FLASH INFO — L’historien français Marc Ferro est décédé dans la nuit du mercredi 21 au jeudi 22 avril, à l’âge de 96 ans. Ce spécialiste reconnu de l’histoire de la Russie, de la colonisation ou encore du cinéma avait croisé la route de Grenoble en pleine Seconde guerre mondiale.
C’est en 1941 que Marc Ferro, né et résidant à Paris, rejoint Grenoble et la zone libre. Sa mère et son beau-père souhaitaient ainsi protéger le jeune homme de 17 ans, juif de par sa mère. Celle-ci mourra à Auschwitz deux ans plus tard. Marc Ferro étudiera l’histoire et la géographie à Grenoble, et s’engagera dans la Résistance dans le massif du Vercors. Il participera à la libération de Lyon, le 3 septembre 1944.
Un épisode que l’historien avait raconté à l’Humanité en 2014. « Nous portions l’uniforme des chasseurs alpins avec l’inscription Vercors sur l’épaule. On nous embrassait, on nous serrait dans les bras… C’était la fête ! », se souvient-il. Souvenir marquant : le défilé des jeeps américaines dans la capitale des Gaules. Et la remarque qu’il entend parmi les spectateurs : « Ils défilent quand même moins bien que les Allemands ! ».
Par la suite, Marc Ferro enseignera l’histoire en Algérie, au lycée Lamoricière d’Oran, avant de regagner Paris. Sa carrière le mènera notamment au poste de directeur de l’Institut du monde soviétique et de l’Europe centrale et orientale. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, avec une bibliographie marquée par la volonté d’interroger le rôle de l’histoire et la question de la transmission.