FLASH INFO – La cour d’appel de Grenoble rouvre l’enquête sur les soupçons d’agressions sexuelles portant sur des enfants autistes d’un établissement spécialisé de Voiron. La décision a été prise jeudi 4 février. Neuf familles avaient porté plainte en 2015, avant de se voir opposer un non-lieu.
Après l’incompréhension, le soulagement dix mois plus tard. En avril 2020, l’affaire de l’Institut médico-éducatif (IME) des Nivéoles de Voiron avait été classée sans suite, faute de preuves suffisantes et en raison de la fragilité de la parole des enfants autistes. Les familles avaient alors fait appel et obtenu une audience le 8 décembre 2020.
« [Elles] ont constaté les agressions sur leurs enfants et la justice n’a pas été capable d’identifier les auteurs, avait notamment déclaré leur avocat Bertrand Sayn à France 3. On ne désespère pas que cela soit fait et c’est pour cela qu’on demande la réouverture de cette enquête. »
Les faits se seraient déroulés entre la fin de l’année 2014 et celle du premier semestre de 2015. Trois éducateurs de l’IME sont mis en cause. Selon les informations du Parisien, l’institut en a licencié un au printemps 2015, interpellé pour avoir détenu des images pédopornographiques et poursuivi pour viol sur deux de ses neveux. Une enquête qui, elle non plus, n’avait pas abouti.
Une première enquête négligée
Les victimes sont au nombre de dix. Chacune, rapporte Le Parisien, a explicitement décrit, avec ses mots et gestes, les agressions subies. Pour autant, deux des trois animateurs concernés n’ont pas été interrogés.
En décembre, maître Céline Astolfe, qui représente la Fondation pour l’enfance, expliquait à France Bleu Isère : « On a l’impression que, peut-être, l’enquête a été faite rapidement. La question qui se posait, c’était de savoir si le juge pouvait entendre les deux éducateurs puisqu’un seul a été entendu. Donc, nous avons sollicité officiellement l’interrogatoire de ces deux éducateurs. » Une demande aujourd’hui entendue par la justice.
Ce jeudi 4 février, Me Astolfe s’est bien évidemment réjouie de la nouvelle. « Les expertises vont être ordonnées, des confrontations seront menées. Donc une véritable enquête ! a‑t-il commenté auprès de France Bleu. « Elle va nous conduire, je l’espère, à la manifestation de la vérité, dans l’intérêt de ces enfants qui souffrent encore des faits qu’ils ont subis. Je salue véritablement la décision. Il faut se battre jusqu’au bout. Ce n’est jamais vain. »