Les personnels de l'Éducation nationale de l'Isère appelés à la grève et au rassemblement jeudi 8 septembre

Les AESH à nou­veau mobi­li­sés devant le rec­to­rat de Grenoble pour obte­nir un sta­tut et plus de reconnaissance

Les AESH à nou­veau mobi­li­sés devant le rec­to­rat de Grenoble pour obte­nir un sta­tut et plus de reconnaissance

EN BREF – Environ 70 AESH et ensei­gnants en grève se sont ras­sem­blés devant le rec­to­rat de Grenoble ce jeudi 3 juin 2021, dans le cadre d’une énième mobi­li­sa­tion natio­nale. Ils réclament tou­jours de meilleurs salaires, l’a­ban­don des Pôles inclu­sifs d’ac­com­pa­gne­ment loca­li­sés (Pial) ainsi que la créa­tion mas­sive de postes et un véri­table statut.

Pour les accom­pa­gnants d’é­lèves en situa­tion de han­di­cap (AESH) isé­rois, la coupe est pleine, « le mépris a assez duré ! » C’est en tout cas ce qu’ils ont tenu une nou­velle fois à faire entendre avec un ras­sem­ble­ment de près de 70 AESH et ensei­gnants devant le rec­to­rat de Grenoble ce jeudi 3 juin 2021. Un énième ras­sem­ble­ment à l’ap­pel d’une inter­syn­di­cale1CGT éduc’action, CNT, FNEC-FP-FO, FSU, Sud édu­ca­tion, Pas38-Udas, Snalc, avec l’UNL Isère et la FCPE Isère dans le cadre d’une jour­née natio­nale de grève visant, parmi autres reven­di­ca­tions, à obte­nir plus de recon­nais­sance de la part de leur institution.

Environ 70 AESH et enseignants de l'Isère se sont rassemblés devant le rectorat de Grenoble ce jeudi 3 juin2021. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Environ 70 AESH et ensei­gnants de l’Isère se sont ras­sem­blés devant le rec­to­rat de Grenoble ce jeudi 3 juin 2021. © Joël Kermabon – Place Gre’net

À l’heure où un per­son­nel de l’Éducation natio­nale sur dix est AESH, ces der­niers, employés sous contrat, s’es­timent pré­ca­ri­sés et mal­me­nés dans l’exercice quo­ti­dien de leurs mis­sions. Et disent souf­frir d’absence de recon­nais­sance ins­ti­tu­tion­nelle et de condi­tions de tra­vail « consi­dé­ra­ble­ment dégra­dées ». Surtout depuis la créa­tion des Pôles inclu­sifs d’ac­com­pa­gne­ment loca­li­sés (Pial) dont ils demandent l’abandon.

« La plu­part des col­lègues AESH vivent sous le seuil de pauvreté »

Depuis le ras­sem­ble­ment du 8 avril der­nier, rien n’a vrai­ment avancé pour les AESH. Ce mal­gré les groupes de tra­vail mis en place pour ten­ter de trou­ver une solu­tion à leurs reven­di­ca­tions. « Moi, ça fait huit ans que je tra­vaille et c’est tou­jours la même chose », déplore Virginie Sachs, AESH et syn­di­ca­liste FO.

© Joël Kermabon - Place Gre'net

© Joël Kermabon – Place Gre’net

« Nous deman­dons tou­jours la reva­lo­ri­sa­tion des salaires, la créa­tion d’un sta­tut, des for­ma­tions, des créa­tions mas­sives de postes, un temps plein de 24 heures et toutes les indem­ni­tés que nous sommes en droit d’a­voir », résume-t-elle.

« La seule chose que nous ayons obte­nue c’est un guide natio­nal pour les accom­pa­gnants mais c’est tout ! », regrette Virginie Sachs.

Et ce alors même que « la plu­part des col­lègues AESH vivent sous le seuil de pau­vreté2Les AESH tra­vaillent pour la plu­part à temps incom­plet (en moyenne 62 %) pour un salaire moyen net men­suel de 760 euros (sous le seuil de pau­vreté). La pers­pec­tive de pro­gres­sion de salaire au bout de 20 ans de car­rière se monte à 145 euros men­suels brut. », rap­porte, quant à lui, Colas Perroud, éga­le­ment AESH.

De sur­croît, la situa­tion des AESH « ne fait qu’empirer », enchaîne le jeune accom­pa­gnant. Notamment en cause ? Les Pial, ces nou­veaux dis­po­si­tifs qui font que les AESH ne sont plus affec­tés à un éta­blis­se­ment mais à une zone géo­gra­phique, ce qui pose des pro­blèmes de dépla­ce­ments. Mais aussi que les AESH ont la charge de plus en plus d’é­lèves. Une situa­tion qui remet en cause l’in­clu­sion car « à un moment nous n’al­lons plus pou­voir nous occu­per des élèves », déplore Colas Perroud.

Parmi les solu­tions, la créa­tion d’un sta­tut et des recru­te­ments mas­sifs d’AESH

Pour les AESH, ces condi­tions de tra­vail vont éga­le­ment avoir un impact sur tous les per­son­nels de l’Éducation natio­nale. « Nous sommes en rela­tion avec des per­sonnes qui sont très mal payées, qui n’ont pas tou­jours la for­ma­tion néces­saire et qui, si elles sont malades, ne sont pas rem­pla­cées », témoigne Clémence, pro­fes­seure des écoles à Échirolles.

© Joël Kermabon - Place Gre'net

© Joël Kermabon – Place Gre’net

« Début sep­tembre [2020], il y en avait quatre sur cinq absentes. Pendant deux semaines, une dizaine d’en­fants à besoins spé­ci­fiques n’a­vaient pas leur AESH », se sou­vient-elle. « Quand c’est comme ça, ça ne se passe pas bien pour l’é­lève, pour la classe et pour l’en­sei­gnant. » Aussi, « nous les sou­te­nons à 100 %. Aujourd’hui je suis gré­viste, tout comme deux autres ensei­gnants et le direc­teur de notre école », indique Clémence.

Pour autant, les AESH res­tent convain­cus, que seule la créa­tion d’un véri­table sta­tut de la fonc­tion publique caté­go­rie B serait une véri­table recon­nais­sance de leur métier. Sous réserve, comme l’ont réclamé les mani­fes­tants, de pro­cé­der à des recru­te­ments mas­sifs d’ac­com­pa­gnants. Ne serait-ce que pour per­mettre aux élèves en situa­tion de han­di­cap « de béné­fi­cier d’un accom­pa­gne­ment à la hau­teur des enjeux d’in­clu­sion ».

Joël Kermabon

1 CGT éduc’action, CNT, FNEC-FP-FO, FSU, Sud édu­ca­tion, Pas38-Udas, SNALC, avec l’UNL Isère et la FCPE Isère.

2 Les AESH tra­vaillent pour la plu­part à temps incom­plet (en moyenne 62 %) pour un salaire moyen net men­suel de 760 euros (sous le seuil de pau­vreté). La pers­pec­tive de pro­gres­sion de salaire au bout de 20 ans de car­rière se monte à 145 euros men­suels brut.

Joël Kermabon

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