EN BREF – Les étudiants du syndicat de l’Union nationale des étudiants de France (Unef) de Grenoble organisent, vendredi 2 juillet 2021 à midi, devant la présidence de l’université Grenoble Alpes, un rassemblement pour lutter contre la sélection à l’université. Ils attendent la venue de lycéens et étudiants n’ayant pas eu de réponse à leurs vœux cette année.
« Sur les 950 000 lycéens qui se sont inscrits sur Parcoursup l’année dernière, 284 000 candidats n’ont pas eu de formations, » affirme l’Unef de Grenoble. Selon le syndicat étudiant, la sélection à l’université s’impose et se renforce à tous les niveaux. À la sortie du bac mais également en master. Et cette année, les chiffres ne s’améliorent pas. « D’après le ministère, un lycéen sur cinq n’a pour l’instant aucune réponse », affirme Léance, membre du syndicat.
Pour aider ces jeunes, « chaque année, on mène la campagne “sans fac”, explique-t-il. Ainsi, on recense tous les lycéens et étudiants qui n’ont pas encore de réponse sur Parcoursup et ecandidat. Puis, on leur demande de nous envoyer tous les documents nécessaires pour entrer à l’université. Dernière étape : on envoie ces informations à la présidence. Cette dernière voit ensuite si elle peut leur trouver une place ou non. »
« Tous les ans, une trentaine de personnes y participe. Mais, on constate année après année que la présidence pratique une sélection de plus en plus dure et affirmée », enchaîne Quentin, également membre de l’Unef.
L’Unef dénonce « une sélection sociale très forte »
« Parcoursup mène depuis quelques années une sélection sociale très forte », affirme Léance. Selon Quentin, « le pourcentage de fils d’ouvrier est de 24 % au collège sur l’ensemble de la classe d’âge scolarisée. Il passe à 12 % en licence. Donc, cela signifie qu’un enfant d’ouvrier sur deux n’a pas accès à l’enseignement supérieur. En master, ce taux tombe à 8%. » Des données qu’il tient de l’Observatoire des inégalités. Pour lui, la situation s’est encore aggravée depuis les réformes du ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer.
D’autre part, les étudiants étrangers non européens subissent également cette sélection. Ils doivent notamment payer des frais de scolarité plus élevés, regrette le syndicat. « Avec la réforme BienvenueEnFrance, ils sont contraints de payer 770 euros en licence et 3770 euros en master, contre 170 euros et 243 euros pour les étudiants français », indique ainsi l’Unef. Léance ajoute : « à Grenoble, la fac en général les exonère. Cependant, l’Institut d’administration des entreprises (IAE) lui, a annoncé que pour l’année 2021 – 2022 ils devront payer ces frais. »
Un manque de moyens dans les universités pointé du doigt
« On demande d’investir dans les universités », déclare Léance. « Depuis plusieurs années, à l’université, des plans d’austérité s’enchaînent, précise Quentin. En 2017, l’UGA avait fait un plan de retour à l’équilibre. Il s’est concrétisé par des suppressions de poste, d’heures de cours et de personnel. Cette année, le budget d’austérité de décembre, c’est 55 postes gelés. »
« La crise Covid et l’austérité budgétaire ne font que renforcer cette sélection en diminuant le nombre de places, notamment en master », déplore Chloé, 19 ans et membre de l’Unef.