnave. Autant de questions reprises par nombre d’établissements et de syndicats.
Une manifestation qui a perturbé l’agenda de la ministre Frédérique Vidal ?
Dès le lundi 6 septembre 2021, premier jour de la “vraie” rentrée, les enseignants des collèges Picasso d’Échirolles et Fantin-Latour de Grenoble organisaient déjà un mouvement de grève. Le premier pour dénoncer un manque général de moyens, le second pour protester contre une baisse de 10 heures par semaine de présence d’AED.
Ce sont des professeurs de l’ensemble des établissements qui se sont retrouvés, cette fois, pour la manifestation grenobloise. Et ce au sein d’un cortège très étalé, avec plusieurs mouvements syndicaux. Drapeaux FSU, Force ouvrière ou FSU jouxtaient ceux (en nombre) de la CNT ou de l’Unef. Tandis que les syndicats lycéens UNL et MNL faisait le show en entonnant, chorégraphie à la clé : « Blanquer nous fait la guerre, et sa réforme aussi, mais on reste déter” pour bloquer les lycées ! » De quoi donner le ton pour l’année scolaire ?
À plus court terme, la manifestation semble en tout cas avoir bouleversé le programme… de la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal. Celle-ci était en effet attendue à 15 heures à La Tronche pour une visite du pavillon Élisée-Chatin, avant de se rendre au CEA pour 17 heures. Seul l’épisode CEA est finalement retenu. Pour éviter de croiser le cortège des manifestants ?