REPORTAGE VIDEO – Le collectif Cultures essentielles en lutte organisait un rassemblement festif et revendicatif, ce samedi 15 mai, à l’occasion des deux mois d’occupation de la maison de la culture. Environ deux-cents personnes se sont également réunies dans ce cadre, pour des prises de parole « en solidarité avec la Palestine ». Et ce, malgré l’interdiction de la préfecture de l’Isère, officiellement pour des raisons de sécurité.
La pluie n’aura pas arrêté les ardeurs : samedi 15 mai 2021, le parvis de la MC2 s’est animé dans le cadre d’un rassemblement politique et artistique. Baptisé « Nos cultures, nos futurs », il visait à fêter les deux mois d’occupation de ce lieu emblématique culturel. Avec un mot d’ordre : « pas de réouverture sans droits sociaux ».
Reportage : Joël Kermabon
Deux cents personnes se sont également réunies dans ce cadre aux alentours de 15 heures pour manifester leur « solidarité avec la Palestine ». Un événement organisé par le Front Uni des immigrations et des quartiers populaires (FUIQP), pourtant interdit par la préfecture de l’Isère plus tôt dans la journée, comme dans d’autres villes françaises dont Paris.
Raisons notamment invoquées : le non-respect du délai de trois jours francs pour déclarer la manifestation, l’impossibilité pour les forces de l’ordre engagées d’assurer la sécurité alors que le rassemblement des acteurs de la culture était déjà autorisé. Sans oublier, « le risque de débordements et de heurts entre manifestants ». Des prétextes selon les organisateurs, qui ont fait le choix de maintenir, dénonçant des intimidations et interdictions du gouvernement visant à « censurer toute démonstration de solidarité avec la Palestine ».
« Palestine vivra Palestine vaincra », ont ainsi répété de vive voix et à l’unisson les manifestants, munis pour certains de drapeaux palestiniens. Ce rassemblement entendait en outre commémorer le 73e anniversaire de la Nakba (catastrophe en arabe) qui correspond au déplacement forcé de 700 000 Palestiniens lors de la création de l’État d’Israël en 1948.
« Il faut mettre fin à la Nakba palestinienne », a ainsi scandé une militante du FUIQP au micro. « Nous affirmons notre totale solidarité avec la résistance palestinienne ».
Les militants dénoncent l’inaction des puissances occidentales
Les prises de parole successives ont aussi dénoncé le gouvernement français qui « interdit le boycott d’Israël et le droit de manifester » et « l’inaction des puissances occidentales ». « Nous devons faire pression sur les gouvernements pour qu’ils imposent des sanctions à Israël » estime encore la militante.
« Ce qui se passe est une honte pour l’humanité », se désole une représentante du CAPJPO EuroPalestine, la voix tremblante. Vêtue d’un sweat-shirt vert où est inscrit « Free Palestine, Boycott Israël », elle clame son indignation et dénonce aussi l’inaction des grandes puissances. « Les pays riches ont les moyens d’intervenir. Pourquoi ne le font-ils pas ? », s’interroge-t-elle encore.

Les militants étaient munis de pancartes de soutien à la Palestine et de drapeaux. © Sarah Krakovitch – Place Gre’net
Des slogans tels que « Enfants de Gaza, enfants de Palestine, c’est l’humanité qu’on assassine » ont retenti à de nombreuses reprises durant ce rassemblement, dans une ambiance mêlant cris de colère et chants palestiniens.
Quelques mètres plus loin, un couple paré d’un drapeau israélien a été pris à partie par des manifestants pro-palestiniens. Ils ont rapidement été séparés puis éloignés par les forces de l’ordre.
Le rassemblement s’est ensuite disloqué dans le calme, sans aucun débordement. Un important dispositif policier avait été déployé pour l’occasion, non loin du parvis de la MC2.