FIL INFO – Après un premier courrier envoyé en juillet 2020, la LPO Auvergne-Rhône-Alpes écrit de nouveau au préfet de région pour exiger l’interdiction du déterrage des blaireaux durant la période d’élevage des jeunes. Elle envisage de se tourner vers la justice si un arrêté d’autorisation de la chasse aux blaireaux était promulgué dans un département.
Pour la deuxième fois en moins d’un an, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) Auvergne-Rhône-Alpes interpelle le préfet de région sur la question du déterrage des blaireaux durant la période d’élevage des jeunes. Objectif ? Obtenir l’interdiction de « la pratique de la vénerie sous terre pendant la période d’élevage des jeunes, technique de chasse cruelle, barbare et d’un autre âge », écrit l’association dans son communiqué.
En juillet 2020 déjà, la LPO prenait la plume pour adresser une première demande au préfet de région. Sans succès, de toute évidence, puisqu’elle décide de renouveler son action. Avec, cette fois, l’intention de ne pas en rester là : « Si un arrêté autorisant la destruction du blaireau en période complémentaire venait à être pris dans un département d’Auvergne-Rhône-Alpes, [La LPO] étudierait alors toutes les possibilités d’action juridique à l’encontre d’un tel arrêté ».
Une chasse sans effet préventif sur la tuberculose bovine
Pour l’association, la chasse au blaireau est purement et simplement « inutile ». Celle-ci était en effet à l’origine destinée à prévenir la tuberculose bovine. « Or, un avis d’août 2019 de l’Anses affirme que la vénerie sous terre n’a aucun effet préventif sur la zoonose », écrit la LPO. Avant de prendre pour modèle la Grande-Bretagne, qui s’apprête à cesser l’abattage des blaireaux au profit de la vaccination des bovins.
De plus, ajoute la Ligue, le blaireau « est inscrit sur la liste rouge des espèces protégées de l’Union internationale pour la conservation de la nature ». Et sa chasse serait d’autant plus inutile, voire destructrice, que les blaireaux autorégulent leur population. L’interdiction de le chasser dans le Bas-Rhin n’aurait ainsi entraîné aucune surpopulation de l’espèce, ni dégât majeur dans les exploitations agricoles.
« Menés avec une grande violence, le déterrage et l’abattage des blaireaux, notamment pendant la période d’élevage des jeunes, choquent bon nombre de citoyens, qui se rendent aujourd’hui compte que notre écosystème est en équilibre fragile », juge enfin la LPO. Qui attend des gouvernants qu’ils s’émancipent des « lobbies cynégétiques » pour prendre des décisions permettant à « la nature et l’Homme [de] cohabiter en harmonie ».